16/01/2020
ZA de A à Z : DESPLECHIN, Arnaud
Les films de AD vus par les contributeurs de ZA :
1991 - La Vie des morts par Oriane Sidre
1992 - La Sentinelle par Oriane Sidre / par Jean-Luc Lacuve
1996 - Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle) par Jean-Luc Lacuve
2000 - Esther Kahn
2003 - Léo, en jouant "Dans la compagnie des hommes" par Édouard Sivière
2004 - Rois et Reine par Jean-Luc Lacuve
2007 - L'Aimée par Jean-Luc Lacuve
2008 - Un conte de Noël par Édouard Sivière / par Jean-Luc Lacuve / par le Dr Orlof / par Buster / par Vincent Jourdan
2013 - Jimmy P. (Psychothérapie d'un Indien des Plaines) par le Dr Orlof / par Buster / par Jean-Luc Lacuve / par Rémi / par Oriane Sidre / par Ludovic Maubreuil
2014 - La Forêt par Jean-Luc Lacuve
2015 - Trois Souvenirs de ma jeunesse par Jean-Luc Lacuve / par Édouard Sivière / par le Dr Orlof / par Buster
2017 - Les Fantômes d'Ismaël par Jean-Luc Lacuve
2019 - Roubaix, une lumière par le Dr Orlof / par Jean-Luc Lacuve
Le TOP 5 Arnaud Desplechin de Zoom Arrière :
1. UN CONTE DE NOËL
2. LA SENTINELLE
3. COMMENT JE ME SUIS DISPUTÉ... (MA VIE SEXUELLE)
4. ROIS ET REINE
5. ESTHER KAHN
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02/10/2018
Sur vos écrans en 2008
EDITORIAL :
Par Vincent J.
Il y a dix ans, ma fille en avait deux et je venais de m'installer à Cannes ce qui fait toujours sourire ceux qui savent combien j'aime le cinéma. Ce sont pourtant ces deux événements combinés qui m'ont éloigné, à l'époque, des salles de cinéma. Pour me rattraper, j'ai profité au maximum des festivals et cette année là, de celui de Clermont Ferrand. J’adore ce grand festival du court métrage, l'anti-Cannes même si on y fait aussi beaucoup la queue. Il se tient en début d'année. Parfois il y a de la neige ce qui pour moi est exotique, parfois du soleil, mais toujours les gens sont chaleureux et les « professionnels de la profession », qui souvent ne le sont pas encore tout à fait, sont accessibles. 2008 marque ma rencontre avec Joachim, le premier blogueur que j'ai vu physiquement (en dur avais-je écrit à l'époque) et avec un cinéaste qui allait compter désormais beaucoup pour moi : Mikhael Hers. Malgré quelques long métrages marquants, 2008 reste l'année de « Primrose Hill ». Dès les premières images, j'ai été fasciné par la mise en scène de Hers, par sa façon de faire arpenter le paysage par ses personnages, en groupe, à deux ou solitaires. La marche comme révélateur d'un territoire et d'une symbiose parfaite. J'ai aimé aussi ce regard sur la banlieue ouest de Paris, puis Paris même dans les films à venir, comme l'expression d'un monde intérieur, un sentiment, une esthétique. Ses travellings arrières ou latéraux sont d'une grande beauté et, contrairement à ceux de Gus Van Sant qui génèrent de l'angoisse, ceux de Hers ont une force tranquille, disent la chaleur entre les personnages et révèlent leurs sentiments avec pudeur. Ces mouvements possèdent quelque chose qui apaise et exalte à la fois. Et puis il y eu la découverte de cette bande d'acteurs, autant de visage neufs que j'ai eu plaisir à retrouver par la suite, même si ce n'était que pour quelques scènes : Stéphanie Déhel, Hubert Benhamdine, Thibault Vinçon et Jeanne Candel. Je me souviens avoir eu du mal au premier abord avec la longue scène d'amour assez frontale vers la fin, mais j'ai revu le film et je m'y suis fait. D'ailleurs je me suis empressé de diffuser le film à Nice lors des Rencontres de novembre la même année, au cours d'une nuit mémorable entre « Taiji ga mitsuryosuru toki » (« Quand l'embryon part braconner ») de Koji Wakamatsu et « King Boxer » (« La Main de fer ») de Cheng Chang-Ho. Et depuis j'attends avec une impatience jamais démentie les nouveaux opus hersiens. En novembre 2018 sort « Amanda », son troisième long métrage. Voilà comment, en 2008, un nouveau cinéaste est entré dans ma vie.
