24/11/2019
Sur vos écrans en 2018
LES CONSEILS DE NOTRE EQUIPE :
Une liste de 294 longs métrages (sur les 895 sortis en salles), avec, pour les étoiles en couleur, des liens vers des textes écrits par les contributeurs.
LE BOX-OFFICE :
1. Les Indestructibles 2, Brad Bird, 5 845 365 entrées
2. Les Tuche 3, Olivier Baroux, 5 687 200 entrées
3. La Ch'tite Famille, Dany Boon, 5 626 049 entrées
4. Avengers : Infinity War, Anthony et Joe Russo, 5 141 500 entrées
5. Bohemian Rhapsody, Bryan Singer, 4 372 506 entrées
LES PRIX ET RECOMPENSES :
- Prix Louis-Delluc : Plaire, aimer et courir vite (Christophe Honoré)
- Prix Méliès : Mektoub, my love : canto uno (Abdellatif Kechiche)
- Prix Jean Vigo : Shéhérazade (Jean-Bernard Marlin) & Un couteau dans le cœur (Yann Gonzalez)
- César du meilleur film : Jusqu'à la garde (Xavier Legrand)
- Oscar du meilleur film : La Forme de l'eau (Guillermo del Toro)
- Festival de Venise, Lion d'or : Roma (Alfonso Cuaron)
- Festival de Cannes, Palme d'or : Une affaire de famille (Hirokazu Kore-eda)
- Festival de Berlin, Ours d'or : Touch Me Not (Adina Pintilie)
- Festival de Locarno, Léopard d'or : A Land Imagined (Yeo Siew-hua)
- Festival de Saint-Sébastien, Coquille d'or : Entre dos aguas (Isaki Lacuesta)
A VOUS LA PAROLE !
A notre suite, nous vous invitons à dresser votre propre palmarès de l'année et à nous le faire parvenir, par l'intermédiaire des commentaires ou du bouton de contact, afin que nous le mentionnions à son tour ci-dessus.
(vous pouvez consulter la liste de tous les films sortis en France en 2018 sur le site Encyclo-Ciné)
12/09/2015
Sur vos écrans en 1981
EDITORIAL :
Par Vincent J.
"Regarde, quelque chose à changé / L'air semble plus léger / C'est indéfinissable", chantait Barbara à Pantin en octobre 1981. Elle a chanté aussi "Car de tous les souvenirs / Ceux de l’enfance sont les pire" mais je me souviens de cette atmosphère limpide du lundi 11 mai 1981. La veille mon père avait sorti le champagne, la France était socialiste et les lecteurs du Figaro attendaient les chars Russes sur la place de la Concorde. Je me souviens très bien de cet air du lundi matin et c'est loin d'être mon pire souvenir. Malgré tout ce qui s'est passé après, ce matin là, je ressentais un élan sur le chemin du lycée, puissant, inédit. J'avais quinze ans, assez vieux et à la fois assez jeune pour le ressentir pleinement, sans arrière-pensées, un élan idéal pour accompagner cette période où on laisse l'enfance derrière soi.
Je me souviens de 1981. J'ai quinze ans et mon rapport au cinéma ne cesse de s'affirmer. Il se structure. Depuis trois ans je fréquente la cinémathèque de Nice, dans la vieille ville, les salles du centre ville avec mes amis et le cinéma Art et Essais de la place Garibaldi, le Mercury et ses sept salles à deux pas de chez moi. A la maison, je tente de négocier sur la télévision les cinémas de minuit de Patrick Brion et le ciné-club de Claude Jean-Philippe. Je suis dans la presse les festivals de Cannes et après quelques essais, j'ai adopté un système de fiches que je range dans des petits classeurs noir, laissant tomber la notation par petites étoiles que je trouve trop scolaire. Je commence à acheter des livres (le John Wayne d'Allen Eyles en premier) et je regarde les revues sans encore me décider pour une. 1981, pour le cinéma, je suis dans l'élan aussi.
Je me souviens de l'été 1981. Les dernières grandes vacances chez ma grand-mère en Picardie. Je découpe les grandes pages de VSD, en noir et blanc, et un article surtout excite mon imagination tout le mois d'août. Il présente le nouveau héros devant envahir les écrans la rentrée : Indiana Jones. Chapeau mou, barbe de trois jours, fouet sur l'épaule, blouson de cuir, le regard franc de Harrison Ford dans la lignée de son personnage de Han Solo qui m'avait tant séduit l'an passé. Aux commandes, outre Georges Lucas, il y a un réalisateur dont j'ai pour l’instant manqué tous les rendez-vous : Steven Spielberg. Et je me souviens de la série d'affiches dans le passage souterrain de la gare quand je suis rentré à Nice, cette affiche où le héros semble sortir du mur, comme du souvenir d'un autre cinéma, celui que je connais bien. Cette affiche, je vais la mettre au dessus de mon lit et elle va y rester près de trente ans.
Je me souviens aussi des prémices. De l'émission Temps X des frères Bogdanoff bien avant qu'ils ne ressemblent à leurs momies botoxées, le samedi après-midi sur TF1. Ils diffusent un reportage sur le tournage du film et l'on y voit Harrison Ford tourner la scène où il est tiré derrière le camion. Et puis Métal Hurlant, la revue, qui met en couverture Indiana Jones dessiné par le grand Jim Steranko, l'auteur des peintures préparatoires, sublimes, pour Lucas et Spielberg. Un Indiana Jones fumeur à la carrure de Superman. "Les aventuriers de l'arche perdue est un film idiot, démagogique, nostalgique, tout ce que vous voulez, mais un film sain car il est fait pour rendre heureux" écrit Jean-Pierre Dionnet dans l'éditorial tandis que Philippe Manœuvre s'extasie sur plusieurs pages "J'étais pratiquement à quatre pattes sur la moquette, grattant le sol, jouant du fouet, boxant les nazis et serrant dans mes bras la divine Karen Allen".
Enfin, je me souviens très bien de la séance (le film sort le 16 septembre), avec mes amis du lycée, dans la grande salle à l'ancienne du Gaumont de l'avenue Jean Médecin. Plutôt ce qui me reste très clairement, c'est ce sentiment d’exhalation, d'excitation, et la façon très particulière dont il se prolongeait à la sortie. Cette joie sans retenue, cette envie de courir, de bondir sur les toits des voitures, d'être mal rasé et de porter un Fedora. J'avais déjà vu pas mal de films, j'en verrai bien d'autres, et si j'aurai des chocs esthétiques, émotionnels, intellectuels parfois plus forts, l'effet de Raiders of the lost ark reste unique. John Wayne était mort deux ans plus tôt, et Steven Spielberg, introduisant son héros de la même façon que John Ford dans Stagecoach (La chevauchée fantastique) par un vif travelling avant sur son visage, m'offrait une superbe passerelle entre mes admirations d'hier et les figures mythiques qui appartiendraient à ma génération en propre. De cette promesse naît aussi mon indéfectible admiration pour le réalisateur.
Mais il serait injuste de limiter mes souvenirs de 1981 à ce film. Deux autres œuvres m'ont beaucoup marqué cette année là et dans le même état d'esprit, avec une composante supplémentaire. Présenté au Festival de Cannes, Excalibur, la vision de John Boorman des récits des chevaliers de la table ronde a divisé la critique. Mais pour moi, c'était une vision sacrément neuve des films de chevalerie que je pratiquais jusqu'alors. Je découvrais les yeux ronds une succession d'images fantastiques, épiques, violentes et surtout sexuelles. L'étreinte entre le chevalier en armure (Uther joué par le débutant Gabriel Byrne) et Ygraine, duchesse de Cornouailles (jouée par Katherine Boorman) dans une ambiance d'ombres et de flammes, c'était quelque chose. Épique, violent, sexuel, c'était aussi le cas de Métal Hurlant, le film (d'animation), la machine à rêver comme l'écrivait la revue inspiratrice. L'équipe du canadien Gérald Potterton donnait le mouvement aux dessins de Richard Corben, Moebius ou Berni Wrightson. Le film a certes ses limites, mais sur l'instant, il est lui aussi un pur plaisir adolescent, musical et coloré, avec son abondance de monstres affreux, de femmes aussi pulpeuses que généreuses, de héros rugueux et de mondes incroyables. Et puis la vision de la guerrière Taarna chevauchant son ptérodactyle sur les accents lyriques d'Elmer Bernstein, à quinze ans, c'est unique.
Pour bien revenir à ces sentiments de 1981, il faut oublier tout le reste, le futur. Oublier tous les films que je découvrirai plus tard, John Carpenter et son New-York en ruines, Martin Scorsese et les vingt kilos pris par Robert De Niro pour jouer Raging Bull, Brian De Palma qui fait subir les derniers outrages à Angie Dickinson dans Pulsions, l'audace d'un cinéma français qui permet à Gérard Courant de sortir Cœur bleu en salles, à Guy Debord son fameux In girum imus nocte et consumimur igni et à un petit jeune, Jean-Jacques Beineix, de surprendre son monde avec Diva. Oublier que c'est la dernière fois que Sergio Corbucci est distribué en France. Oublier aussi que bêtement influençable, je ne suis pas allé voir Heaven's gate (La porte du paradis), le film de Michael Cimino précédé de sa mauvaise réputation américaine. Malgré l'accueil plus chaleureux de la critique française qui apprécie peut être le côté "marxiste" de l'épopée ciminesque, c'est dans l'air du temps, le public ne suit pas. Il faut dire que nous n'avons que la version amputée de plus d'une heure et qu'il faudra bien une dizaine d'années avant de découvrir Heaven's gate dans toute sa splendeur. Oublier aussi tous les autres, Rohmer, Lynch, le cinéma fantastique et d'horreur, Fulci le charcutier transalpin, Mann, Corneau, Truffaut et ses amants tragiques, Tavernier, Techiné, tous ces films dont je grappille à l'occasion des images à la télévision, comme pour le Stalker d'Andreï Tarkovski, qui ne me séduira guère plus tard. Oublier aussi que 1981, c'est le premier concert français de Bruce Springsteen dont j'ignore alors jusqu'au nom.
Oublier pour ne pas intellectualiser, pour ne pas prendre de recul, ne pas analyser en adulte, et mieux se souvenir. Et pour retrouver intact, je crois, ce sentiment ouvert où se mêlent dans le même élan l'Histoire, la vie et le cinéma, "Oh mes quinze ans, oh mes merveilles", il me suffit des premières mesures de la musique de John Williams et d'un claquement de fouet.
LES CONSEILS DE NOTRE EQUIPE :
Une liste de 194 longs métrages (sur les 721 sortis en salles) et 2 courts, avec, pour les étoiles en couleur, des liens vers des textes écrits par les contributeurs.
