13/03/2019
Sur vos écrans en 2013
LES CONSEILS DE NOTRE EQUIPE :
Une liste de 240 longs métrages (sur les 849 sortis en salles), avec, pour les étoiles en couleur, des liens vers des textes écrits par les contributeurs.
LES CHOIX DE NOS AMIS ET LECTEURS :
Frédéric :
1- A Touch of Sin (Zhangke) L'Inconnu du lac (Guiraudie) 3- Cloud Atlas (Wachowski) Passion (De Palma) Shokuzai (Kurosawa) 6- La Fille de nulle part (Brisseau) La Jalousie (Garrel) Spring Breakers (Korine) The Master (Anderson) 10- La Dernière fois que j'ai vu Macao (Rodrigues-Da Mata) Inside Llewyn Davis (Coen) Tip Top (Bozon)
Un simple amateur :
1- A Touch of Sin (Zhangke) 2- Mud, Sur les rives du Mississippi (Nichols) 3- Tel père, tel fils (Kore-eda) 4- Inside Llewyn Davis (Coen) 5- Shokuzai (Kurosawa) 6- Derrière la Colline (Alper) 7- Le Démantèlement (Pilote) 8- Spring Breakers (Korine) 9- The Master (Anderson) 10- L'Inconnu du lac (Guiraudie)
LE BOX-OFFICE :
1. La Reine des neiges, Chris Buck & Jennifer Lee, 5 149 518 entrées
2. Le Hobbit : La Désolation de Smaug, Peter Jackson, 4 701 246 entrées
3. Moi, moche et méchant 2, Pierre Coffin & Chris Renaud, 4 655 036 entrées
4. Iron Man 3, Shane Black, 4 386 939 entrées
5. Django Unchained, Quentin Tarantino, 4 303 549 entrées
LES PRIX ET RECOMPENSES :
- Prix Louis-Delluc : La Vie d'Adèle : Chapitres 1 et 2 (Abdellatif Kechiche)
- Prix Méliès : La Vie d'Adèle : Chapitres 1 et 2 (Abdellatif Kechiche)
- Prix Jean Vigo : L'Enclos du temps (Jean-Charles Fitoussi)
- César du meilleur film : Les Garçons et Guillaume, à table ! (Guillaume Gallienne)
- Oscar du meilleur film : Argo (Ben Affleck)
- Festival de Venise, Lion d'or : Sacro GRA (Gianfranco Rosi)
- Festival de Cannes, Palme d'or : La Vie d'Adèle : Chapitres 1 et 2 (Abdellatif Kechiche)
- Festival de Berlin, Ours d'or : Mère et fils (Calin Peter Netzer)
- Festival de Locarno, Léopard d'or : Histoire de ma mort (Albert Serra)
- Festival de Saint-Sébastien, Coquille d'or : Pelo malo (Mariana Rondon)
A VOUS LA PAROLE !
A notre suite, nous vous invitons à dresser votre propre palmarès de l'année et à nous le faire parvenir, par l'intermédiaire des commentaires ou du bouton de contact, afin que nous le mentionnions à son tour ci-dessus.
(vous pouvez consulter la liste de tous les films sortis en France en 2013 sur le site Encyclo-Ciné)
| Tags : 2013, wong, reitz, anderson, scorsese, jia, coen, nichols, kurosawa, van warmerdam | Lien permanent | Commentaires (4) | Imprimer | Facebook | | |
06/04/2018
Sur vos écrans en 2003
EDITORIAL :
Par Edouard
En 2003, je commence à faire une chose à laquelle j'aurais dû penser bien plus tôt dans mon existence de cinéphile : prendre systématiquement des notes sur les films que je peux voir. En août de cette année, j'écris ainsi mes premiers mots sur un cahier Oxford de papier 90g grands carreaux au format 17x22, à spirale métallique et à couverture plastifiée lavable de couleur bleue. Le premier film concerné est La Légende du grand judo, long métrage de 1943 marquant les débuts d'Akira Kurosawa. Accompagnée de la mention "TV" et de la date de visionnage 11.08.03, ma "critique" tient en 6 lignes seulement (et encore, en partant un carreau après la marge délimitée par le filet rouge). Inévitablement, au bout de quelques mois d'exercice, les films les plus inspirants me poussent à remplir une page entière. De là à ouvrir un blog, collaborer à L'Annuel du Cinéma ou écrire un livre sur Positif... en 2003, j'ai déjà passé l'âge de rêver...
L'archive m'est précieuse pour savoir ce que je pensais vraiment, alors, des films sortis au deuxième semestre 2003 (merci d'avance pour votre indulgence à l'encontre de bafouilles nullement destinées à sortir de chez moi).
Je m'agace donc de "la mise en abyme qui n'apporte rien" et des "dialogues très moyens" de La Petite Lili de Claude Miller, tombe de haut devant Twentynine Palms de Bruno Dumont, "insupportable à force de répétition des situations, de l'absence du plus petit événement, de dialogues inaudibles", vois en La Vie et tout le reste un "Woody mineur qui prête le flanc aux détracteurs".
