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Dans vos kiosques en 1953

LES PERIODIQUES :

1953

Beaucoup de choses à lire dans la revue aux couvertures jaunes, les Cahiers du Cinéma, qui entraient dans leur troisième année. Jean Mitry y a écrit sur Thomas Ince, Georges Charensol sur René Clair, Jean Domarchi sur Murnau, Jacques Rivette sur Howard Hawks, Henri Langlois sur Jean Epstein, Pierre Michaut sur Joris Ivens, Léon Moussinac sur Vsevolod Poudovkine, Lindsay Anderson sur Jacques Becker. Une enquête sur la critique a été menée auprès des scénaristes et réalisateurs français et une tribune mensuelle de quelques pages a été offerte à la Fédération Française des Ciné-Clubs. Les rédacteurs ont encore couru les festivals. André Bazin qui avait vanté le travail du Festival de Cannes en avril déchanta quelque peu en mai, s'y étant bien ennuyé. A Venise, furent découverts Les Contes de la lune vague après la pluie (Mizoguchi), Les Vaincus (Antonioni), Le Petit fugitif, ainsi que, avec beaucoup moins d'enthousiasme, Les Vitelloni (Fellini), Thérèse Raquin (Carné) ou Moulin Rouge (Huston). Jacques Doniol-Valcroze a relaté son voyage en URSS, Chris Marker a posté une lettre de Mexico, Herman G. Weinberg a régulièrement envoyé des nouvelles de New York (pour saluer Moulin Rouge ou pour prendre acte des promesses de Fear and desire de Stanley Kubrick), Georges Sadoul a parlé du cinéma japonais, Michel Dorsday s'est interrogé sur la "misogynie du cinéma américain", Jacques Rivette a rencontré Otto Preminger. Avant un numéro spécial "La Femme et le cinéma", l'érotisme cinématographique a été au centre des réflexions, tout comme l'arrivée du Cinémascope (héritier du Cinérama d'Abel Gance qui a d'ailleurs signé dans la revue un texte revendicatif).
Pour les Cahiers, 1953 fut surtout l'année du Carrosse d'or de Renoir mais on y trouva tout aussi bien des défenses du Démon s'éveille la nuit (Lang), d'Un été prodigieux (Barnet), de Manon des Sources et du cinéma de Pagnol, de La Montée au ciel et de Susana la perverse (Buñuel), d'Un Homme perdu (Lorre), du Rideau cramoisi (Astruc), de La Mort d'un commis voyageur (Benedek), d'Europe 51 (Rossellini), de Sous le plus grand chapiteau du monde (De Mille), des Vacances de Monsieur Hulot (Tati), du Chevalier à l'étoile d'or (Raizman), du Cirque (Trnka), de Station Terminus (De Sica), du Soleil brille pour tout le monde (Ford), de Pâques sanglantes (De Santis), de La Bergère et le ramoneur (Grimault), de Crin Blanc (Lamorisse), des Cinq survivants (Oboler), de Docteur Cyclope (Schoedsack), de La Loi du silence (Hitchcock), de La Charge victorieuse (Huston), des Indomptables (Ray), de Madame de (Ophuls), de Stalag 17 (Wilder), de Chantons sous la pluie (Donen & Kelly), de La Captive aux yeux clairs (Hawks). Onze heures sonnaient (De Santis) et Viva Zapata ! (Kazan) ont été accueilli avec réserves, tandis qu'Un amour désespéré (Wyler), Les Ensorcelés (Minnelli), Jules César (Mankiewicz), L'homme des valées perdues (Stevens) décevaient franchement. Ivanohe, Scaramouche, Bas les masques, Mademoiselle Gagne-Tout, L'Appât n'ont eu droit qu'à des notules, certes favorables la plupart du temps.
Le cinéma français de la "qualité", de Delannoy à Duvivier ("l'œuvrette vulgaire" La Fête à Henriette) en passant par Autant-Lara (Le Bon Dieu sans confession), n'a guère été ménagé par les rédacteurs. Le jeune François Truffaut par exemple a pu prendre prétexte d'un éloge du Masque arraché de David Miller pour tirer à boulets rouges sur les auteurs et les actrices de France. Il s'est d'ailleurs fait premier défenseur du cinéma de série B américain, sur un mode agressif ("Il (ce cinéma) a souvent votre mépris et presque toujours notre admiration", "Un mystère qu'il faudra bien quelque jour percer comme un furoncle est celui de la hiérarchie ou du sens de la mesure").
Au sein de la revue, on se demande d'ailleurs comment autant de tiraillements peuvent donner un résultat d'apparence si homogène. Quand Pierre Kast salue le "grand film athée" qu'est Le Salaire de la peur, Maurice Schérer titre sa critique d'Europe 51 "Génie du christiannisme" ou voit dans Tabou de Murnau la "revanche de l'Occident" ; quand Jacques Doniol-Valcroze défend avec équilibre Thérèse Raquin, le même Schérer vient deux pages plus loin faire un éloge "exclusif" de Howard Hawks. Aux Cahiers, l'élaboration des sommaires ne doit pas être triste...