Au mois de mai, à Cannes où j'avais recroisé Joachim, c'est un autre court métrage qui m'a marqué, une histoire de première fois dans l’Angleterre de la fin des années soixante dix sur fond de musique des Buzzcocks. « Love You More » est drôle, sensuel et tendre. C'est une réalisation de la cinéaste Sam Taylor-Wood, qui jusque là faisait de la photographie et des courts métrages plutôt conceptuels. « Love You More » est plus classique, porté par deux superbes acteurs, Harry Treadaway et Andrea Riseborough. J'avais aimé l'utilisation de la chanson titre (je m'étais d'ailleurs acheté des albums du groupe dans la foulée), la cravate qui résiste, le gros plan sur les poils de bras qui se hérissent, les yeux de la fille, et cette énergie juvénile si bien rendue en un quart d'heure. C'est un film que je ne me suis pas lassé de voir et revoir, de montrer aussi. Mais j'ai eu beau guetter, je n'ai pas vu passer le premier long métrage de la réalisatrice, un « biopic » sur la jeunesse de John Lennon. Puis j'ai appris que c'était elle qui avait réalisé le « Fifthy Shades of Grey » (« Cinquante nuances de Grey ») en 2015 et j'ai eu du mal à y croire. Et c'est ainsi qu'en 2008 j'ai cru qu'une nouvelle cinéaste allait entrer dans ma vie.
À l'automne, les Rencontres Cinéma et Vidéo à Nice fêtaient leur dix ans et pour l'occasion j'avais organisé une table ronde sur la nouvelle cinéphilie sur Internet. J'y avais convié, outre Joachim L., Édouard S. et Vincent R. que je rencontrais pour la première fois « en dur ». S'y joignait Philippe S. de l'association Cinéma Sans Frontières. En première partie, nous avions vu le très drôle « Les Sièges de l’Alcazar » de Luc Moullet, puis à la question « est-ce que vous voyez comme des critiques ? » mes invités, la main sur le cœur, m'avaient répondu « Oh non ! ». Ainsi va la vie.
LES CONSEILS DE NOTRE EQUIPE :
Une liste de 288 longs métrages (sur les 617 sortis en salles), avec, pour les étoiles en couleur, des liens vers des textes écrits par les contributeurs.
Et les conseils courts métrages de Vincent : Primrose Hill (Mikhael Hers)****, Love you more (Sam Taylor-Wood)****, Lieux saints (Alain Cavalier)***.
LES CHOIX DE NOS AMIS ET LECTEURS :
Frédéric :
1- En avant jeunesse (Costa) Two Lovers (Gray) 3- La Frontière de l'aube (Garrel) 4- Cloverfield (Reeves) No Country for Old Men (Coen) Un conte de Noël (Desplechin) 7- Christophe Colomb, l'énigme (Oliveira) Phénomènes (Shyamalan) Sub (Loustau) Woman on the beach (Sang-Soo)
Sur le banc : A bord du Darjeeling Limited (Anderson)-Dernier maquis (Ameur-Aïmeche)-L'Homme qui marche (Georges)-Night and Day (Sang-Soo)-Valse avec Bachir (Folman)-De la guerre (Bonello)
Ancien : La Source thermale d'Akitsu (Yoshida)-Soeurs de Gion (Mizoguchi)
Un simple amateur :
1- L'Homme de Londres (Tarr) 2- Two Lovers (Gray) 3- No Country for Old Men (Coen) 4- There will be blood (Anderson) 5- Le Bannissement (Zviaguintsev) 6- Un conte de Noël (Desplechin) 7- La Frontière de l'aube (Garrel) 8- Le Cahier (Makhmalbaf) 9- Woman on the beach/Night and day(Sang-Soo) 10- Valse avec Bachir (Folman)/Wall-E (Stanton)
Parmi les films intéressants: En avant jeunesse (Costa), Dans la ville de Sylvia (Guerin), Le Silence de Lorna (Dardenne)...
