05/12/2018
Sur vos écrans en 2010
LES CONSEILS DE NOTRE EQUIPE :
Une liste de 278 longs métrages (sur les 624 sortis en salles), avec, pour les étoiles en couleur, des liens vers des textes écrits par les contributeurs.
LES CHOIX DE NOS AMIS ET LECTEURS :
Frédéric :
1- Oncle Boonmee,celui qui se souvient de ses vies antérieures (Weerasethakul) 2- Film Socialisme (Godard) 3- The Ghost Writer (Polanski) 4- Mother (Joon-ho) 5- Mystères de Lisbonne (Ruiz) 6- Mourir comme un homme (Rodrigues) 7- Poetry (Chang-Dong) 8- Bad Lieutenant:escale à la Nouvelle-Orléans (Herzog) 9- The Social Network (Fincher) 10- A Serious Man (Coen) Memory Lane (Hers) La Reine des pommes (Donzelli)
Un inédit : Les films rêvés (Pauwels)
Un court-métrage : Paris Monopole (Peretjatko)
Damien :
Bright star / Nostalgie de la lumière / Bad Lieutenant, escale à la Nouvelle-Orléans / Oncle Boonmee / The social network / Fantastic Mr Fox / Les mystères de Lisbonne / Monsters / Toy story 3 / La vie au ranch
Un simple amateur :
1- Mystères de Lisbonne (Ruiz) 2- Cabeza de Vaca (Nicolás Echevarría) 3- Poetry (Chang-Dong) 4- Copie conforme (Abbas Kiarostami) 5- Oncle Boonmee,celui qui se souvient de ses vies antérieures (Weerasethakul) 6- Mother (Joon-ho) 7- Bad Lieutenant:escale à la Nouvelle-Orléans (Herzog) 8- The Ghost Writer (Polanski) 9- Bright star (Campion) 10- A Serious Man (Coen)/The Social Network (Fincher)/Toy story 3/ Tournée (Amalric)D'autres films intéressants: Memory Lane (Hers);Film Socialisme (Godard); Nostalgie de la lumière (Patricio Guzmán); Le Quattro Volte (Frammartino)...
LE BOX-OFFICE :
1. Harry Potter et les reliques de la mort, 1ère partie, David Yates, 6 016 779 entrées
2. Les Petits Mouchoirs, Guillaume Canet, 5 457 251 entrées
3. Inception, Christopher Nolan, 4 915 637 entrées
4. Shrek 4 : Il était une fin, Mike Mitchell, 4 626 169 entrées
5. Alice au pays des merveilles, Tim Burton, 4 536 669 entrées
LES PRIX ET RECOMPENSES :
- Prix Louis-Delluc : Mystères de Lisbonne (Raoul Ruiz)
- Prix Méliès : Des hommes et des dieux (Xavier Beauvois)
- Prix Jean Vigo : Un poison violent (Katell Quillévéré)
- César du meilleur film : Des hommes et des dieux (Xavier Beauvois)
- Oscar du meilleur film : Démineurs (Kathryn Bigelow)
- Festival de Venise, Lion d'or : Somewhere (Sofia Coppola)
- Festival de Cannes, Palme d'or : Oncel Boonmee (Apichatpong Weerasethakul)
- Festival de Berlin, Ours d'or : Miel (Semih Kaplanoglu)
- Festival de Locarno, Léopard d'or : Han Jia (Li Hongqui)
- Festival de Saint-Sébastien, Coquille d'or : Neds (Peter Mullan)
A VOUS LA PAROLE !
A notre suite, nous vous invitons à dresser votre propre palmarès de l'année et à nous le faire parvenir, par l'intermédiaire des commentaires ou du bouton de contact, afin que nous le mentionnions à son tour ci-dessus.