Céline | Christophe | Dr.Orlof | Edouard | FredMJG | Jean-Luc | Jocelyn | Ludovic | Nolan | Vincent | |
La Porte du paradis (Cimino) | **** | *** | **** | **** | **** | *** | **** | **** | ||
Raging Bull (Scorsese) | **** | *** | *** | **** | **** | ** | **** | *** | **** | *** |
La Femme d'à côté (Truffaut) | *** | *** | **** | *** | **** | **** | *** | * | **** | |
Stalker (Tarkovski) | **** | * | **** | **** | *** | **** | ** | |||
Les Contes des chrysanthèmes tardifs (Mizoguchi) | *** | **** | **** | **** | *** | |||||
Le Salon de musique (Ray) | **** | * | *** | *** | **** | *** | *** | |||
Fondu au noir (Zimmerman) | *** | **** | **** | |||||||
Elephant Man (Lynch) | **** | **** | **** | **** | *** | ** | ** | *** | ** | *** |
Charulata (Ray) | **** | *** | *** | *** | *** | *** | ||||
La Femme de l'aviateur (Rohmer) | *** | **** | *** | ** | ** | *** | ||||
Les Aventuriers de l'arche perdue (Spielberg) | *** | * | ** | **** | **** | ** | **** | * | ** | **** |
Coup de torchon (Tavernier) | ** | ** | *** | *** | ** | **** | *** | *** | ||
Reporters (Depardon) | *** | *** | **** | |||||||
Excalibur (Boorman) | ** | *** | ** | *** | **** | *** | * | **** | ** | **** |
Garde à vue (Miller) | *** | ** | *** | *** | *** | * | *** | ** | *** | *** |
Un étrange voyage (Cavalier) | *** | *** | *** | *** | ||||||
Lili Marleen (Fassbinder) | ** | *** | ** | **** | ** | ** | *** | |||
La Tendresse du maudit (Costa, cm) | **** | *** | ||||||||
Le Choix des armes (Corneau) | ** | **** | ** | ** | *** | ** | *** | *** | ** | |
New York 1997 (Carpenter) | ** | * | ** | ** | **** | * | **** | ** | *** | *** |
Pulsions (De Palma) | ** | * | **** | * | **** | ** | **** | ** | ** | ** |
Beau-Père (Blier) | *** | *** | ** | *** | *** | ** | ** | |||
Eaux profondes (Deville) | ** | *** | *** | ** | *** | |||||
Scanners (Cronenberg) | ° | *** | ** | **** | ** | *** | * | *** | ||
Hôtel des Amériques (Téchiné) | ** | *** | ** | *** | ** | * | *** | |||
L'Au-Delà (Fulci) | ** | ** | **** | ** | ** | |||||
Le Solitaire (Mann) | *** | **** | * | * | *** | |||||
Lola une femme allemande (Fassbinder) | ** | *** | * | **** | ** | |||||
Métal hurlant (Potterton) | *** | ** | * | **** | ||||||
Neige (Berto & Roger) | *** | ** | **** | * | ||||||
Regards et sourires (Loach) | ** | ** | *** | *** | ||||||
In girum imus nocte et consumimur igni (Debord) | **** | ** | ** | |||||||
Quelques jours de la vie d'Oblomov (Mikhalkov) | *** | ** | ||||||||
Comme un homme libre (Mann) | *** | *** | ||||||||
Le Tigre de jade (Chor) | *** | *** | ||||||||
Quelque part dans le temps (Szwarc) | *** | *** | ||||||||
Réincarnations (Sherman) | *** | *** | ||||||||
La Nuit de la métamorphose (Papic) | **** | |||||||||
San Mao le petit vagabond (Zhao & Yang) | **** | |||||||||
La Chèvre (Veber) | * | **** | *** | ** | *** | ** | * | ** | ||
Le Choc des Titans (Davis) | *** | *** | ** | * | ** | |||||
Une étrange affaire (Granier-Deferre) | *** | ** | ** | ** | ** | |||||
Malevil (De Chalonge) | *** | ** | ** | ** | ||||||
Le Facteur sonne toujours deux fois (Rafelson) | *** | * | * | ** | *** | ** | ** | |||
Possession (Zulawski) | *** | * | **** | * | **** | * | ° | |||
Docteur Jekyll et les femmes (Borowczyk) | ** | *** | ** | |||||||
Le Loup-garou de Londres (Landis) | ** | ** | *** | * | ** | ** | ||||
Fantôme d'amour (Risi) | ** | ** | ** | ** | ** | |||||
Hurlements (Dante) | ° | *** | *** | * | *** | |||||
L'Année des treize lunes (Fassbinder) | ° | ** | **** | ** | ** | |||||
Outland - loin de la Terre (Hyams) | ** | *** | * | * | *** | |||||
Allemagne mère blafarde (Sanders-Brahms) | *** | ** | ||||||||
Carmen Jones (Preminger) | ** | *** | ||||||||
Francisca (Oliveira) | *** | ** | ||||||||
Harlequin (Wincer) | *** | ** | ||||||||
Le Bunker de la dernière rafale (Caro & Jeunet, cm) | *** | ** | ||||||||
Le Chinois (Clouse) | ** | *** | ||||||||
Le Policeman (Petrie) | *** | ** | ||||||||
Les Chiens de guerre (Irvin) | ** | *** | ||||||||
Les Faucons de la nuit (Malmuth) | ** | *** | ||||||||
Mélodie meurtrière (Corbucci) | ** | *** | ||||||||
Les Chariots de feu (Hudson) | ** | ** | ** | ** | * | ** | ||||
Diva (Beineix) | ** | ** | *** | * | * | |||||
Celles qu'on n'a pas eues (Thomas) | ** | ** | ** | |||||||
La Tragédie d'un homme ridicule (Bertolucci) | ** | ** | ** | |||||||
La Trente-Sixième Chambre de Shaolin (Liu) | ** | *** | * | |||||||
Le Faussaire (Schlöndorff) | *** | ** | * | |||||||
Polyester (Waters) | ** | * | *** | |||||||
Quartet (Ivory) | ** | ** | ** | |||||||
Trois Frères (Rosi) | ** | ** | ** | |||||||
Des gens comme les autres (Redford) | *** | |||||||||
Eugenio (Comencini) | *** | |||||||||
Katia et le crocodile (Simkova) | *** | |||||||||
Le Contrat (Zanussi) | *** | |||||||||
Le Maître du kung-fu (Sun) | *** | |||||||||
Messe noire (Weston) | *** | |||||||||
Sanglantes Confessions (Grosbard) | *** | |||||||||
Les Bas-Fonds (Kurosawa) | ** | ° | ** | ° | ** | **** | ||||
L'Homme de fer (Wajda) | ** | ** | ** | * | ||||||
Clara et les chics types (Monnet) | * | * | ** | * | *** | |||||
Rox et Rouky (Stevens, Berman & Rich) | * | ** | ** | ** | ||||||
Brubaker (Rosenberg) | ** | ** | ||||||||
L'Arme à l'œil (Marquant) | ** | ** | ||||||||
L'Œil du témoin (Yates) | ** | ** | ||||||||
La Malédiction finale (Baker) | ** | ** | ||||||||
La Revanche (Lary) | ** | ** | ||||||||
Le Chasseur (Kulik) | ** | ** | ||||||||
Le Survivant d'un monde parallèle (Hemmings) | ** | ** | ||||||||
Les Ailes de la colombe (Jacquot) | ** | ** | ||||||||
Massacres dans le train fantôme (Hooper) | * | *** | ||||||||
Out of the Blue - garçonne (Hopper) | *** | * | ||||||||
Cannibal Holocaust (Deodato) | ** | *** | ** | * | * | |||||
Au-delà du réel (Russell) | ° | ** | *** | |||||||
Est-ce bien raisonnable ? (Lautner) | ** | * | ** | |||||||
L'Emmurée vivante (Fulci) | * | *** | * | |||||||
La Formule (Avildsen) | ** | * | ** | |||||||
La Peau (Cavani) | ** | ** | * | |||||||
La Provinciale (Goretta) | ** | ** | * | |||||||
Viens chez moi, j'habite chez une copine (Leconte) | * | *** | * | * | ** | * | ° | ** | ||
L'Année prochaine si tout va bien (Hubert) | * | ** | * | * | ** | |||||
La Guerre du feu (Annaud) | * | * | * | * | * | ** | * | ** | ||
Les Hommes préfèrent les grosses (Poiré) | ** | *** | ° | ° | ||||||
Popeye (Altman) | ° | * | ** | ** | * | |||||
Pour la peau d'un flic (Delon) | ** | * | * | * | * | |||||
Les Uns et les autres (Lelouch) | ° | * | ** | ** | ||||||
Salut l'ami, adieu le trésor (Corbucci) | * | * | ** | |||||||
Allons z'enfants (Boisset) | ** | * | ||||||||
Asphalte (Amar) | ** | * | ||||||||
La Dame aux camélias (Bolognini) | ** | * | ||||||||
Les Fourberies de Scapin (Coggio) | ** | * | ||||||||
Rude Boy (Hazan & Mingay) | ** | |||||||||
Shogun (London) | ** | * | ||||||||
Signé Furax (Simenon) | ** | * | ||||||||
Une affaire d'hommes (Ribowski) | * | ** | ||||||||
Baiser macabre (Bava) | ** | |||||||||
Ça va cogner (Van Horn) | ** | |||||||||
Ceinture noire contre kung-fu (Chang) | ** | |||||||||
Chasse à mort (Hunt) | ** | |||||||||
Cœur bleu (Courant) | ** | |||||||||
Divine Madness (Ritchie) | ** | |||||||||
Il faut tuer Birgitt Haas (Heynemann) | ** | |||||||||
L'Ombre rouge (Comolli) | ** | |||||||||
La Bible ne fait pas le moine (Feldman) | ** | |||||||||
La Femme objet (Mulot) | ** | |||||||||
La Flambeuse (Weinberg) | ** | |||||||||
La Vengeance de la femme violée (Zarchi) | ** | |||||||||
Le Corps et le fouet (Dietrich) | ** | |||||||||
Le Monstre du train (Spottiswoode) | ** | |||||||||
Les Enfants du numéro soixante-sept (Barthelmess-Weller & Meyer) | ** | |||||||||
Les Mercenaires de l'espace (Murakami) | ** | |||||||||
Noces de sang (Saura) | ** | |||||||||
Numéros zéro (Depardon) | ** | |||||||||
Rendez-Vous chez Max's (Donner) | ** | |||||||||
Rivages sanglants (Liberatore) | ** | |||||||||
Psy (De Broca) | ** | ° | * | * | ||||||
Quand tu seras débloqué, fais-moi signe (Leterrier) | ** | ° | ° | ** | * | |||||
Rien que pour vos yeux (Glen) | * | ** | ** | ° | ° | |||||
Le Professionnel (Lautner) | * | * | * | * | * | * | ° | ° | ||
C'est la vie (Vecchiali) | ° | ** | ||||||||
Contamination (Cozzi) | * | * | ||||||||
La Mort au large (Girolami) | ° | ** | ||||||||
Passion d'amour (Scola) | ** | ° | ||||||||
San-Antonio ne pense qu'à ça (Séria) | ° | ** | ||||||||
Une sale affaire (Bonnot) | ° | ** | ||||||||
Condorman (Jarrott) | ° | ** | * | ° | ||||||
Vendredi treize (Cunningham) | ° | *** | ° | |||||||
Flash Gordon (Hodges) | ° | * | * | * | ° | |||||
A nous la victoire (Huston) | ° | * | * | |||||||
Moi Christiane F., treize ans, droguée, prostituée (Edel) | ° | * | * | |||||||
Dominique (Anderson) | * | |||||||||
Faut s'faire la malle (Poitier) | * | |||||||||
L'Amour nu (Bellon) | * | |||||||||
La Foule en délire (Hawks) | * | |||||||||
La Gueule du loup (Leviant) | * | |||||||||
La Plage sanglante (Bloom) | * | |||||||||
La Secte des cannibales (Lenzi) | * | |||||||||
Le Bahut va craquer (Nerval) | * | |||||||||
Le Jour se lève et les conneries commencent (Mulot) | * | |||||||||
Le Lagon bleu (Kleiser) | * | |||||||||
Le Miroir se brisa (Hamilton) | * | |||||||||
Le Petit Lord Fauntleroy (Gold) | * | |||||||||
Les Bas de soie noire (Bernard-Aubert) | * | |||||||||
Les Fruits de la passion (Terayama) | * | |||||||||
Les Malheurs de Sophie (Brialy) | * | |||||||||
On m'appelle Malabar (Lupo) | * | |||||||||
Pétrole ! Pétrole ! (Gion) | * | |||||||||
Sphinx (Schaffner) | * | |||||||||