1953

De ce point de vue, cela doit être plus calme à Positif. Et Bernard Chardère doit surtout avoir des problèmes d'ordre matériel à régler. Une nouvelle formule est déjà apparue et seuls quatre numéros furent publiés cette année. L'un d'eux est toutefois exceptionnel, entièrement consacré à Jean Vigo. Plusieurs angles sont adoptés : approche biographique, recueil de témoignages (par Autant-Lara, Jean Dasté...), collaboration avec Maurice Jaubert, exhumation de textes du cinéaste (dont des extraits de son journal), études historiques et critiques... Positif a publié par ailleurs des textes de Pierre Kast, de Lotte Eisner, de Charles Ford (sur Jean Epstein), de Louis Chavance (sur Pierre Prévert). Orson Welles, Carl Dreyer, William Wellman, Erich von Stroheim et Jacques Prévert ont fait l'objet d'études et le cinéma militant de Robert Mennegoz nous a été présenté. Au niveau des films, la revue a défendu Les Vacances de Monsieur Hulot (en quatre textes) et Le Carrosse d'or, ainsi que Crin Blanc, La Bergère et le ramoneur, Le Bon Dieu sans confession, Les Voyages de Sullivan (Sturges), Noblesse oblige (Hamer), Et tournent les chevaux de bois (Montgomery), Station Terminus. L'accueil a été mitigé pour Le Salaire de la peur. On s'y est aussi moqué sur plusieurs pages de Cecil B. De Mille et Hector Williams a pu ironiser sur Le Rideau cramoisi et Les Feux de la rampe (Chaplin).

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Enfin, en 1953, Image et Son aura publié huit numéros, au sommaire desquels nous aurons notamment retrouvé les noms de Charles Chaplin, Erich von Stroheim, Jacques Tati, Renato Castellani, Henri-Georges Clouzot, Jules Dassin et Carl Dreyer. Il y aura également été question de la comédie, du cinéma en relief, de la télévision, du droit d'auteur, du dessin animé et du cinéma espagnol. Barthélemy Amengual y a écrit sur le néo-réalisme italien et Jean Mitry sur le cinéma russe.

(Edouard S.)

 

LES TEXTES CRITIQUES :

"Génie de Howard Hawks"
par Jacques Rivette dans les Cahiers du Cinéma n°23, mai 1953

Extrait :