Pierre :
Top 15 1-Valse avec Bachir (Folman) 2-Mad detective (To) 3-There will be blood (Anderson) 4-Redacted (De Palma) 5-Wall e (Stanton) 6-La zona, propriété privée (Pla) 7-Sparrow (To) 8-Chronique des morts-vivants (Romero) 9-Speed racer (Wachovski) 10-Cherry blossoms (Dorrie) 11-Train de nuit (Diao Yinan) 12-Rome plutôt que vous (Teguia) 13-Amour, luxure, trahison / Lust caution (Ang Lee) 14-Hellboy 2, les légions d'or maudites (Del Toro) 15-Beaufort (Cedar)
les 29 hors liste restants Urbi et orbi (Boutonnet)*** Le voyage perpétuel (Lapsuy et Lehmuskallio)*** Ezra (Aduaka)*** Capitaine Alatriste (Diaz Yanez)*** Garage (Abrahamson)*** Sous les bombes (Arachtingi)*** Premières neiges (Begic)*** My name is Hallam Foe (Mc Kenzie)*** VHS Kahloucha (Belkhadi)*** Day watch (Bekmambetov)*** Les faussaires (Ruzowitsky)*** Les USA contre John Lennon (Leaf et Sheinfeld)*** Dhoom 2 (Gadhavi)** Les sept vierges (Rodriguez)** Superblonde (Wolf)** Doomsday (Marshall)** Ulzhan (Scholendorff)** Dancing queens (Ashton)** Française (El Bouhati)** Et puis les touristes (Thalheim)** Vitus l'enfant prodige (Murer)** Maradona par Kusturica (Kusturica)** Deuxième sous-sol (Khalfoun)* Les cerfs-volants de Kaboul (Forster)* After school (Campos)* Survivre avec les loups (Belmont)* Délivrez nous du mal (Berg)* Blindness (Meirelles)* 10000 (Emmerich)0
18 courts 1-Oda a la pina (Villaescusa)**** 2-Battements solaires (Bokanowski)*** 3-La nouvelle espèce (Lacis et Brinkmann)*** 4-Oedipe (Capucine)*** 5-Film from my parish- 6 farms (Donaghue)*** 6-Molina's mofo (Molina)*** 7- 6 long ! (Blanc-tailleur et Pelletier)** 8-Kamihiro-e-m-the edge (Doganis)** 9-Eel girl (Campton)** 10-El ataque de los robots de Nebulosa 5 (Ibarra)** 11-Mon monstre et moi (Rothlist)** 12-The acquaintance of a lonely John (Safdie)** 13-Killer (Leon et Pettibone-Riccobono)** 14-King crab attack (Sivan)** 15-Les maîtresses du docteur Loiseau (Rousseau)** 16-Le retour du docteur Loiseau (Rousseau)** 17-Libertad (Hanoun)0 18-Le secret d'Yvette (Berrtrand) 0
20 moyens-métrages 1-Une tente sur Mars (Bureau et Renaud) **** 2-Le mulot menteur (Kiss)*** 3-Génocidé (Valentin)*** 4-Cherche toujours (Théry et Chaillou)*** 5-Le docteur Loiseau et ses sinistres augures (Rousseau)*** 6-L'histoire du cinéma 16, troisième volet (Rousseau)*** 7-Ozu, éternel contemporain (Jackson)*** 8-D'amour et de révolte (Faucon)*** 9-Gruissan à la voile (Carles et Lespinasse)** 10-Flash back, conte d'été malien (Le Gall)** 11-Welcome to paradise (Poutte)** 12-Biblioburro (Zipagauta)** 13-Cona'cris, la révolution orpheline (Nivet)** 14-L'initiation (Drouet et Carré)** 15-Des-arts-sonnés (Froehly)** 16-Novela na santa casa (Lévy)** 17-Danse au coeur des sables (Richet)** 18-Carapa, écosite des Cévennes (Hoog)** 19-Mai 68 je me souviens (Jeudy)** 20-Et pourtant elle tourne (De Latour)*