Tu fais pas le poids shérif (Needham) | * | |||||||||
Une robe noire pour un tueur (Giovanni) | * | |||||||||
La Coccinelle à Mexico (McEveety) | * | * | ° | |||||||
Inseminoid (Warren) | ° | * | ||||||||
L'Equipée du Cannonball (Needham) | * | ° | ||||||||
La Puce et le privé (Kay) | ° | * | ||||||||
Le Chêne d'Allouville (Penard) | * | |||||||||
Prends ta rolls et va pointer (Balducci) | ° | * | ||||||||
Un assassin qui passe (Vianey) | * | ° | ||||||||
La Soupe aux choux (Girault) | ° | ° | ° | * | ° | ° | ° | * | ||
Le Lac des morts-vivants (Rollin) | ° | * | ° | |||||||
Le Roi des cons (Confortès) | ° | ° | * | |||||||
On n'est pas des anges... elles non plus (Lang) | ° | ° | * | |||||||
Le Maître d'école (Berri) | ° | ° | ° | * | ° | ° | ||||
Tais-toi quand tu parles (Clair) | ° | * | ° | ° | ||||||
L'Amant de lady Chatterley (Jaeckin) | ° | ° | ||||||||
La Terreur des zombies (Girolami) | ° | ° | ||||||||
Belles, blondes et bronzées (Pécas) | ° | |||||||||
Croque la vie (Tacchella) | ° | |||||||||
Fais gaffe à la gaffe (Boujenah) | ° | |||||||||
L'Homme qui valait trois milliards (Crosland II) | ° | |||||||||
Le Maestro (Giraldi) | ° | |||||||||
Les Bidasses aux grandes manœuvres (Delpard) | ° | |||||||||
Les Folies d'Elodie (Génovès) | ° | |||||||||
Les Gardiennes du pénitencier (Franco & Thierry) | ° | |||||||||
Les Surdoués de la première compagnie (Gérard) | ° | |||||||||
Madame Claude 2 (Mimet) | ° | |||||||||
Céline | Christophe | Dr.Orlof | Edouard | FredMJG | Jean-Luc | Jocelyn | Ludovic | Nolan | Vincent |
Et ceux que l'on attendra encore longtemps sur nos écrans :
Céline | Christophe | Dr.Orlof | Edouard | FredMJG | Jean-Luc | Jocelyn | Ludovic | Nolan | Vincent | |
Lucifer rising (Anger, cm) | *** | ** | **** | ** | ||||||
Un court jour de travail (Kieslowski) | ** |
Rémi :
**** : La Porte du paradis / La Femme d'à côté / Le Salon de musique / La Femme de l'aviateur / Les Aventuriers de l'arche perdue
*** : Raging Bull / Elephant Man / Lili Marleen / New York 1997
** : Excalibur / Le Choc des Titans / Ebirah contre Godzilla / Les Soirées d'une épouse pervertie
* : La Chèvre / Rox et Rouky / Viens chez moi, j'habite chez une copine / La Guerre du feu / Les Hommes préfèrent les grosses / La Soupe aux choux / Le Maître d'école
° : Cannibal Holocaust / Quand tu seras débloqué, fais-moi signe / Vendredi treize / La Coccinelle à Mexico / L'Amant de lady Chatterley
Antoine :
**** : Stalker
*** : La Femme d'à côté / Coup de torchon / Garde à vue / Pulsions
** : Les Aventuriers de l'arche perdue / Excalibur
* : Elephant Man / Viens chez moi, j'habite chez une copine / La Guerre du feu / Rude Boy / Flash Gordon
° : Rien que pour vos yeux / Le Chêne d'Allouville / La Soupe aux choux / Le Maître d'école
Timothée :
**** : La Porte du paradis / Raging Bull / La Femme d'à côté / Stalker
*** : Elephant Man / Les Aventuriers de l'arche perdue / Coup de torchon / Garde à vue / Quelques jours de la vie d'Oblomov
* : Les Charriots de feu
LES CHOIX DE NOS AMIS ET LECTEURS :
Frédéric :
1- Francisca, La Porte du paradis, Le Salon de musique, La Tragédie d'un homme ridicule, 5- Charulata, Les Contes des chrysanthèmes tardifs, La Femme de l'aviateur, 8- Allemagne, mère blafarde, L'Année des treize lunes, Pulsions, Stalker
Mister Arkadin :
**** : Stalker (10) ; La Porte du paradis (9) ; Raging Bull (8)
*** : Coup de torchon (8) ; La Chèvre (7)
** : Pour la peau d’un flic (6) ; Pulsions (6) ; Beau-père (6) ; Garde à vue (6) ; Excalibur (6) ; Les Aventuriers de l’arche perdu (6) ; La Femme d’à côté (6) ; Le Salon de musique (6) ; Les Bas-Fonds (5) ; Clara et les chics types (5) ; Rox et Rouky (5) ; La Guerre du feu (5)
* : A nous la victoire (4) ; Rien que pour vos yeux (4) ; Diva (4) ; Le facteur sonne toujours deux fois (4) ; Eaux profondes (4) ; Les Fourberies de Scapin (4) ; L’Amour nu (4) ; Popeye (3) ; Les Fruits de la passion (3)
o : Belles, blondes et bronzées (2) ; L’Amant de Lady Chatterley (2) ; La Soupe aux choux (2) ; Pétrole ! Pétrole ! (2) ; Les hommes préfèrent les grosses (2) ; Viens chez moi, j’habite chez une copine (2) ; Le Maître d’école (2)
- (vus, mais plus assez de souvenirs pour noter, ou vus trop jeune pour avoir vraiment une opinion ; sont par définition absents ceux que j’ai vus, mais qui m’ont laissé tellement peu de souvenirs que je ne m’en rappelle même plus !) : Elephant Man ; Le Choix des armes ; Lola une femme allemande ; Une étrange affaire ; Eugenio ; Les Uns et les autres ; Noces de sang ; Le Professionnel ; Condorman ; Flash Gordon
Foxart :
Stalker (Tarkovski), Beau-Père (Blier), Un étrange voyage (Cavalier), L'au-delà (Fulci), La femme d'à coté (Truffaut), Polyester (Waters), Documenteur & Murs murs(Varda), Mad Max 2 (Miller), Blow out (DePalma), Le loup garou de Londres (Landis), Les aventuriers de l'Arche perdue (Spielberg), L'année des 13 lunes (Fassbinder), La porte du paradis (Cimino)
Pierre :
Top 10 : 1- Stalker (Tarkovski), 2-La porte du paradis (Cimino), 3-La tragédie d'un homme ridicule (Bertolucci), 4-L'au-delà (Fulci), 5-Beau-père (Blier), 6-Out of the blue-Garçonne (Hopper), 7-La 36ème chambre de Shaolin (Liu Chia Liang), 8-Les fruits de la passion (Terayama), 9-L'année des treize lunes (Fassbinder), 10-La grande escroquerie du rock'n roll (Temple)
Hors liste : -La brune et moi (Puycouyoul)***, -La princesse Chang Pin (Woo)***, -Votre enfant m'intéresse (Carré)*** -La maison au fond du parc (Deodato)*** -Les années lumière (Tanner)*** -Chaudes adolescentes / Ballets roses (Kikoïne)***, -Héros d'apocalypse (Margheriti)***, -Mephisto (Szabo)***, -La nuit des extra-terrestres / Le jour de la fin des temps (Cardos)***, -Virus (Fukasaku)**, -La révolte des boxers (Chang cheh)**, -Survivance (Lieberman)**, -Les longues vacances de 36 (Camino)**, -Le zombie venu d'ailleurs (Warren)**, -Moto massacre (Massi)**, -Chaleurs collectives / Sissy's hot summer (Colberg), -Mondo cannibale (Franco)**, -ça plane les filles (Lyne)**, -La nuit fantastique des morts-vivants/ Demonia (D'Amato)**, -Terreur express (Baldi)**, -L'homme des cavernes (Gottlieb)**, -Retourne moi c'est meilleur / Pensionnat de jeunes filles (Kikoïne)**, -Les motos sauvages (Rose)*, -Histoire d'Adrien (Denis)*, -Le lion sort ses griffes (Siegel)*, -Putain d'histoire d'amour (Béhat)*, -Les soirées d'une épouse pervertie (Bernard-Aubert)°, -Tarzan l'homme singe (Derek)°, -Un amour infini (Zeffirelli)°, -Téhéran 43 (Alov et Naoumov)°°
14 longs-métrages inédits : 1-Il pianeta azzuro (Piavoli et Poli) ***, 2-L'homme du bois Brésil (De Andrade) ***, 3-Djeli conte d'aujourd'hui (Kramo-Lanciné)***, 4-Ils ne portent pas de smoking (Hirzman)***, 5-Tête à tête (Robinson)***, 6-The nights of terror (Bianchi)***, 7-Nice dreams (Chong)**, 8-Samouraï reincarnation (Fukasaku)**, 9-Dragon princess (Kodeira)**, 10-La petite Ida (Mikkelsen)**, 11-Little hero (Cheng Hung Ming)**, 12-Point de mire (Lori)*, 13-L'aube des zombies (Agrama)*, 14-Starcrash 2 (Albertini)*
Un moyen métrage (documentaire) : Une vallée contre un empire (De Ponfilly et Bony)**
3 courts métrages : 1-Le bunker de la dernière rafale (caro et jeunet) ***, 2-La tendresse du maudit (Costa)***, 3-Epoussette mon blues (Grimberg)**
Un simple amateur :
1- Stalker (Tarkovski) 2-Le Salon de musique (Ray) 3-La porte du paradis (Cimino) 4-Raging Bull (Scorsese) 5-Charulata (Ray) 6-Un étrange voyage (Cavalier) 7-La femme de l'aviateur (Rohmer) 8-Quelque part dans le temps (Szwarc) 9-Elephant Man (Lynch) 10-La Femme d'à côté (Truffaut)
LE SONDAGE TWITTER DU DR. ORLOF :
Quel est le meilleur film sorti en 1981 ? (73 votants)
1- La porte du paradis (Cimino) et Raging Bull (Scorsese) (9 voix)
3- Elephant man (Lynch) et Stalker (Tarkovski) (6 voix)
5- Excalibur (Boorman) (5 voix)
6- Garde à vue (Miller), Les aventuriers de l'arche perdue (Spielberg) (4 voix)
8- In girum imus nocte et consumimur igni (Debord), La femme d'à côté (Truffaut), Le salon de musique (Ray), Le solitaire (Mann) (3 voix)
2 voix : Pulsions (De Palma), New-York 1997 (Carpenter), Beau-père (Blier)
1 voix : Un étrange voyage (Cavalier), Hurlements (Dante), Charulata (Ray), Le loup-garou de Londres (Landis), La femme de l'aviateur (Rohmer), Coup de torchon (Tavernier), Possession (Zulawski), Le professionnel (Lautner), Rien que pour vos yeux (Glen), Francisca (Oliveira), Outland (Hyams) et Hôtel des Amériques (Téchiné)
LE BOX-OFFICE :
1. La Chèvre, Francis Veber, 7 080 137 entrées
2. Rox et Rouky, Art Stevens, Richard Rich, Ted Berman, 6 687 862 entrées
3. Les Aventuriers de l'arche perdue, Steven Spielberg, 6 397 117 entrées
4. Le Professionnel, Georges Lautner, 5 243 511 entrées
5. La Guerre du feu, Jean-Jacques Annaud, 4 951 574 entrées
LES PRIX ET RECOMPENSES :
- Prix Louis-Delluc : Une étrange affaire (Pierre Granier-Deferre)
- Prix Méliès : Coup de torchon (Bertrand Tavernier) & Garde à vue (Claude Miller)
- Grand prix du cinéma français : Garde à vue (Claude Miller)
- Prix Jean Vigo : Le Jardinier (Jean-Pierre Sentier)
- César du meilleur film : La Guerre du feu (Jean-Jacques Annaud)
- Oscar du meilleur film : Des gens comme les autres (Robert Redford)
- Festival de Venise, Lion d'or : Les Années de plomb (Margarethe von Trotta)
- Festival de Cannes, Palme d'or : L'Homme de fer (Andrzej Wajda)
- Festival de Berlin, Ours d'or : Vivre vite ! (Carlos Saura)
- Festival de Locarno, Léopard d'or : Chakra (Rabindra Dharmaraj)
- Festival de Saint-Sébastien, Coquille d'or : Conte de la folie ordinaire (Marco Ferreri)
A VOUS LA PAROLE !