En revanche, je profite du "plaisir de filmer" de Takeshi Kitano dans Zatoïchi, film que je préfère au volume 1 de Kill Bill, Tarantino me décevant pour la première fois. Au-delà de qualités certaines (tout le début du film, la performance d'Uma Thurman), je regrette que dans l'hommage au genre, "là où Kitano se distrait "sérieusement", Tarantino essaie tout et n'importe quoi". Goodbye Lenin ! de Wolfgang Becker m'apparaît comme une "comédie très habile et plus profonde qu'il n'y paraît" et Lost in La Mancha de Fulton et Pepe comme un "document incroyable". Je trouve que Les Invasions barbares de Denys Arcand sont comme l'avion qui décolle dans son film : "on se dit que c'est trop lourd et bien ça marche quand même". La force et le pessimisme total de Mystic River m'emportent malgré les interprétations appuyées de Sean Penn et de Tim Robbins. Avec In the cut, globalement mal reçu, Jane Campion me semble toujours effectuer "un sans faute (à 10 minutes près)". J'apprécie le "mystère" de Tiresia (Bertrand Bonello), la "crudité extrême" de Ken Park (Larry Clark), le nouveau "film de fou" de Resnais (Pas sur la bouche). Je vois dans le Bon voyage de Rappeneau une "grande comédie", "un régal", et dans le Dancing de Bernard, Brillat et Trividic un "film stupéfiant sur la création, le double et le couple".
Dans la première moitié de 2003, avant que je m'empare de mon cahier, m'avaient également plu, entre autres : Dolls, l'autre Kitano de l'année, plus déstabilisant mais tout aussi beau que Zatoïchi ; Un couple / Cavale / Après la vie, l'étonnante trilogie de Lucas Belvaux (où le tout devenait supérieur à la somme des parties) ; Loin du Paradis, le mélo sirkien de Todd Haynes ; Dogville, le nouveau film-dispositif "problématique" de Lars von Trier ; Plaisirs inconnus, la chronique rigoureuse de Jia Zhangke ; Solaris, le remake casse-gueule de Tarkovski par Soderbergh... Ainsi que Punch drunk love, la comédie romantique de Paul Thomas Anderson dont une récente nouvelle vision m'a confirmé que nous avions décidément là un cinéaste ayant compris que ce genre reposait en grande partie sur l'organisation de l'espace et la maîtrise du tempo.
Coup de chance, mon trio de tête personnel pour cette année 2003 regroupe des films recensés par mes soins puisque visibles alors sur les écrans durant l'été ou l'automne. Double coup de chance ! Ce sont les trois films du haut du tableau Zoom Arrière...
Du film-fleuve-surprise de Marco Tullio Giordana, Nos meilleures années, présenté en salles en deux parties de trois heures, j'écrivais d'abord ceci :
"Une moitié de très grand film. La durée semble le seul moyen de rendre aussi bien l'itinéraire d'une famille à travers 40 ans d'histoire. Le premier segment qui semble le plus anecdotique et le moins rattaché à des événements politiques est en fait le plus important, qui va irriguer souterrainement le reste du film et influer sur la vie des personnages. Tous sont attachants. Grande mise en scène, proche des visages, subtile dans l'approche des personnages et des situations."
Puis en sortant de la seconde partie :
"Partie la plus émouvante, parfois mélodramatique. Finalement, ce n'est pas que l'histoire politique de l'Italie mais toute la culture (tous les arts sont évoqués) et la géographie (Rome, Sicile, Toscane...). Impression de maîtrise dans chaque scène, de force et d'évidence."
Sur le premier long métrage d'Andreï Zviaguintsev, Le Retour, je notais :
"Une mise en scène très pure, mystique, mystérieuse. Un film symboliste doit d'abord, comme ici, être incarné fortement. Les deux garçons sont étonnants d'intensité. Début magnifique sur le plongeoir puis, le temps que le récit se mette en place, l'angoisse sourde monte, le film prend une ampleur majestueuse avec l'arrivée sur l'île déserte. C'est finalement un conte, presque horrifique et une vision terrible des rapports père-fils. Grande révélation russe depuis Kanevski."
Reste Elephant de Gus Van Sant... Je me souviens de l'accueil cannois que je suivais bien sûr de loin. Je me souviens de l'extase des Cahiers du Cinéma et des Inrocks. Je me souviens que même Positif semblait avoir bien aimé. Je me souviens qu'on parlait aussi d'un virage pris par le cinéaste avec un film précédent seulement présenté jusque là en festival et titré Gerry. Je me souviens qu'il fallait attendre le mois d'octobre pour voir enfin Elephant, voir plus que sa fascinante bande annonce. Je ne me souviens pas avoir, depuis, autant attendu un film.
Le 23.10.03, je griffonnais, rendu peu capable de faire des phrases :
"A la hauteur de l'attente, œuvre incroyable. Grande radicalité de la mise en scène : longs plans séquences de marche, collés aux personnages, chorégraphie des déplacements, narration circulaire. Effroyable objectivité du regard sur les adolescents. Interprètes amateurs d'une grande vérité. Fluidité de la caméra. Suspense rendu par le montage, la narration, la lumière. Massacre final filmé de façon exemplaire (arrière-plan et victimes souvent dans le flou) et fin abrupte qui laisse le spectateur à sa stupeur et ses questions."
En 2010, à la "grande époque des blogs", j'avais recensé une imposante quantité de listes publiées sur le net des "meilleurs films de la décennie" qui venait de s'écouler. 66 blogueuses et blogueurs cinéphiles en exercice avaient dressé la leur. Au classement général, Elephant arrivait deuxième, seulement devancé par l'intouchable Mulholland Drive et Gus Van Sant était premier ex-aequo avec David Lynch au classement des cinéastes.
En 2018, Elephant est encore considéré comme incontournable par huit d'entre nous... et détestable par deux autres. Signe d'une grande œuvre vivante (que je voudrais revoir tout de suite).
LES CONSEILS DE NOTRE EQUIPE :
Une liste de 231 longs métrages (sur les 522 sortis en salles), avec, pour les étoiles en couleur, des liens vers des textes écrits par les contributeurs.