40 longs-métrages 1-Tokyo gore police (Nishimura)**** 2-Sex addict (Henenlotter)**** 3-Mirages (Dury)**** 4-Polytechnique (Villeneuve)**** 5-The hole (Dante)*** 6-Viva Mexico ! (Défossé)*** 7-Sauna (Annila)*** 8-Une histoire du cinéma israélien (Nadjari)*** 9-Rampage (Boll)*** 10-Le silence des nanos (Colin)*** 11-Via de aceso (Mansoux)*** 12-Mum & dad (Sheil)*** 13-Umoja, le village interdit aux hommes (Sinclair et Crouzillac)*** 14-L'ortie fait de la résistance (Bertrand et Gril)*** 15-Tomber les murs? (Les Ziconophages)*** 16-The stranger (Valkeappa)*** 17-Ecchymoses (Albert)*** 18-Tournée (Markovic)*** 19-Dot (Zaim)*** 20-L'aquarium (Nasrallah)** 21-Le monde selon Monsanto (Robin)** 22-L'an prochain la révolution (Goldbronn)** 23-The pursuit of happiness (Amber)** 24-Lovembre (Xmalian)** 25-Armando e la politica (Malta)** 26-HF6 le film (Bovy, Tihon, Jaulin)** 27-L'homme qui aimait Ingve (Kristiansen)** 28-Not quiet Hollywood) (Hartley)** 29-Les Beccarus ou le repaire des obstinés (Fayot)** 30-Talking dead (Mc Donald)** 31-D'un mur l'autre (Jean)** 32-Baby doll night (Adeeb)** 33-Zift (Gardev)** 34-Youlenka (Stradjenov)** 35-Vanguard (Hope)* 36-Zack et Miri font un porno (Smith)* 37-Giallo (Argento)* 38-Mitterrand à Vichy (Moati)* 39-Le premier jour de l'hiver (Locatelli)* 40-The horseman (Kastrissios)0
une série. la saison 1 de Breaking bad (Gilligan)***
LE SONDAGE TWITTER DU DR. ORLOF :
Quel est le meilleur film sorti en 2008 ? (83 votants)
1- Two Lovers (Gray) 15 voix
2- No Country for old men (Coen) 10 voix
3- There will be blood (Anderson) 9 voix
4- Valse avec Bachir (Folman) 5 voix
5- Un conte de Noël (Desplechin), A bord du Darjeeling (Anderson) 4 voix
7- Speed Racer (Wachowski) 3 voix
8- En avant jeunesse (Costa), Hunger (McQueen), The Dark Knight (Nolan), Les Plages d'Agnès (Varda) 2 voix
Cités une fois : La Bande à Baader (Edel), Dans la ville de Sylvia (Guerin), L'orphelinat (Bayona), Vinyan (Du Welz), Redacted (De Palma), Un été avec Coo (Hara), Rome plutôt que vous (Teguia), Soyez sympa, rembobinez (Gondry), Elle s'appelle Sabine (Bonnaire), Le premier jour du reste de ta vie (Bezançon), Gomorra (Garrone) Into the Wild (Penn), 4 nuits avec Anna (Skolimowski), Christophe Colomb, l'énigme (Oliveira), Le Silence de Lorna (Dardenne), Un millier d'années de bonnes prières (Wang), Indiana Jones 4 (Spielberg), Triangle (Smith), Frangins malgré eux (McKay), Telepolis (Sapir), Mesrine (Richet), Troupe d'élite (Padilha) Hellboy 2 (Del Toro), Cloverfield (Reeves)
LE BOX-OFFICE :
1. Bienvenue chez les Ch'tis, Dany Boon, 20 489 303 entrées
2. Astérix aux Jeux Olympiques, Thomas Langmann & Frédéric Forestier, 6 817 803 entrées
3. Madagascar 2 : La Grande Évasion, Eric Darnell, 5 248 793 entrées
4. Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal, Steven Spielberg, 4 199 711 entrées
5. Quantom of Solace, Marc Forster, 3 722 798 entrées
LES PRIX ET RECOMPENSES :
- Prix Louis-Delluc : La Vie moderne (Raymond Depardon)
- Prix Méliès : Les Plages d'Agnès (Agnès Varda)
- Prix Jean Vigo : Nulle part, terre promise (Emmanuel Finkiel)
- César du meilleur film : Séraphine (Martin Provost)
- Oscar du meilleur film : No Country for old men (Ethan & Joel Coen)
- Festival de Venise, Lion d'or : The Wrestler (Darren Aronofsky)
- Festival de Cannes, Palme d'or : Entre les murs (Laurent Cantet)
- Festival de Berlin, Ours d'or : Troupe d'élite (José Padilha)
- Festival de Locarno, Léopard d'or : Parque via (Enrique Riveros)
- Festival de Saint-Sébastien, Coquille d'or : La Boîte de Pandore (Yesim Ustaoglu)
A VOUS LA PAROLE !