"Il y a chez Hawks, cinéaste de l'intelligence et de la rigueur, mais ensemble des forces obscures et des fascinations, un génie germanique qu'attirent les délires méthodiques où s'engendrent infiniment les conséquences, où la continuité joue le rôle de la fatalité ; les héros le retiennent moins par leurs sentiments que par leurs gestes, qu'il poursuit d'une attention passionnée ; il filme des actions, en spéculant sur le pouvoir de leurs seules apparences ; que nous importent les pensées de John Wayne marchant vers Montgomery Clift, celles de Bogart pendant un passage à tabac, nous n'avons d'attention que pour la précision de chacun des pas - et le rythme net de la démarche -, de chacun des coups - et l'affaissement progressif du corps meurtri.
Mais Hawks résume en même temps les plus hautes vertus du cinéma américain, le seul qui sache nous proposer une
morale, dont voici la parfaite incarnation ; admirable synthèse qui contient peut-être le secret de son génie. La fascination qu'il impose n'est point celle de l'idée, mais de l'efficacité ; l'acte nous retient moins par sa beauté que par son action même à l'intérieur de son univers.
Cet art s'impose une honnêteté fondamentale dont témoigne l'emploi du temps et de l'espace ; nul flash-back, nulle ellipse, la continuité est la règle ; nul personnage ne se déplace que nous ne le suivions, nulle surprise que le héros ne partage avec nous. la place et l'enchaînement de chaque geste ont force de loi, mais de loi biologique qui trouve sa preuve la plus décisive dans la vie de la créature ; chacun des plans possède la beauté efficace d'une nuque ou d'une cheville ; leur succession, lisse et rigoureuse, retrouve le rythme des pulsations du sang ; le film entier, corps glorieux, est
animé d'une respiration souple et profonde."

 

Aussi dans les Cahiers du Cinéma :

"Un nouveau visage de la pudeur" sur Un été prodigieux par Jacques Rivette, n°20, février 1953
"Présence de F.W. Murnau" par Jean Domarchi, n°21, mars 1953
"Camilla et le don" sur Le Carrosse d'or par Jacques Doniol-Valcroze, n°21, mars 1953
"Les sortilèges et l'amour d'une petite fille" sur Le Medium par Michel Dorsday, n°21, mars 1953
"Un grand film athée" sur Le Salaire de la peur par Pierre Kast, n°23, mai 1953
"Comédie ballet dans le goût français" sur Rue de l'Estrapade par Michel Dorsday, n°23, mai 1953
"Jean Epstein (1897-1953)" par Henri Langlois, n°24, juin 1953
"De A jusqu'à Z" sur Le Bistrot du péché et L'Enigme du Chicago Express par François Truffaut, n°24, juin 1953
"L'élégante mélancolie du crépuscule" sur Les Feux de la rampe par Gavin Lambert, n°25, juillet 1953
"Génie du christiannisme" sur Europe 51 par Maurice Schérer, n°25, juillet 1953
"De trois films et d'une certaine école" par Maurice Schérer, n°26, août-septembre 1953
"L'art de la fugue" sur La Loi du silence par Jacques Rivette, n°26, août-septembre 1953
"De l'ambiguïté" sur La Charge victorieuse par André Bazin, n°27, octobre 1953
"Le masque" sur Madame de... par Jacques Rivette, n°28, novembre 1953
"Les maîtres de l'aventure" sur La Captive aux yeux clairs par Maurice Schérer, n°29, décembre 1953
"L'affaire César" sur Jules César par Jean-José Richer, n°29, décembre 1953
"Technique de la vamp" par Lo Duca, numéro spécial, décembre 1953

Dans Positif :

"Shakespeare de Broadway" sur Macbeth et Othello par Michel Subiela, n°6, avril 1953
"Essai pour situer Jean Vigo" par Barthélemy Amengual, n°7, mai 1953
"William A. Wellman ou la probité du western" par Jean-Louis Rieupeyrout, n°8, septembre 1953
"Le voyage en Amérique" sur Le Salaire de la peur par Guy Jacob, n°8, septembre 1953
"Permanence de M. Hulot" par Jean Painlevé, n°9, octobre 1953
"Le cheval rose ou les velléités humaines" sur Et tournent les chevaux de bois par Roger Tailleur, n°9, octobre 1953
"Réflexions sur le tragique moderne" sur Le Train sifflera trois fois, Nous avons gagné ce soir, Commando de la mort et La Charge victorieuse par Bernard Chardère et Michel Subiela, n°9, octobre 1953
"Bérénice, en attendant le train" sur Station Terminus par Madeleine Vivès, n°9, octobre 1953

 

COMPLEMENTS DE LECTURE :

1) Sur Madame de :

- "Mouvement d'un couple, et de la société" par Vincent Amiel, Positif n°257-258, juillet-août 1982

- Note dans L'Encinéclopédie de Paul Vecchiali (Editions de l'œil, 2011)