A notre suite, nous vous invitons à dresser votre propre palmarès de l'année et à nous le faire parvenir, par l'intermédiaire des commentaires ou du bouton de contact, afin que nous le mentionnions à son tour ci-dessus.
(vous pouvez consulter la liste de tous les films sortis en France en 1981 sur le site Encyclo-Ciné)
13/12/2013
Sur vos écrans en 1961
EDITORIAL :
L’œil de Cassavetes prend le relais des mille yeux du docteur Mabuse
Par Jean-Luc L.
"Angela tu es infâme" et celle-ci de répondre, victorieuse, à Emile : "non, je suis une femme". Ce pétillant dialogue en scope et en couleur entre Jean-Claude Brialy et Anna Karina dit tout le romantisme qui parcourt notre cinéma français, à rebrousse-poil de la sinistrose et de morosité à l’œuvre dans le reste du monde. Non seulement un enfant naîtra donc après le générique final d’Une femme est une femme mais le rêve d’amour se prolongera peut-être aussi après L’année dernière à Marienbad alors que Lola sera récompensée d’avoir su attendre Michel à Nantes.
En Italie, le couple est en revanche mis à mal. Belmondo quitte ses habits d’Ernest Lubitsch, son personnage d’Une femme est une femme, pour incarner Amerigo, jeune fils de paysan désespéré qui reprendra le chemin de La Viaccia à la fin du film de Bolognini car la belle Claudia Cardinale n’aura pas voulu de lui. Amerigo aura pourtant fait mieux que le bel Antonio (Marcello Mastroianni) mis en scène par le même Bolognini l’année précédente dont l’impuissance survenait dès qu’il essayait de faire l'amour avec une femme qu'il aimait. La mise en scène du film exploite les dimensions politiques, symboliques et romanesques de cette impuissance amoureuse qui vaut pour toute la jeunesse idéaliste de Catane, obligée de se compromettre auprès du député local. C'est toute la société sicilienne qui a abandonné tout idéalisme au profit d'une vile exploitation des pulsions.
Dans Divorce à l'italienne Pietro Germi peint au vitriol les habitudes sexuelles dans un pays toujours très influencé par la morale religieuse. Rocco et ses frères laisseront Nadia (Annie Girardot) sur le carreau mais, à la fin de La Notte, Giovanni (Marcello Mastroianni) fait-il mieux en assurant Lidia (Jeanne Moreau) de son amour ? Celle-ci lui avoue qu’elle ne l'aime plus et n'éprouve plus pour lui que de la pitié. Elle déplie de son sac une lettre dactylographiée, une lettre d'amour lui gageant un amour plus fort que l'habitude. Giovanni voudrait savoir qui l’a écrite. Lidia, désabusée, lui répond que c'est lui-même autrefois. Giovanni, blessé de cet oubli de lui-même et de son amour qu'il avait crû éternel, étreint Lidia sur le sable du parc pour étouffer ses refus et son désespoir. Le jour qui se lève ne sera probablement pas une aube nouvelle pour eux. Si les lignes des bâtiments filmés avec soin par Antonioni sont droites, les pensées des hommes sont trop courbes et seul l'instinct des femmes leur permet de trouver, un peu mieux, leur chemin.
Et comme si cela ne suffisait pas, 1961 voit la sortie sur les écrans français de La soif / La Fontaine d'Arhétuse, huis-clos en mouvement, partiellement sartrien qui décrit l'impossibilité de l'harmonie dans la vie de couple, puisque les défauts des hommes et des femmes s'additionnent et s'amplifient au cours d'une interminable guerre des sexes. Bergman ne parle pourtant pas d'enfer du couple, car l'enfer de la solitude, décrite avec les personnages de Viola et Valborg est évoqué avec terreur comme un enfer bien pire encore.
Les américains continuent de s’intéresser à des histoires d’hommes, celles des Deux Cavaliers, de Spartacus, d’Elmer Gantry, le charlatan, et ceux des Bas-fonds de New York. Moins heureux car moins ironique qu'habituellement, John Huston fait preuve d’un romantisme un peu niais dans Les Désaxés quand Marilyn se bat pour l’amour des chevaux, dans une symbolique de liberté à conquérir un peu facile.
Bien plus grinçants sont leurs héros adolescents. Minnelli, vétéran d’Hollywood, décrit dans Celui par qui le scandale arrive, comment, dans une petite ville du Texas, espace rêvé pour une tragédie américaine, un adolescent trop sensible est englué dans un décor schizophrène et oppressant : d'un côté la forêt et les marais où il chasse en compagnie de son père ; de l'autre, le grenier et les souvenirs de l'enfance gardés par la mère. Une perspective sera pourtant finalement ouverte tout comme dans Shadows, premier film de Cassavetes où Davy parviendra à amadouer Lelia, déçu par le racisme de Tony. Ben, son frère de couleur, prend aussi conscience qu'il ne peut passer son temps à voler les filles et s’en va seul dans la nuit, probablement décidé à changer.
Cassavetes remet ainsi en cause les valeurs de la beat generation tout en ouvrant la voie du cinéma indépendant. En 1957, Cassavetes est un acteur en vogue à la télévision ; formé aux méthodes de l'Actor's Studio. Il est un adepte de l'improvisation qui donne ses propres cours de théâtre. Un soir, il annonce qu'il doit se rendre à l'émission de Jean Shepherd, Night people, à 1h00 du matin. Là, Cassavetes déclare qu'il est possible de faire un film totalement libre des contraintes commerciales imposées par les studios si chaque auditeur lui envoie un dollar. Le lendemain, Cassavetes reçoit 2 000 billets de 1 dollar. De retour au Variety arts studio, il annonce à ses comédiens qu'ils vont faire un film à partir de leur travail. Durant quatre mois, Cassavetes tourne des scènes sans méthode "Je croyais dit-il tenir un outil magique pour filmer des impressions ; ce que sont les gens plutôt que leur vie intérieure". Le film, tourné en 16mm, dure une heure… et est un grave échec lors de sa première au Paris Theater. "La salle était comble mais, rapidement, toutes les personnes sont parties sauf un critique, un ami qui a trouvé le film merveilleux". Cet ami c'est probablement Jonas Mekas qui, comme le raconte Dominique Noguez, proclamera triomphalement dans Film Culture que les cinéastes de la nouvelle génération pouvaient désormais faire leurs films eux-mêmes. Après l'échec de la première qui semblait irréparable, le producteur Papatakis prête néanmoins 2 000 dollars et des amis encore 13 000 dollars pour continuer et permettre 10 jours de tournage supplémentaires. "La première version a été montrée à des cinéphiles qui l'ont trouvé merveilleuse et le bruit a couru que la seconde version était plus commerciale. Mais je préfère les 10 jours du nouveau tournage aux quatre mois de tournage improvisé" dira Cassavetes qui présentera cette seconde version, gonflée en 35 mm, dans les festivals et les salles du monde entier.
Cette modernité c’est aussi ce que recherche Fritz Lang dans ce que l’on ne sait pas encore être son dernier film. Le diabolique docteur Mabuse utilise des moyens modernes de vidéo surveillance pour espionner ses victimes. Le titre original "Les mille yeux du Dr Mabuse" est plus significatif que le titre français mais le propos politique sur l'ère de l'audiovisuel triomphant et sur les nouvelles formes technologiques de l'emprise du Mal rivalise mal avec la sombre atmosphère de montée du nazisme des deux précédents opus. Ainsi, peur contre peur, l’équipe de Zoom arrière lui préfère encore aujourd’hui Le Masque du démon de Mario Bava… sous estimant sans doute le regard terrible Edgard Morin dans Chronique d’un été que Jean Rouch égaie pourtant d’un épisode à Saint-Tropez.
France-USA-Italie, c’est encore le trio de tête de la cinéphilie mondiale car l’Asie se rapproche encore bien trop lentement. Il a fallu six ans pour que le beau film d’aventures de Mizoguchi, Le Héros sacrilège, nous parvienne. Mais que dire des films de Kurosawa dont ne sort sur les écrans français de 1961 que Chien enragé qui date de 1949. Yojimbo / Le Garde du corps sort immédiatement dès 1961 aux USA mais mettra des années à sortir en France tout comme Dernier caprice de Ozu.
LES CONSEILS DE NOTRE EQUIPE :
Une liste de 124 longs métrages (sur les 413 sortis en salles) et 1 court, avec, pour les étoiles en couleur, des liens vers des textes écrits par les contributeurs.