(vous pouvez consulter la liste de tous les films sortis en France en 2010 sur le site Encyclo-Ciné)
31/08/2018
Sur vos écrans en 2007
EDITORIAL :
Par Oriane
L'année 2007 se révèle lycéenne pour votre éditorialiste de ce mois. Elle signe son entrée dans le grand monde du teenager, mais aussi la mise en place de pratiques cinéphiles – aller toute seule au cinéma 1 à 2 fois par semaine, s'ouvrir aux diverses nationalités et genres, voguer des films art et essai aux blockbusters, défendre ardemment la VOSTFR... C’est aussi, et surtout, l'année où votre billettiste se frotte à deux cinématographies, l'américaine et l'asiatique. En 2007, je découvre ainsi l'aridité du continent dominant, son imaginaire de cow-boys empoussiérés, sa violence, son cynisme habités par des stars qui me font rêver – voire fantasmer. Puis je fais face à des œuvres déroutantes et issues d'un lointain oriental, dont l'expressivité nouvelle souligne ici les déceptions sociales, là les politiques complexes, où brillent des costumes flamboyants d'impératrices, ou encore ceux ensanglantés de mafieux en déroute.
En 2007, je développe aussi mes propres armes critiques et je commence, probablement sous l'influence de la langue pendue de certains rédacteurs des revues de cinéma que je lis, à attaquer sans pitié les films ou les réalisateurs qui me hérissent. J'apprends à défendre mes films fétiches, mais aussi à médiser et sélectionner, non sans une certaine cruauté ! La cinéphilie ou un concours de passions extrêmes, entre l'idolâtrie et le rejet. 2007 fut donc l'occasion pour moi de prendre plaisir à haïr certaines œuvres de Christophe Honoré ou Michel Spinosa, et encore à écarter – parfois à tort ! - tout un pan de la production nationale. Rétrospectivement, il apparaît pourtant que 2007 est une bonne année concernant les films français.
Cette parenthèse proustienne me sert d'introduction aux aspects intéressants de cette année cinématographique. La découverte du cinéma américain à cette époque est de fait liée à une remarquable production. Les cinéastes reviennent surtout aux mythes fondateurs, probablement un terrain où ils tiennent les propositions esthétiques ou idéologiques les plus intéressantes. James Gray revisite le film de flic et de gangster avec l'émouvant La Nuit nous appartient : Andrew Dominik hypnotise avec le mélancolique western L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, récompensé à Venise ; Soderbergh sort deux films très différents mais tous deux dans l'hommage aux classiques hollywoodiens (The Good German) comme au film de casse (Ocean's Thirteen) ; Paul Haggis questionne le patriotisme Dans la Vallée d'Ellah ; et David Fincher défie les routes du thriller avec le passionnant puzzle autour du Zodiac. A ces exemples rajoutons Gus Van Sant qui retourne au fleuve adolescent avec Paranoïd Park ; David Lynch qui propose son Inland Empire ; Robert Rodriguez qui a la nostalgie du film d'exploitation dans Planète Terreur... Ce sont également des succès américains qui figurent au Box office français : le survitaminé Ratatouille, qui s'attaque au mythe de la cuisine... française ; et Spider-Man 3 qui échoue néanmoins à progresser dans le genre du super-héros.