2) Extrait de "Le masque et l'épée", sur Scaramouche, par Gérard Legrand, Positif n°114, mars 1970 :

"Bref, ce film où il n'y a pas pour ainsi dire de scènes "intermédiaires", où chaque épisode, presque chaque plan (les leçons d'escrime) possède une valeur en soi, - y compris l'ouverture au théâtre sur le programme que tient la vieille mère de Philippe, annonce de la "voix du sang" qui va parler - n'a pas pris une ride. Ne serait-ce pas à cause de cette perfection plastique, qui ne relève ni de la technique bien rodée, ni du savant cocktail des "genres" (vaudeville et mélodrame) mais d'une substitution secrète ou discrète, à la "manière" - George Sidney n'est pas le précieux qu'on voit trop souvent en lui - de quelque chose qu'il faut bien appeler avec Baudelaire, le style "éternel et cosmopolite" ? Scaramouche serait alors, sous son rythme apparent d'opéra-bouffe, l'exemple qu'un morcellement délibéré, s'il est maîtrisé, peut aboutir à une continuité."

3) Extrait de "Le mal aimé d'une filmo", sur La Loi du silence, par Michel Cieutat, Positif n°470, avril 2000 :

"Très mal accueilli à sa sortie par la critique américaine, échec manifeste au "box-office" rejeté par son auteur, La Loi du silence (I Confess, 1953) a pauvre réputation outre-Atlantique. Abordé d'une manière mitigée par Claude Chabrol et Eric Rohmer, considéré comme inaccompli par François Truffaut, réévalué plutôt positivement par Noël Simsolo et Bruno Villien, le film a bénéficié d'une presse moins sévère chez nous. Cependant, nul n'a jamais été enthousiaste à son sujet, et les diverses notules que les magazines de télévision lui consacrent à l'occasion de ses diffusions successives ne sont en général guère favorables. Quitte à choquer les uns ou les autres, nous osons affirmer ici que le trente-neuvième film de l'auteur de Fenêtre sur cour et de Psychose est à nos yeux non seulement l'un de ses meilleurs, mais aussi l'un de ses plus beaux."

4) "Blimp, Powell, Pressburger... et la poésie déguisée" par Bertrand Tavernier, Positif n°241, avril 1981

5) "Contre toute attente : Sur les westerns de William Wellman" par Christian Viviani, Positif n°396, février 1994

6) Extrait du journal de Jean Cocteau, Le passé défini (repris dans le numéro spécial des Cahiers du Cinéma, Histoires de Cannes, avril 1997) :

"11 avril
Que fais-je dans ce festival ? Je me le demande. C'est aussi peu ma place que possible. Et pourquoi ces gens qui ont toujours éreinté mes films me nomment-ils leur président ? Le même rythme continue. Prestige en dehors de la compréhension. Des forces qui agissent malgré tout, en marge de ce qui les provoque.
(...) Ce soir nous avons vu Le Salaire, en cachant Clouzot dans la cabine des projectionnistes et ensuite dans ma chambre. Le film a produit un effet considérable. Pour ne pas avoir l'air de comploter nous redescendons par les cuisines. Et les Clouzot peuvent rejoindre leur voiture sans être vus. Clouzot me dit : "Ils nous détestent - mais ils nous subissent."
Tati. Les Vacances de M. Hulot. Chaplin m'a raconté en 1935 qu'après avoir terminé un film il secouait l'arbre. "Je fais tomber tout ce qui ne tient pas solidement aux branches". Le pauvre Tati ramasse les fruits blets de cet arbre et les range les uns contre les autres. Il ne possède aucune présence. Sauf quelques gags assez drôles et qui s'achèvent en queue de poisson, il n'y a de valable que la justesse des dialogues et les dialogues confus comme ceux de la loge du Sang d'un poète. Mais j'ai fait le truc des dialogues confus il y a trente ans."