Antoine | Buster | Christophe | Dr.Orlof | Edouard | FredMJG | Jean-Luc | Jocelyn | Ludovic | Vincent | |
Rocco et ses frères (Visconti) | *** | **** | ** | **** | **** | *** | *** | **** | ||
Lola (Demy) | **** | *** | **** | *** | *** | *** | **** | |||
Les Bas-Fonds new-yorkais (Fuller) | *** | **** | *** | **** | **** | |||||
Les Désaxés (Huston) | *** | ** | *** | **** | **** | * | **** | **** | ||
Shadows (Cassavetes) | *** | ** | **** | **** | *** | *** | *** | |||
Le Port de la drogue (Fuller) | *** | *** | **** | *** | ** | **** | *** | *** | *** | |
Le Chien enragé (Kurosawa) | **** | *** | ** | ** | *** | **** | ** | **** | ||
Le Masque du démon (Bava) | *** | ** | *** | *** | **** | *** | *** | **** | ||
Le Diabolique Docteur Mabuse (Lang) | *** | *** | *** | *** | *** | ** | *** | *** | ||
Le Héros sacrilège (Mizoguchi) | *** | *** | *** | *** | ** | |||||
L'Année dernière à Marienbad (Resnais) | ** | ° | *** | **** | *** | **** | *** | |||
Les Deux Cavaliers (Ford) | *** | **** | *** | *** | ** | ** | *** | *** | ||
Spartacus (Kubrick) | * | *** | **** | ** | ** | **** | ** | *** | ** | **** |
Elmer Gantry, le charlatan (Brooks) | *** | **** | *** | *** | ** | *** | ** | |||
Mère Jeanne des Anges (Kawalerowicz) | ** | **** | **** | |||||||
La Fontaine d'Aréthuse / La Soif (Bergman) | ** | *** | *** | **** | ||||||
Le Dingue du palace (Lewis) | *** | *** | *** | *** | ||||||
Le Testament du docteur Cordelier (Renoir) | ** | **** | * | ** | *** | **** | *** | |||
Celui par qui le scandale arrive (Minnelli) | *** | **** | ** | *** | *** | * | *** | |||
La Grande Pagaille (Comencini) | *** | **** | *** | * | *** | |||||
La Vengeance aux deux visages (Brando) | *** | *** | **** | *** | * | |||||
Le Bel Antonio (Bolognini) | ** | **** | ** | *** | *** | |||||
Une femme est une femme (Godard) | **** | * | ** | ** | ** | ** | *** | *** | ||
La Nuit (Antonioni) | *** | ** | ° | *** | *** | *** | *** | **** | ** | |
Les Criminels (Losey) | *** | *** | ** | *** | ||||||
Les Cent Un Dalmatiens (Disney) | *** | ** | * | **** | * | *** | ||||
Léon Morin, prêtre (Melville) | ** | ** | **** | ** | ** | ** | ** | ** | ||
Les Garçons (Bolognini) | ** | ** | ** | *** | *** | |||||
Exodus (Preminger) | *** | *** | ** | ** | ||||||
La Ruée vers l'ouest (A. Mann) | ** | ** | *** | |||||||
Cendrillon aux grands pieds (Tashlin) | ** | *** | *** | |||||||
La Jeune Fille (Buñuel) | **** | ** | ** | |||||||
Samedi soir, dimanche matin (Reisz) | ** | *** | *** | |||||||
Ailleurs l'herbe est plus verte (Donen) | *** | *** | ||||||||
L'Ile nue (Shindo) | **** | ** | ||||||||
Un taxi pour Tobrouk (La Patellière) | * | * | *** | *** | *** | |||||
Paris nous appartient (Rivette) | *** | ° | ** | *** | ** | |||||
La Machine à explorer le temps (Pal) | ** | ** | *** | ** | ** | |||||
Les Sept Mercenaires (Sturges) | ** | *** | * | ** | ** | ** | ** | ** | * | |
El cochecito (Ferreri) | *** | ** | ** | |||||||
La Nuit du loup-garou (Fisher) | * | *** | *** | |||||||
Pleins Feux sur l'assassin (Franju) | ** | * | ** | ** | ** | *** | ||||
Le Cid (A. Mann) | *** | * | * | * | **** | |||||
L'Enquête de l'inspecteur Morgan (Losey) | ** | *** | ||||||||
Le Grand Sam (Hathaway) | * | ** | ** | *** | ||||||
L'Homme à la peau de serpent (Lumet) | * | * | ** | *** | * | ** | ** | |||
Les Canons de Navarone (Lee-Thompson) | * | ** | * | * | ** | |||||
Bellissima (Visconti) | * | *** | ** | * | ** | |||||
La Viaccia (Bolognini) | ** | * | * | ** | *** | |||||
Jugement à Nuremberg (Kramer) | * | ** | *** | |||||||
L'Inconnu de Las Vegas (Milestone) | ** | ** | ** | |||||||
Les Mains d'Orlac (Gréville) | ** | *** | * | |||||||
Critique de la séparation (Debord, cm) | *** | |||||||||
La Lettre inachevée (Kalatozov) | *** | |||||||||
La Reine des barbares (Grieco) | *** | |||||||||
La Victime (Dearden) | *** | |||||||||
Le Bossu de Rome (Lizzani) | *** | |||||||||
Le Cheval qui pleure (Donskoï) | *** | |||||||||
Le Cirque des horreurs (Hayers) | *** | |||||||||
Esther et le roi (Walsh) | ** | * | ** | ** | ||||||
Le Capitaine Fracasse (Gaspard-Huit) | * | ** | ** | ** | ||||||
Le Président (Verneuil) | ° | * | *** | ** | ** | |||||
L'Œil du diable (Bergman) | ** | ** | ||||||||
La Dame au petit chien (Kheifitz) | ** | ** | ||||||||
La Mort de Belle (Molinaro) | ** | ** | ||||||||
La Proie pour l'ombre (Astruc) | *** | * | ||||||||
Les Adolescentes (Lattuada) | * | *** | ||||||||
Le Colosse de Rhodes (Leone) | * | * | ° | ** | ** | *** | ||||
Chronique d'un été (Rouch) | ° | *** | ** | |||||||
Kapo (Pontecorvo) | * | * | *** | |||||||
Les Godelureaux (Chabrol) | ** | ** | * | |||||||
La Belle Américaine (Dhéry) | ° | * | ** | *** | ||||||
La Ciociara (De Sica) | * | * | ** | ** | ||||||
Le Cave se rebiffe (Grangier) | ** | * | ** | * | ||||||
Les Trois Mousquetaires (Borderie) | * | * | * | ** | ** | |||||
Le Miracle des loups (Hunebelle) | * | * | ** | |||||||
Le Monocle noir (Lautner) | ° | ** | ** | |||||||
Un nommé La Rocca (Becker) | ° | ** | ** | |||||||
Ce soir ou jamais (Deville) | ** | * | ||||||||
Cendrillon (Rou & Zakharov) | * | |||||||||
L'Homme aux cent visages (Risi) | * | ** | ||||||||
Le Voleur de Bagdad (Vailati & Lubin) | *** | ° | ||||||||
Quelle joie de vivre ! (Clément) | ** | * | ||||||||
Gorgo (Lourié) | ** | |||||||||
L'Esclave de Rome (Grieco) | ** | |||||||||
La Fille aux yeux d'or (Albicocco) | ** | |||||||||
La Guerre de Troie (Ferroni) | ** | |||||||||
La Révolte des poupées (Gordon) | ** | |||||||||
La Vénus au vison (D. Mann) | ** | |||||||||
Le Géant de Thessalie (Freda) | ** | |||||||||
Le Masque (Wilbur) | ** | |||||||||
Le Monde de Suzie Wong (Quine) | ** | |||||||||
Les Mongols (De Toth, Savona & Freda) | ** | |||||||||
Les Pièges de Broadway (Mulligan) | ** | |||||||||
Les Rôdeurs de la plaine (Siegel) | ** | |||||||||
Les Vierges de Rome (Cottafavi & Bragaglia) | ** | |||||||||
Tarzan le magnifique (Day) | ** | |||||||||
Le Comte de Monte-Cristo (Autant-Lara) | * | * | ||||||||
Le Farceur (De Broca) | * | * | ||||||||
Aimez-vous Brahms ? (Litvak) | * | ° | * | |||||||
Tout l'or du monde (Clair) | ° | ° | ** | |||||||
Amours célèbres (Boisrond) | * | |||||||||
L'Atlantide (Ulmer & Masini) | * | |||||||||
L'Attaque des soucoupes volantes (Ishii) | * | |||||||||
La Menace (Oury) | * | |||||||||
La Morte-Saison des amours (Kast) | * | |||||||||
La Pyramide humaine (Rouch) | * | |||||||||
La Révolte des esclaves (Malasomma) | * | |||||||||
Le Jeu de la vérité (Hossein) | * | |||||||||
Le Rendez-Vous de septembre (Mulligan) | * | |||||||||
Les Menteurs (Gréville) | * | |||||||||
Les Robinsons des mers du Sud (Annakin) | * | |||||||||
Sanctuaire (Richardson) | * | |||||||||
Tintin et le mystère de la Toison d'Or (Vierne) | ° | ° | ° | * | * | |||||
La Princesse de Clèves (Delannoy) | ° | * | ||||||||
Le Triomphe de Michel Strogoff (Tourjansky) | ° | * | ||||||||
Don Camillo Monseigneur ! (Gallone) | ° | ° | ° | ° | ||||||
La Famille Fenouillard (Robert) | ° | |||||||||
La Reine des Amazones (Sala) | ° | |||||||||
Les Evadés de la nuit (Rossellini) | ° | |||||||||
Les Lions sont lâchés (Verneuil) | ° | |||||||||
Parlez-moi d'amour (Simonelli) | ° | |||||||||
Thésée et le Minotaure (Amadio) | ° | |||||||||
Tire-au-flanc 62 (Givray & Truffaut) | ° | |||||||||
Une aussi longue absence (Colpi) | ° | |||||||||
Antoine | Buster | Christophe | Dr.Orlof | Edouard | FredMJG | Jean-Luc | Jocelyn | Ludovic | Vincent |
Et ceux que l'on attendra encore longtemps sur nos écrans :
Antoine | Buster | Christophe | Dr.Orlof | Edouard | FredMJG | Jean-Luc | Jocelyn | Ludovic | Vincent | |
Yojimbo / Le Garde du corps (Kurosawa) | *** | *** | * | *** | *** | *** | *** | **** | *** | |
Dernier caprice (Ozu) | *** | ** | *** | *** | ||||||
Comme une femme et comme une épouse (Naruse) | *** | ** | ||||||||
Trois filles (S. Ray) | *** |
Rémi :
**** : Les Désaxés / Shadows / Le Héros sacrilège / L'Année dernière à Marienbad / Une femme est une femme / Dernier caprice
*** : La Ruée vers l'Ouest / Paris nous appartient / Les Canons de Navarone
** : Le Masque du démon / La Nuit / Un taxi pour Tobrouk / Les Sept Mercenaires
° : Don Camillo Monseigneur !
Timothée :
*** : Lola / Shadows / Le Port de la drogue / Le Diabolique Docteur Mabuse / Spartacus
** : Celui par qui le scandale arrive / La Nuit / Une femme est une femme / Léon Morin, prêtre / Les Sept Mercenaires
* : Don Camillo Monseigneur !