Outre les Etats-Unis, l'autre pays à l'honneur en 2007 est la Roumanie. La Palme d'Or comme le Prix Fipresci sont décernés à 4 Mois, 3 semaines et 2 jours qui révèle la rigueur précieuse de Cristian Mungiu. De même, Un Certain Regard récompense California Dreamin' de Cristian Nemescu, tandis que 12h08 à l'Est de Bucarest, Caméra d'Or de l'année précédente, sort en salles. Ce beau triplé est valorisé par le terme de « nouvelle vague roumaine » dans lequel les critiques et les festivals français aiment se plonger pour un temps. Pourtant, du côté du cinéma national, l'année se révèle plutôt riche, notre équipe offrant même la toute première place à Ne touchez pas la hache, adaptation de Balzac par Jacques Rivette. Kechiche est acclamé pour La Graine et le mulet, où le cinéaste trouve un certain équilibre parmi sa dense matière improvisée. Dans l'intimité française, André Téchiné offre les beaux Témoins ; Jérôme Bonnell son délicat et discret Quelqu'un m'attend. Eric Rohmer réalise quant à lui sa dernière œuvre, Les Amours d'Astrée et de Céladon dans lesquelles votre rédactrice du mois n'a pas mis les pieds, pour cause d'incompatibilité avec ce style. Également, beaucoup de cinéastes femmes réalisent leur premier film ou continuent leurs œuvres singulières : Marjane Satrapi cosigne le pétillant Persépolis ; Céline Sciamma se remarque avec le troublant Naissance des Pieuvres ; Noemie Lvovsky avec Faut que ça danse ! ; Valeria Bruni-Tedeschi avec Actrices ; Sandrine Bonnaire avec son documentaire familial Elle s'appelle Sabine ; Nadine Labaki avec Caramel... Telle une page générationnelle qui se tourne, 2007 est aussi marqué par la disparition de beaucoup d'acteurs français dont Jean-Pierre Cassel, Jean-Claude Brialy, Claude Brosset et Michel Serrault... Parallèlement, l'année se révèle très Amalricienne, puisque le charme de Mathieu agit dans un beau-doublé, Le Scaphandre et le papillon et La Question humaine.
Côté Asie, c'est le continent chinois qui se démarque. Fait rarissime, trois œuvres de Johnnie To sortent sur la même année, un exploit qui ne sera malheureusement pas renouvelé. Quelques années plus tard, l'inventif cinéaste hongkongais rejoint la longue liste des réalisateurs asiatiques un instant acclamés en France, puis mis aux oubliettes. Outre les mafieux déchirés de To, Zhang Yimou présente sa folle Cité interdite, Lou Ye sa Jeunesse Chinoise, Wang Quan'An est honoré à Berlin avec Le Mariage de Tuya et Ang Lee à Venise avec Lust Caution. Enfin, Jia Zhangke éblouit avec son atemporel Still Life. Comme To, Kiyoshi Kurosawa apparaît à travers doublé, lui aussi plutôt sombre, avec Loft et Retribution. Naomi Kawase reçoit le Grand Prix à Cannes. Quant au précieux Lee Chang-dong, il signe son comeback après cinq ans de silence, et ce dans la douleur. Son Secret Sunshine sera paradoxalement un souvenir lycéen traumatique se révélant point de départ d'une admiration grandissante pour ce réalisateur – autre madeleine dans la madeleine, je relate par ailleurs ce paradoxe dans un projet mis en place par notre grand gouverneur Zoom Arrière Edouard, et qui me permit de faire sa connaissance !
Du côté de l'Orient plus vaste, l’israélien Les Méduses reçoit la Caméra d'Or à Cannes ;
Nuri Bilge Ceylan impressionne avec Les Climats et commence à s'imposer sur la scène des festivals ; tout comme Apichapong Weerasethakul avec Syndromes and A Century, qui clôt une trilogie personnelle.
Certaines années se révèlent plus marquées par la disparition des maîtres plutôt que par la naissance des talents. 2007 fait partie de ces années-là. Les esprits cinéphiles honorent à cette époque Pierre Granier-Deferre ou Edward Yang. Et ils font face au départ simultané, comme si les deux vieux hommes s'étaient accordés pour titrer leur révérence en même temps, d'Ingmar Bergman et Michelangelo Antonioni le même jour. A l'époque, je connais peu les deux légendes suédoise et italienne. Mais grâce au ciné-club lycéen organisé par l'une des rédactrices de ZA lors de cette période, je les découvre sur grand écran. Je suis ainsi marquée par deux images cultes et poétiques, la cape volante d'une Faucheuse sensible en bord de mer, et les mouvements hypnotiques d'une partie de tennis imaginaire. 2007 reste l'impression de ces plans-là.
LES CONSEILS DE NOTRE EQUIPE :
Une liste de 274 longs métrages (sur les 615 sortis en salles), avec, pour les étoiles en couleur, des liens vers des textes écrits par les contributeurs.