A notre suite, nous vous invitons à dresser votre propre palmarès de l'année et à nous le faire parvenir, par l'intermédiaire des commentaires ou du bouton de contact, afin que nous le mentionnions à son tour ci-dessus.
(vous pouvez consulter la liste de tous les films sortis en France en 2008 sur le site Encyclo-Ciné)
| Tags : 2008, anderson, desplechin, coen, gray, hara, to, wai, garrel, folman, nichols | Lien permanent | Commentaires (7) | Imprimer | Facebook | | |
10/05/2018
Sur vos écrans en 2004
EDITORIAL :
Par Vincent
L'ami Édouard nous ayant ouvert son cahier bleu pour 2003, il m'a semblé que 2004 était la bonne année pour évoquer le prolongement naturel de ce genre d'occupations qui font le cinéphile bien né avec la naissance des premiers blogs. Garder une trace, (tenter d') articuler une pensée, établir des hiérarchies, honorer nos Panthéons, partager avec l'espoir de convaincre, disputer, nous sommes tous passés par ces envies qui ont pris des formes diverses mais le plus souvent intimes, avant qu'Internet nous permette de les partager avec le plus grand nombre. Les sites posant des problèmes techniques pouvant porter sur les nerfs, c'est avec la création des plate-formes de blog au début des années 2000 (20six, Haut et fort, les Skyblogs!) que nous avons pu trouver un outil à notre mesure nous menant, telle la roue au vélo, à une expérience comme Zoom Arrière. Quand même. C'est donc fin 2004 que j'ai pour ma part créé Inisfree après une courte collaboration sur un site défunt, l'Autre cinéma. Je ne reviendrais pas sur les détails de cette aventure que j'ai raconté lors des dix ans du blog. Jusqu'ici, je tenais surtout des carnets noirs où je me contentais de lister ce que j'avais vu en salle. Ironiquement, alors qu'Inisfree devrait désormais me permettre de retrouver, comme le cahier bleu d’Édouard, mes commentaires sur les films de l'année en cours, 2004 est ma dernière année faste en terme de fréquentation avec plus d'une centaine de films dont une cinquantaine de courts métrages vus à Clermont Ferrand et Nice (où je redécouvre que j'y avais animé une table ronde sur le thème « Qu'est ce que le cinéma indépendant ?» avec Aurélia Barbet, Gilles Alvarez et Nicolas Schmerkin). La création d'une famille allait m'amener à changer mes habitudes et à modifier profondément ma façon de voir des films, comme les types de films auxquels je pourrais avoir désormais accès. Les festivals vont devenir des moment privilégiés, intenses et brefs, tandis que la séance classique va devenir de plus en plus exceptionnelle.