Nolan :
*** : Le Port de la drogue / Le Chien enragé / Les Cent Un Dalmatiens
** : Les Canons de Navarone / Cendrillon
* : Don Camillo Monseigneur !
LES CHOIX DE NOS AMIS ET LECTEURS :
Mister Arkadin :
**** : Elmer Gantry, le charlatan (9) ; Rocco et ses frères (8)
*** : Le Port de la drogue (8) ; Le Diabolique Docteur Mabuse (8) ; La Nuit (8) ; Shadows (7) ; La Vengeance aux deux visages (7)
** : Le Président (6) ; Spartacus (6) ; Les Désaxés (6) ; Lola (6) ; Celui par qui le scandale arrive (6) ; Un taxi pour Tobrouk (6) ; Le cave se rebiffe (6) ; Le Sept Mercenaires (6) ; Une femme est une femme (5) ; Le Chien enragé (5) ; Le Masque du démon (5) ; Le Grand Sam (5) ; Bellissima (5) ; La Ruée vers l’ouest (5) ; Quelle joie de vivre ! (5)
* : La Belle Américaine (4) ; Les Canons de Navarone (4) ; Tout l’or du monde (3)
o : Le Testament du docteur Cordelier (2) ; Tintin et le mystère de la Toison d’Or (2)
- (vus, mais plus assez de souvenirs pour noter ; sont par définition absents ceux que j’ai vus, mais qui m’ont laissé tellement peu de souvenirs que je ne m’en rappelle même plus !) : La Machine à explorer le temps ; La Viaccia ; Les Trois Mousquetaires ; Les Evadés de la nuit
Frédéric :
1- Le Port de la drogue, 2- Une femme est une femme, 3- Lola, 4- La Nuit, 5- Le Diabolique Docteur Mabuse, 6- La Pyramide humaine, 7- Paris nous appartient, 8- Les Deux Cavaliers, 9- Les Godelureaux, 10-Le Testament du Docteur Cordelier
Oriane :
**** : Chien enragé / Le Diabolique Docteur Mabuse / Chronique d'un été
*** : Rocco et ses frères / Le Port de la drogue / Une Femme est une Femme
** : Spartacus / Le Testament du Docteur Cordelier / Leon Morin, prêtre / L'Homme aux 100 visages
* : Les 101 Dalmatiens
Un simple amateur :
1- L'Ile nue (Shindo) 2- Rocco et ses frères (Visconti) 3- L'année dernière à Marienbad (Resnais) 4- Le port de la drogue (Fuller) 5- Les bas-fonds new-yorkais (Fuller) 6- Lola (Demy) 7- Shadows (Cassavetes) 8- Elmer Gantry, le charlatan (Brooks) 9- La Vengeance aux deux visages (Brando) 10-Le Chien enragé (Kurosawa)
LE BOX-OFFICE :
1. Les Cent Un Dalmatiens, C.Geronimi, W.Reitherman & H.Luske, 14 677 042 entrées
2. Les Canons de Navarone, Jack Lee Thompson, 10 181 324 entrées
3. Les Sept Mercenaires, John Sturges, 7 036 592 entrées
4. Un taxi pour Tobrouk, Denys de La Patellière, 4 944 008 entrées
5. Spartacus, Stanley Kubrick, 4 526 086 entrées
LES PRIX ET RECOMPENSES :
- Prix Louis-Delluc : Un cœur gros comme ça (François Reichenbach)
- Prix Méliès : L'Année dernière à Marienbad (Alain Resnais)
- Grand prix du cinéma français : Un taxi pour Tobrouk (Denys de La Patellière)
- Oscar du meilleur film : La Garçonnière (Billy Wilder)
- Festival de Venise, Lion d'or : L'Année dernière à Marienbad (Alain Resnais)
- Festival de Cannes, Palme d'or : Une aussi longue absence (Henri Colpi) & Viridiana (Luis Buñuel), sortie prévue en 1962
- Festival de Berlin, Ours d'or : La Nuit (Michelangelo Antonioni)
- Festival de Locarno, Léopard d'or : Feux dans la plaine (Kon Ichikawa)
- Festival de Saint-Sébastien, Coquille d'or : La Vengeance aux deux visages (Marlon Brando)
REFERENDUMS :
1) Classement des dix meilleurs films de 1961 pour les Cahiers du Cinéma :
1. Lola (Jacques Demy), 2. Une femme est une femme (Jean-Luc Godard), 3. Paris nous appartient (Jacques Rivette), 4. Rocco et ses frères (Luchino Visconti), 5. Le Héros sacrilège (Kenji Mizoguchi), 6. Le Cheval qui pleure (Mark Donskoï), 7. La Nuit (Michelangelo Antonioni), 8. L'Année dernière à Marienbad (Alain Resnais), 9. Elmer Gantry, le charlatan (Richard Brooks), 10. Les Deux Cavaliers (John Ford)
2) L'année 61 vue par Positif ("Dix ans de cinéma", n°50-51-52, mars 1963) :
" - C'était l'année... dernière à Marienbad, d'Alain Resnais
- C'est aussi l'année du peplum, avec Les Vierges de Rome (Vittorio Cottafavi & Ludovico Bragaglia), La Reine des Amazones (Vittorio Sala), Le Géant de Thessalie (Riccardo Freda), Le Colosse de Rhodes (Sergio Leone), La Charge de Syracuse (Pietro Francisci)
- L'aréopage :
Michelangelo Antonioni, La Nuit / Mario Bava, Le Masque du démon / Richard Brooks, Elmer Gantry, le charlatan / Luis Buñuel, La Jeune Fille / Mark Donskoï, Le Cheval qui pleure / Henry Hathaway, Le Grand Sam / John Huston, Les Désaxés / Pierre Kast, La Morte-saison des amours / Jerzy Kawalerowicz, Mère Jeanne des Anges / Stanley Kramer, Jugement à Nuremberg / Stanley Kubrick, Spartacus / Fritz Lang, Le Diabolique Docteur Mabuse / Alberto Lattuada, Les Adolescentes / Anthony Mann, Le Cid / Luchino Visconti, Rocco et ses frères"
A VOUS LA PAROLE !
A notre suite, nous vous invitons à dresser votre propre palmarès de l'année et à nous le faire parvenir, par l'intermédiaire des commentaires ou du bouton de contact, afin que nous le mentionnions à son tour ci-dessus.
(vous pouvez consulter la liste de tous les films sortis en France en 1961 sur le site Encyclo-Ciné)
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10/11/2013
Sur vos écrans en 1960
EDITORIAL :
Par le Dr. Orlof
L’homme au volant est jeune et se dirige vers Paris. Il vient de voler la voiture qu’il conduit. Dans l’habitacle, il soliloque, fredonne, hésite à prendre des autostoppeuses puis se ravise ("après tout, elles sont trop moches"), râle et soudain regarde le public dans les yeux et déclare : "si vous n’aimez pas la mer, si vous n’aimez pas la montagne, si vous n’aimez pas la campagne, allez vous faire foutre !"
Au-delà de la provocation, cette première séquence d’A bout de souffle illustre parfaitement l’état d’esprit de cette "nouvelle vague" qui déferle actuellement sur le cinéma français. Avec son premier long-métrage, Jean-Luc Godard fait voler en éclats les codes de la grammaire cinématographique et signe une œuvre insolente et d’une fraicheur inouïe. Quant à cette adresse aux spectateurs (impensable dans le cadre du cinéma traditionnel), elle fait également figure de manifeste du jeune cinéma français. Une sorte de déclaration de guerre contre ce cinéma "de qualité" vilipendé par Truffaut : plutôt que de filmer des histoires vieillottes en studio, il s’agira désormais de sortir dans la rue, de montrer la mer, la campagne, la montagne mais également les cafés, les copains, les rues de Paris. Bref, tenter de saisir l’air du temps et la fugacité de l’instant présent.
Si François Truffaut s’éloigne de la dimension autobiographique qui fit le succès de ses 400 coups, son deuxième long-métrage Tirez sur le pianiste conserve un style, un rythme qui ont séduit notre équipe. Claude Chabrol signe déjà son quatrième long-métrage et nous offre avec Les Bonnes femmes une œuvre acerbe et cruelle parfaitement maitrisée.
En revanche, si deux anciennes plumes des Cahiers du cinéma sont passées cette année à la réalisation, leurs œuvres ont moins convaincu, qu’il s’agisse de Pierre Kast qui signe pourtant avec Le Bel âge une œuvre élégante et littéraire ou de Jacques Doniol-Valcroze dont le film L’Eau à la bouche ne restera dans les mémoires que pour la chanson titre écrite par Serge Gainsbourg.
Même si elle prend un visage un peu différent, cette modernité incarnée par la "Nouvelle Vague" française semble gagner des pays voisins. Deux films italiens marquants l’ont prouvé cette année. Si votre serviteur ne partage pas totalement l’enthousiasme de l’équipe pour L’Avventura de Michelangelo Antonioni (film sifflé à Cannes cette année), ce film pétri d’angoisses existentielles marque indubitablement une nouvelle étape dans la modernité cinématographique. Avec La Dolce vita (célébré à Cannes par la Palme d’or), Fellini signe son film le plus abouti, le plus ample et nous offre un panorama assez stupéfiant des mœurs de l’Italie d’aujourd’hui.
L’année 1960 confirme également l’émergence d’une autre "nouvelle vague", beaucoup moins médiatisée, celle de l’épouvante britannique. Depuis quelques années, les studios de la Hammer nous proposent des relectures passionnantes des grands mythes du fantastique jadis illustrés par les studios Universal. Les Maitresses de Dracula prouve une fois de plus le talent du cinéaste Terence Fisher et le renouveau d’un genre qui méritait bien cet apport de sang frais. Toujours en Angleterre, les producteurs Robert Baker et Monty Berman nous ont permis la découverte de Jack l’éventreur et surtout de ce petit chef-d’œuvre de John Gilling intitulé L’Impasse aux violences, nouveau fleuron de ce cinéma d’épouvante mettant en scène des "résurrectionnistes" et jouant sur des atmosphères macabres et oppressantes.
Même si c’est un film un peu à part, Le Voyeur de Michael Powell, fort apprécié par notre équipe, pourrait marquer une sorte de quintessence de cette "horreur à l’anglaise" : un goût prononcé pour un érotisme morbide, une maitrise parfaite des codes de l’angoisse, une exploration sans limite des zones d’ombre de l’âme humaine. Mais ce qui distingue le film de Powell, c’est sans doute cette réflexion sur la nature même du cinéma qu’il propose puisque son héros est à la fois le metteur en scène démiurge "abusant" de ses modèles et le spectateur lui-même qui jouit de la mort des personnages sacrifiés. De ce point de vue, l’œuvre est vertigineuse.
Là encore, ce goût du fantastique et de l’épouvante semble se propager aux pays voisins. Michel Simon a tourné cette année dans un très curieux film allemand signé Victor Trivas : La Femme nue et Satan où l’on retrouve ce mélange de fantastique et d’érotisme. Même la très cartésienne France ne fut pas en reste cette année. Si Le Testament d’Orphée prolonge les expérimentations poétiques et merveilleuses de Jean Cocteau avec un résultat qui divise notre équipe, Georges Franju a obtenu tous les suffrages avec son merveilleux Les Yeux sans visage, exemple unique d’un fantastique français jouant avant tout sur la suggestion et la poésie mystérieuse du Réel.