7) Extrait de John Ford par Peter Bogdanovich (entretien de 1966) – Edilig 1988, à propos du Soleil brille pour tout le monde :

"Peter Bogdanovich : Le soleil brille pour tout le monde, comme Le convoi des braves, semble être un film que vous avez fait pour vous-même.
John Ford : C'est vrai. Je savais que ça ne serait pas des succès délirants, mais je les ai faits pour m'amuser. Personne n'a été lésé dans l'histoire car s'ils n'ont pas rapporté un sou de bénéfices, ils ont quand même permis de rembourser les investissements. Le soleil brille pour tout le monde est mon film préféré. Je l'adore. L'histoire est véridique, elle a vraiment eu lieu. Tout ce qu'à écrit Irving Cobb vient de faits réels, et c'est la meilleure de ses histoires avec le juge Priest.
PB : Est-il devenu de plus en plus difficile de faire un film comme celui-là, pour se faire plaisir ?
JF : Oh ! Vous ne pouvez plus, c'est impossible. Maintenant vous passez par un tas de commanditaires, et vous ne savez jamais qui met son nez dans les scénarios. Ici, à Hollywood, vous ne pouvez pas avoir le feu vert pour un scénario, il faut que ça vienne de New-York et que ça soit vu par un président, un comité de direction, des banquiers et toute leur clique. Avant, pour pouvoir leur refiler un petit film, j'essayais de faire un grand film, un grand succès. Ce n'est plus possible à l'heure actuelle."

8) Sur Rue de l'Estrapade :

- Georges Sadoul dans Les Lettres françaises :
"Becker a fabriqué un film curieusement impersonnel et qui ressemble surtout à une comédie américaine de 1933. L’erreur de Rue de l'Estrapade est d’autant plus inquiétante qu’elle vient accentuer les erreurs passées. Après son dernier film, on se demande si l’on avait raison (comme je l’ai fait) de supposer que le réalisateur (reprenant avec d’autres moyens une conception ancienne de Renoir) entendait dresser dans son oeuvre un tableau social de la France contemporaine. Il avait fallu beaucoup de bonne volonté pour y insérer Edouard et Caroline puis Casque d’or. Mais il est impossible d’y faire rentrer Rue de l’Estrapade, que rien ne distingue d’un film commercial courant."

- André Bazin dans L’Observateur :
"Il me semble que toute l’oeuvre de Becker, et même ses films les plus manqués, s’éclairent rétrospectivement par Rue de l'Estrapade d’un jour qui l’explique et la justifie de manière assez nouvelle […]. Pour la première fois, Becker a osé y traiter son scénario pour ce qu’il est, c’est-à-dire rien […]. Mais c’est justement ce que je trouve d’aimable et peut-être d’admirable, en tout cas d’audacieux et d’original, dans la conception du dernier film de Becker. Il s’agit pour lui de nous faire croire à ses personnages, de nous les faire aimer, indépendamment des catégories dramatiques qui constituent l’infrastructure habituelle du cinéma comme du théâtre. Le film ne repose plus sur la force, la beauté ou la vérité d’une histoire, il capte l’attention, instant par instant, parce que les personnages nous plaisent, et nous amusent leurs rapports […]. C’est à coup sûr commettre le plus gros contresens sur le film que de lui faire grief de n’être point un documentaire sur l’autodrome de Montlhéry ou la montagne Sainte-Geneviève […]. Il me semble donc qu’apparaît ici un nouveau Becker, qui n’est peut-être que le vrai."

9) Sur Les Vacances de M. Hulot :

- Gilbert Salachas dans Télé-Ciné, mai-juin 1953 :
"Hulot traverse ingénument la vie avec l'inaltérable optimisme des purs. Il promène sur ce qui l'entoure un regard émerveillé et toujours curieux. C'est un solitaire paradoxalement sociable. Ses tentatives inlassables pour s'intégrer à la communauté demeurent infructueuses ; sa politesse naturelle et gauche, sa générosité sans arrière-pensée le rendent suspect, et sa disponibilité à rendre service se révèle maladroite et gênante... Il a troublé, scandalisé par son excessive vitalité et ses si sympathiques maladresses la routine de la station d'été. Heureux monsieur Hulot par qui le scandale arrive."

- Revue de presse sur le site de la Cinémathèque Française

 

FLORILEGE CAHIERS DU CINEMA/POSITIF :

A lire ICI

 

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