D'Inisfree comme cahier bleu, il reste trois évocations de films qui m'avaient séduit alors : L’Équipier de Philippe Lioret « Il a également un certain talent pour évoquer les activités professionnelles viriles façon Hawks. Ses gardiens de phare portent avec eux une façon de vivre et une certaine philosophie du "métier". Ils sont les frères des chasseurs d'Hatari !, des aviateurs de Seuls les anges ont des ailes, avec le caractère bien trempé des bretons des années 60 ! ». Le 2046 de Wong Kar-wai qui m'avait laissé perplexe à Cannes : « Tous les éléments semblaient en place, mais il manquait un déclic, un petit quelque chose d’ineffable qui donnerait cohérence et valeur à l’œuvre. Quelque chose de l’ordre de la magie qui se dégage d’In the Mood For Love. (…) il m’est soudain venu à l’esprit que la clef de 2046 pouvait justement être cela : une interrogation sur la magie du film précédent. ». Enfin un film que je n'ai jamais revu, Assassination tango de Robert Duvall : « Fidélité à la parole donnée à la fillette américaine, amour réel et envie de s'engager vis à vis de sa mère, désir d'une nouvelle histoire avec cette danseuse si belle et si fine... le film reste dans l'irrésolution jusqu'au bout, à l'image de ce personnage un peu fou, original mais attaché, comme d'autres personnages de Duvall, à une certaine forme de morale ».
Et puis une grosse déception asiatique : « Cette bouche merveilleuse est sans doute la seule bonne raison qui peut vous inciter à aller voir le dernier film hautement esthétique de Zhang Yimou, Le secret des poignards volants, où il n'y a pas de secret mais bien moins de rythme, d'humour et de ce véritable souffle d'aventure que dans, disons au hasard, L'Hirondelle d'or de King Hu. »
2004 année faste ? Quand je parcours la longue liste des sorties, je suis étonné du peu de films vus. Plus amusant, il y en a dont je ne me souviens de rien comme Cause toujours ! de Jeanne Labrune, L'isola de Costanza Quatriglio, ou Le rôle de sa vie de François Favrat. Heureusement qu'ils sont dans mon carnet pour confirmation, mais question étoiles je dois me fier à mon instinct et au fait que je ne me souviens pas que ces films m'aient déçu en particulier. Je constate que je prends plaisir à un cinéma français de bonne tenue signé Tavernier, Jeunet, Rohmer, Chabrol, Depleschin ou Guédiguian. Lioret mis à part, c'est l'année de la découverte d'un jeune cinéaste plutôt rare mais que je vais suivre avec assiduité : Gérald Hustache-Mathieu qui filme avec bonheur Sophie Quinton dans La Chatte andalouse. C'est aussi l'année où je me réconcilie avec Émir Kusturica et Kevin Costner qui reviennent chacun avec ce qu'ils savent faire de mieux. Je déplore d'être passé à côté de tout un tas de films asiatiques et, pour la première fois depuis 1981, d’avoir loupé une œuvre de Steven Spielberg à sa sortie puisque je ne vais découvrir The Terminal que deux ans plus tard en DVD. Par contre je suis en avance sur Moolaadé de Sembene Ousmane, vu à Cannes mais qui ne sortira qu'en 2005. Cannes qui reste un souvenir particulier en 2004 puisque Quentin Tarantino présidait le jury de la compétition officielle et su insuffler un esprit cinéphile bienvenu que l'on ressentait dans les séances. Ce n'est pas si fréquent. C'est ainsi l'année où je vois, lors d'une séance à Cannes Classic, La Rage du tigre de Chang Cheh en compagnie de Tsui Hark et de David Carradine venus au festival, le premier pour le jury, le second pour présenter la seconde partie de Kill Bill. La vie du cinéphile est faite de ces petits plaisirs.
LES CONSEILS DE NOTRE EQUIPE :
Une liste de 242 longs métrages (sur les 563 sortis en salles), avec, pour les étoiles en couleur, des liens vers des textes écrits par les contributeurs.
Antoine | Céline | Christophe | Dr.Orlof | Edouard | FredMJG | Jean-Luc | Ludovic | Nolan | Oriane | Rémi | Timothée | Vincent | |
Saraband | **** | **** | **** | *** | *** | *** | **** | ||||||
Memories of Murder | **** | **** | *** | **** | *** | *** | **** | *** | *** | ||||
Gerry | *** | *** | **** | *** | **** | ** | ** | **** | **** | **** | |||
S21, la machine de mort kmère rouge | *** | *** | *** | *** | **** | ** | *** | **** | **** | ||||
Deux Mille quarante-six | **** | **** | ° | **** | *** | **** | *** | *** | *** | ||||
Rois et reine | ** | **** | ° |