Pour conclure, c’est le maître du suspense Alfred Hitchcock qui s’invite une fois de plus au sommet de nos films préférés et qui signe avec Psychose une œuvre qui relève autant du thriller que de l’épouvante pure. Gageons que plus personne ne pourra désormais prendre une douche sans avoir en tête les images de Janet Leigh assassinées ni celles de la fin du film. Mais chut ! Laissons aux heureux spectateurs qui ne l’auraient pas encore vu le plaisir d’avoir leurs plus beaux frissons d’une année qui n’en fut pourtant pas avare…
LES CONSEILS DE NOTRE EQUIPE :
Une liste de 114 longs métrages (sur les 451 sortis en salles), avec, pour les étoiles en couleur, des liens vers des textes écrits par les contributeurs.
Buster | Christophe | Dr.Orlof | Edouard | FredMJG | Jean-Luc | Jocelyn | Ludovic | Rémi | Vincent | |
Psychose (Hitchcock) | *** | *** | **** | **** | **** | *** | **** | *** | **** | **** |
A bout de souffle (Godard) | **** | ** | **** | **** | **** | **** | **** | *** | **** | **** |
Les Contrebandiers de Moonfleet (Lang) | **** | **** | ** | **** | **** | **** | *** | **** | **** | |
L'Intendant Sansho (Mizoguchi) | **** | **** | *** | *** | *** | **** | **** | |||
Le Voyeur (Powell) | **** | ** | *** | **** | **** | ** | **** | **** | **** | **** |
Les Yeux sans visage (Franju) | **** | ** | *** | **** | **** | ** | **** | **** | **** | **** |
Le Trou (Becker) | **** | **** | **** | **** | ** | *** | **** | *** | ||
La Dolce vita (Fellini) | *** | * | *** | **** | **** | **** | **** | **** | ||
L'Avventura (Antonioni) | *** | *** | ** | **** | **** | **** | **** | **** | ||
La Garçonnière (Wilder) | ** | **** | *** | *** | *** | **** | *** | ** | **** | **** |
Traquenard (N. Ray) | **** | ** | *** | *** | *** | *** | **** | **** | ||
La Complainte du sentier (S. Ray) | **** | *** | *** | *** | *** | **** | ||||
Tirez sur le pianiste (Truffaut) | **** | *** | *** | *** | *** | *** | **** | ** | *** | *** |
Soudain l'été dernier (Mankiewicz) | *** | ** | **** | **** | **** | *** | ** | *** | **** | ** |
L'Aventurier du Rio Grande (Parrish) | ** | **** | **** | *** | ||||||
Le Sergent noir (Ford) | **** | ** | **** | * | **** | *** | ||||
La Source (Bergman) | *** | ** | *** | **** | * | *** | *** | **** | ||
L'Impasse des violences (Gilling) | *** | **** | *** | |||||||
Temps sans pitié (Losey) | *** | *** | *** | *** | ||||||
La Ballade du soldat (Tchoukhraï) | * | *** | **** | **** | ||||||
Le Coup de l'escalier (Wise) | *** | **** | ||||||||
Le Vent de la plaine (Huston) | ** | *** | *** | ** | *** | *** | ||||
Les Bonnes Femmes (Chabrol) | *** | **** | *** | ** | ** | |||||
Les Maîtresses de Dracula (Fisher) | ** | **** | ** | ** | *** | *** | ||||
Le Testament d'Orphée (Cocteau) | *** | ° | *** | ** | *** | ** | *** | *** | *** | |
La Chute d'un caïd (Boetticher) | *** | *** | *** | |||||||
Les Corps sauvages (Richardson) | *** | *** | *** | |||||||
Plein Soleil (Clément) | ** | *** | ** | ** | *** | * | *** | *** | ||
Nazarin (Buñuel) | *** | ** | *** | ** | *** | |||||
Classe tous risques (Sautet) | ** | ** | ** | ** | ** | ** | *** | *** | *** | |
Opération jupons (Edwards) | ** | *** | ** | ** | ** | *** | ||||
Alamo (Wayne) | ** | *** | ** | ** | * | ** | **** | |||
La Grande Guerre (Monicelli) | *** | *** | * | *** | ** | |||||
Les Etrangleurs de Bombay (Fisher) | *** | *** | ||||||||
Le Pont (Wicki) | **** | |||||||||
Ben Hur (Wyler) | ** | * | ** | ** | ** | * | *** | **** | ** | |
La Fièvre monte à El Pao (Buñuel) | ** | ** | ** | ** | ** | ** | ** | |||
La Dame sans camélias (Antonioni) | ** | *** | ** | |||||||
Les Légions de Cléopâtre (Cottafavi) | ** | *** | ** | |||||||
Le Milliardaire (Cukor) | * | ** | * | ** | *** | *** | ||||
Voyage au centre de la terre (Levin) | ** | ** | ** | ** | ** | |||||
Un numéro du tonnerre (Minnelli) | *** | ° | ** | ** | *** | |||||
Kismet (Minnelli) | *** | ** | ||||||||
Sur le Bowery (Rogosin) | *** | ** | ||||||||
Les Liaisons secrètes (Quine) | ** | *** | ||||||||
Zazie dans le métro (Malle) | ** | ** | ** | ** | ** | ** | * | ** | ** | |
Le Rock du bagne (Thorpe) | * | ** | ** | ** | ** | ** | * | |||
La Nuit de tous les mystères (Castle) | * | *** | ** | |||||||
La Proie des vautours (Sturges) | ** | * | *** | |||||||
La Souris qui rugissait (Arnold) | ** | ** | ** | |||||||
Les Dents du diable (N. Ray) | * | *** | ** | |||||||
Donnez-lui une chance (Donen) | *** | |||||||||
Le Poème de la mer (Dovjenko & Solnsteva) | *** | |||||||||
Ils n'ont que vingt ans (Daves) | *** | |||||||||
La Plus Grande Aventure de Tarzan (Guillermin) | *** | |||||||||
Le Bourreau du Nevada (Curtiz) | ** | |||||||||
Milliardaire de cinq sous (Shavelson) | *** | |||||||||
Ordres secrets aux espions nazis (Fuller) | *** | |||||||||
Amants et fils (Cardiff) | *** | |||||||||
Un couple (Mocky) | *** | |||||||||
Le Bel Age (Kast) | ** | * | ** | ** | ||||||
Le Capitan (Hunebelle) | * | * | ** | ** | ** | |||||
Come Back Africa (Rogosin) | ** | ** | ||||||||
Les Derniers Jours de Pompéi (Bonnard) | ** | ** | ||||||||
Normandie-Niémen (Dréville) | ** | ** | ||||||||
L'Enclos (Gatti) | ** | ** | ||||||||
La Vérité (Clouzot) | ° | * | *** | * | ** | ** | ||||
Les Jeux de l'amour (De Broca) | * | ** | ** | |||||||
Austerlitz (Gance) | * | * | ** | ** | ||||||
La Bataille de Marathon (Vailati & Tourneur) | ** | ** | * | * | ||||||
Crésus (Giono) | ° | ** | * | ** | ||||||
La Vengeance d'Hercule (Cottafavi) | ** | * | ** | ° | ||||||
Jamais le dimanche (Dassin) | ° | ** | ** | |||||||
Moderato Cantabile (Brook) | * | ** | * | |||||||
Terrain vague (Carné) | * | * | ** | |||||||
Le Monde perdu (Allen) | ** | |||||||||
Le Scorpion noir (Ludwig) | ** | |||||||||
Bagarres au King Creole (Curtiz) | ** | |||||||||
Carthage en flammes (Gallone) | ** | |||||||||
Escorte pour l'Oregon (Lyon) | ** | |||||||||
Etoiles (Wolf) | ** | |||||||||
Jack l'Eventreur (Baker) | ** | |||||||||
La Femme nue et Satan (Trivas) | ** | |||||||||
La Police fédérale enquête (Le Roy) | ** | |||||||||
Le Monstre immortel (Freda) | ** | |||||||||
Les Seins de glace (Siodmak) | ** | |||||||||
Les Sept Voleurs (Hathaway) | ** | |||||||||
Tarzan l'homme-singe (Newman) | ** | |||||||||
Tout commença par un baiser (Marshall) | ** | |||||||||
L'Affaire d'une nuit (Verneuil) | ** | |||||||||
Les Distractions (Dupont) | ** | |||||||||
Les Voyages de Gulliver (Sher) | ** | |||||||||
Les Vieux de la vieille (Grangier) | ° | ** | * | * | ||||||
La Diablesse en collant rose (Cukor) | ** | ° | * | |||||||
Le Sang du vampire (Cass) | * | * | ||||||||
Cargaison dangereuse (Anderson) | * | * | ||||||||
Et mourir de plaisir (Vadim) | ° | * | * | |||||||
Louis II de Bavière (Käutner) | * | |||||||||
Cinq Femmes marquées (Ritt) | * | |||||||||
Coulez le Bismarck ! (Gilbert) | * | |||||||||
L'Eau à la bouche (Doniol-Valcroze) | * | |||||||||
Le Dialogue des carmélites (Agostini) | * | |||||||||
Le Géant du grand Nord (Douglas) | * | |||||||||
Quai du Point-du-Jour (Faurez) | * | |||||||||
Tiens bon la barre matelot (Taurog) | * | |||||||||
Le Bal des adieux (Vidor & Cukor) | * | |||||||||
Fortunat (Joffé) | ° | ° | * | |||||||
Le Baron de l'écluse (Delannoy) | ° | ° | ||||||||
L'Homme au bandeau noir (Miner) | ° | |||||||||
Katia (Siodmak) | ° | |||||||||
La Chatte sort ses griffes (Decoin) | ° | |||||||||
Comment qu'elle est (Borderie) | ° | |||||||||
Le Bois des Amants (Autant-Lara) | ° | |||||||||
Le Passage du Rhin (Cayatte) | ° | |||||||||
Buster | Christophe | Dr.Orlof | Edouard | FredMJG | Jean-Luc | Jocelyn | Ludovic | Rémi | Vincent |
Et ceux que l'on attendra encore longtemps sur nos écrans :
Buster | Christophe | Dr.Orlof | Edouard | FredMJG | Jean-Luc | Jocelyn | Ludovic | Rémi | Vincent | |
La Déesse (S. Ray) | **** | **** | ** | **** | **** | |||||
Fin d'automne (Ozu) | **** | *** | *** | *** | *** | *** | *** | *** | ||
Contes cruels de la jeunesse (Oshima) | *** | *** | *** | ** | **** | *** | *** | |||
La Servante (Kim) | ** | *** | **** | |||||||
Nuit et brouillard du Japon (Oshima) | *** | ** | *** | *** | ||||||
Quand une femme monte l'escalier (Naruse) | **** | |||||||||
L'Enterrement du soleil (Oshima) | *** | ** | ** | |||||||
L'Etoile cachée (Ghatak) | **** | ° | ** | |||||||
Courant du soir (Naruse) | *** | |||||||||
Un dur de 1900 (Torre Nilsson) | ** | |||||||||
Le sang séché (Yoshida) | ** | |||||||||
Bon à rien (Yoshida) | ** |
Timothée :
**** : Psychose / A bout de souffle / L'Intendant Sansho / La Garçonnière
*** : Les Contrebandiers de Moonfleet / Les Yeux sans visage / La Dolce vita / Tirez sur le pianiste / Le Testament d'Orphée
** : Soudain l'été dernier / Les Bonnes Femmes / Opération Jupons / Ben Hur
* : L'Avventura
Antoine :
**** : Psychose / Les Contrebandiers de Moonfleet / L'Avventura
*** : A bout de souffle / L'Intendant Sansho / La Dolce vita / Traquenard / Tirez sur le pianiste / Plein soleil
** : La Garçonnière
* : Ben Hur
