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Dans vos kiosques en 1950

LES PERIODIQUES :

Chardère

"1950. L'Ecran français va passer sous la coupe directe du PC, responsable : Roger Boussinot. Il reste peu de temps à vivre à cet hebdomadaire qui avait eu son utilité. Ne serait-ce qu'en donnant, face aux catholiques militants de Radio-Cinéma-Télévision, les sons d'autres cloches. Mais ce n'était pas vraiment notre tasse de thé. Dans Saint-Cinéma-des-Près, Jean Boullet cherchait des frissons nouveaux. Godard, Douchet, Domarchi sont dans La Gazette du cinéma, où Doniol-Valcroze polémique avec Rivette qui désapprouve l'éclectisme du festival Objectif 49 à Biarritz. On lit l'universitaire Raccords (Gilles Jacob, Michel Flacon, Oswald Ducrot) ; plus neuf, le surréalisant Age du cinéma (Ado Kyrou, Robert Benayoun, Georges Goldfayn). Les cartes sont distribuées et les camps, tranchés sinon retranchés ; les rares œcuménistes n'iront pas loin : Labarthe avec Ecran, où Mourlet coexistait avec Kyrou, le Lyonnais Curtelin avec les premiers Présence du cinéma."

Extrait de Figurez-vous qu'un soir, en plein Sahara... de Bernard Chardère (Institut Lumière / Actes Sud, 1992)

Précisions : La Gazette du cinéma publiera cinq numéros, de mai à novembre 1950, et Raccords (qui continuera en 1951) six. Les autres titres cités ci-dessus apparaîtront plus tard : L'Age du cinéma en 1951, L'Ecran en 1958 et Présence du cinéma en 1959.

Notice de Ciné-Ressources sur La Gazette du cinéma : "Très dense malgré ses huit pages grand format, La gazette du cinéma ouvre avec brio un nouvel espace critique au début de ces années cinquante, marquées par la naissance des Cahiers du cinéma, de Positif et de Cinéma. Les critiques longues et fouillées, les articles sur les réalisateurs, donnent l'occasion à leurs auteurs (Jacques Rivette, Jean-Luc Godard, Alexandre Astruc, Pierre Bailly, Jean Douchet, Jean Domarchi, Jean Boullet, Jacques Doniol-Valcroze et bien sûr Eric Rohmer) de défendre ardemment le cinéma comme moyen le plus total d'expression. Le propos consiste également à dynamiser la création française : "Cinéastes français, vous qui manquez de scénarios, malheureux, comment n'avez vous pas encore filmé la répartition des impôts [..]" (apostrophe finale de Jean-Luc Godard dans son texte : "Pour un cinéma politique", au cours duquel il rend un vibrant hommage au cinéma soviétique). Inédits de Jean-Paul Sartre, de Paul Valéry; notes de lecture et programme de la Cinémathèque Française."

 

LES TEXTES CRITIQUES :

"Notes sur la mise en scène" par Alexandre Astruc, La Gazette du cinéma n°1, mai 1950
"Etude technique de La Corde" par Maurice Schérer, La Gazette du cinéma n°1, mai 1950
"La Maison des étrangers" par Jean-Luc Godard, La Gazette du cinéma n°2, juin 1950
"The Southerner" par Jacques Rivette, La Gazette du cinéma n°2, juin 1950
"Pour un cinéma politique" par Jean-Luc Godard, La Gazette du cinéma n°3, septembre 1950
"Roberto Rossellini : Stromboli" par Maurice Scherer, La Gazette du cinéma n°3, septembre 1950

"Le cinéma soviétique et le mythe de Staline" par André Bazin, Esprit, août 1950

"La nouvelle avant-garde" par Jean Boullet, Saint-Cinéma-des-Près n°2

 

COMPLEMENTS DE LECTURE :

1) "Stromboli de Roberto Rossellini" par Gérard Courant, Cinéma 81, n°276, décembre 1981

2) Premières lignes de "La scène, primitive", sur La Ronde, par Vincent Amiel, Positif n°350, avril 1990 :

"Le manège que fait tourner La Ronde projette les éclats de ses facettes sur toute l'œuvre d'Ophuls, avec une cohérence singulière. Film aux actions multiples, et à la trame pourtant linéaire, il entretient de passionnantes correspondances avec Liebelei, avec Lettre d'une inconnue, avec Lola Montes, des films du début de la carrière d'Ophuls, et des films encore à venir. Il apparaît rétrospectivement comme un point de réflexion étonnant de cette carrière ballotée de pays en pays, de contraintes en nécessités, et qui porte néanmoins l'empreinte forte d'une même inspiration."

Et dernières lignes :

"C'est peut-être en cela que La Ronde est passionnant : dans la mesure qu'il donne du travail cinématographique extraordinaire réalisé par Ophuls pour Lola Montes. Car est-ce autre chose, en définitive, ce film, qu'une autre adaptation de Schnitzler, mais dans laquelle toutes les références au spectacle passeraient à l'intérieur de l'intrigue, et non dans la marge du film, entre planches et écran ? Ce meneur de jeu qui claque du fouet, présentant les différents épisodes d'une ronde sentimentale où tout est comédie, dans un cirque où tout est voyeurisme et artifices, n'est-ce pas celui qui disait dans La Ronde : "Je suis l'incarnation de votre désir... de votre désir de tout connaître " ? Evidemment si ; et comment s'empêcher de penser que Lola Montes est la mise en forme définitive, avec tous les artifices du cinéma, et uniquement ceux-là (y compris, par extraordinaire, la couleur et le cinémascope), des éléments qui se téléscopent, en un galop d'essai passionnant, dans La Ronde."

3) Extrait d'Orson Welles de Jean Cocteau et André Bazin (1950), à propos de Macbeth :

"Le Macbeth d'Orson Welles est d'une force sauvage et désinvolte. Coiffés de cornes et de couronnes de carton, vêtus de peaux de bêtes comme les premiers automobilistes, les héros du drame se meuvent dans les couloirs d'une sorte de métropolitain de rêve, dans des caves détruites où l'eau suinte, dans une mine de charbon abandonnée. Jamais une prise de vues n'est hasardeuse. L'appareil se trouve toujours placé d'où l'œil du destin suivrait ses vicitmes. Nous nous demandons parfois dans quel âge ce cauchemar se déroule et, lorsque nous rencontrons, pour la première fois, Lady Macbeth, avant que l'appareil ne recule et ne la situe, nous voyons presque une dame en robe moderne couchée sur un divan de fourrure auprès de son téléphone."

 

Avis :
Chères lectrices, chers lecteurs, tout autre document, lien, référence, extrait de texte de votre connaissance, concernant cette année, est le bienvenu...

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