Nolan :
**** : Psychose
*** : A bout de souffle / La Dolce vita / L'Avventura
** : Tirez sur le pianiste / Plein soleil / Classe tous risques
* : Zazie dans le métro / Le Monde perdu
LES CHOIX DE NOS AMIS ET LECTEURS :
Mister Arkadin :
**** : Psychose (9) ; Moonfleet (8)
*** : Le Trou (8) ; Classe tous risques (7) ; Donnez-lui une chance (7) ; Traquenard (7) ; Le Voyeur (7) ; A bout de souffle (7) ; Soudain l’été dernier (7)
** : Alamo (6) ; Tirez sur le pianiste (6) ; Les Yeux sans visage (6) ; La Garçonnière (6) ; Terrain vague (6) ; La Vérité (6) ; Le Capitan (5) ; Fortunat (5) ; Les Vieux de la vieille (5) ; Ben-Hur (5)
* : Le Milliardaire (4) ; Le Baron de l’écluse (4) ; Les Bonnes Femmes (3)
- (vus, mais plus assez de souvenirs pour noter ; sont par définition absents ceux que j’ai vus, mais qui m’ont laissé tellement peu de souvenirs que je ne m’en rappelle même plus !) : La Dolce Vita ; Les Liaisons secrètes ; Zazie dans le métro
Frédéric :
1- Les Contrebandiers de Moonfleet, 2- L'Intendant Sansho, 3- Traquenard, 4- Psychose, 5- Les Bonnes Femmes, 6- L'Avventura, 7- La Dolce Vita, 8- A bout de souffle, 9- Les Yeux sans visage, 10- Tirez sur le pianiste
Oriane :
**** : A Bout de souffle / La Dolce Vita / Fin d'automne
*** : Psychose / Les Yeux sans visage / Tirez sur le pianiste / Soudain l'été dernier / La Servante
** : Le Voyeur / Ben Hur
Un simple amateur :
1- La Complainte du sentier (S. Ray) 2- La Source (Bergman) 3- L'Intendant Sansho (Mizoguchi) 4- L'Avventura (Antonioni) 5- A bout de souffle (Godard) 6- Psychose (Hitchcock) 7- La garçonnière (Wilder) 8- La dolce vita (Fellini) 9- Les Contrebandiers de Moonfleet (Lang) 10- Les yeux sans visage (Franju)
LE BOX-OFFICE :
1. Ben Hur, William Wyler, 13 843 114 entrées
2. Le Bossu, André Hunebelle, 5 844 174 entrées
3. La Vérité, Henri-Georges Clouzot, 5 692 025 entrées
4. Le Capitan, André Hunebelle, 4 877 547 entrées
5. Le Passage du Rhin, André Cayatte, 4 658 939 entrées
LES PRIX ET RECOMPENSES :
- Prix Louis-Delluc : Une aussi longue absence (Henri Colpi), sortie prévue en 1961
- Prix Méliès : Le Trou (Jacques Becker) & A bout de souffle (Jean-Luc Godard)
- Grand prix du cinéma français : La Vérité (Henri-Georges Clouzot)
- Oscar du meilleur film : Ben Hur (William Wyler)
- Festival de Venise, Lion d'or : Le Passage du Rhin (André Cayatte)
- Festival de Cannes, Palme d'or : La Dolce vita (Federico Fellini)
- Festival de Berlin, Ours d'or : El Lazarillo de Tormes (César Ardavin)
- Festival de Locarno, Léopard d'or : Le Bel Antonio (Mauro Bolognini), sortie prévue en 1961
- Festival de Saint-Sébastien, Coquille d'or : Romeo, Juliet a Tma (Jiri Weiss)
REFERENDUMS :
1) Classement des dix meilleurs films de 1960 pour les Cahiers du Cinéma :
1. L'Intendant Sansho (Kenji Mizoguchi), 2. L'Avventura (Michaelangelo Antonioni), 3. A bout de souffle (Jean-Luc Godard), 4. Tirez sur le pianiste (Francois Truffaut), 5. Le Poème de la mer (Alexandre Dovjenko & Julia Solnsteva), 6. Les Bonnes Femmes (Claude Chabrol), 7. Nazarin (Luis Bunuel), 8. Les Contrebandiers de Moonfleet (Fritz Lang), 9. Psychose (Alfred Hitchcock), 10. Le Trou (Jacques Becker)
2) L'année 60 vue par Positif ("Dix ans de cinéma", n°50-51-52, mars 1963) :
" - C'est l'année terrifiante, avec Les Yeux sans visage (Georges Franju), Le Voyeur (Michael Powell), L'Impasse aux violences (John Gilling), La Nuit de tous les mystères (William Castle), Psychose (Alfred Hitchcock), Les Monstres invisibles (Arthur Crabtree), Le Monstre immortel (Robert Hampton), Le Panier à crabes (Joseph Lisbona), La Femme sangsue (Edward Dein), Et mourir de plaisir (Roger Vadim), Les Maîtresses de Dracula (Terence Fisher)
- Palmarès :
Michelangelo Antonioni, L'Avventura / Jacques Becker, Le Trou / Luis Buñuel, Nazarin / Henri-Georges Clouzot, La Vérité / George Cukor, La Diablesse en collant rose / Federico Fellini, La Dolce vita / John Huston, Le Vent de la plaine / Fritz Lang, Les Contrebandiers de Moonfleet / Joseph Losey, Temps sans pitié / Louis Malle, Zazie dans le métro / Vincente Minnelli, Un numéro du tonnerre / Robert Parrish, L'Aventurier du Rio Grande / Richard Quine, Liaisons secrètes / Lionel Rogosin, Sur le Bowery & Come back Africa / François Truffaut, Tirez sur le pianiste / Billy Wilder, La Garçonnière / Konrad Wolf, Etoiles"
A VOUS LA PAROLE !
A notre suite, nous vous invitons à dresser votre propre palmarès de l'année et à nous le faire parvenir, par l'intermédiaire des commentaires ou du bouton de contact, afin que nous le mentionnions à son tour ci-dessus.
(vous pouvez consulter la liste de tous les films sortis en France en 1960 sur le site Encyclo-Ciné)
10/10/2013
Sur vos écrans en 1959
EDITORIAL :
Par Christophe
1959 marque un tournant dans l'histoire du cinéma. Tandis qu'émergent diverses "nouvelles vagues", le cinéma classique finissant donne quelques uns de ses plus beaux fruits. En France, sortent : Le Tombeau hindou, Rio Bravo, Comme un torrent, Les Nus et les morts, Le Temps d'aimer et le temps de mourir, Autopsie d'un meurtre ou encore Les Contes de la lune vague après la pluie. Exposé à une telle avalanche de joyaux incandescents, le terrain est propice à l'embrasement ; il trouve son allumette en la personne de Michel Mourlet. Fréquentant assidûment le cinéma Mac-Mahon près de la place de l'Etoile, Mourlet appartient à la bande des mac-mahoniens, chapelle cinéphile comme il en pullule en cette fin des années 50. C'est Eric Rohmer, alors rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, qui accorde au jeune théoricien l'opportunité de publier son manifeste dans la déjà célèbre revue jaune aux conditions expresses de l'imprimer en italique et de le faire précéder d'un avertissement comme quoi il n'engage pas la rédaction. Précautions uniques dans l'histoire du journal.
Aussi radicales puissent-elles paraître, les quinze pages de Sur un art ignoré sont d'abord l'aboutissement du travail théorique entamé à la Libération afin de débarrasser la critique cinématographique de la nostalgie du muet qui souvent parasitait ses jugements dans les années 30 (cf par exemple l'Histoire du cinéma de Bardèche et Brasillach). André Bazin avait ainsi montré que lorsque William Wyler découpait l'adaptation d'une pièce de théâtre, il faisait autant oeuvre de cinéaste qu'un Eisenstein. Ce faisant, il défendait la continuité et le réalisme en partant du postulat que le cinéma se distingue des autres arts en ceci qu'il enregistre la réalité et n'a donc pas besoin de recourir à des conventions pour représenter le monde. Dans cette optique, la possibilité d'enregistrer le son constitue évidemment un progrès.
Mourlet va jusqu'au bout de la logique bazinienne et, contrairement au père fondateur des Cahiers qui encensait des cinéastes aussi truqueurs que Welles ou de Sica, affiche avec éclat la conformité entre ses principes et ses goûts. Il a certes eu des précurseurs. Outre Jacques Rivette et Eric Rohmer, il faut se rappeler Philippe Demonsablon qui écrivit au cours des années 50 de belles critiques sur les films de Dwan, Walsh, Mizoguchi. Le titre de son article consacré aux Amants crucifiés, "Splendeur du vrai" peut d'ailleurs être considéré comme un parfait résumé du mac-mahonisme. Affirmant la prééminence du découpage sur le montage, l'inanité des surimpressions et autres artifices visibles, Michel Mourlet montre avec force arguments que le cinéma est essentiellement l'art de la mise en scène. Un cinéaste doit tout à la fois respecter les données de la réalité et les organiser de façon à plonger le spectateur dans un état de fascination.
"Le point d’accomplissement du cinéma, atteint en de rares instants par les grands d’entre les grands : Losey, Lang, Preminger et Cottafavi, consiste à dépouiller le spectateur de toute distance consciente pour le précipiter dans un état d’hypnose soutenu par une incantation de gestes, de regards, d'infimes mouvements du visage et du corps, d’inflexions vocales, au sein d'un univers d’objets étincelants, blessants ou bénéfiques, où l’on se perd pour se retrouver élargi, lucide et apaisé."
De là découlent les caractéristiques ordinairement attachées aux Mac-Mahoniens : l'importance capitale du corps des acteurs, l'érotomanie affichée, un certain goût de la violence, la quête de l'instant sublime, Lang préféré à Hitchcock* et la virulence des anathèmes et dithyrambes qui parfois peuvent amuser le cinéphile de 2013.
"Nous reprochons à nos pères d'avoir placé Meissonnier avant Cézanne, mais ne voyons-nous pas - dans notre siècle de lumières - Les Nuits Blanches de Visconti préférées aux Aventures de Hadji de Don Weis ?"
Rarement phrase aura fait réaliser combien est ténue la frontière entre le sublime et le ridicule. Il y a en effet bien du panache à aller aussi délibérément à contre-courant de l'opinion dominante pour parier aussi franchement sur la postérité. S'il est aujourd'hui facile de ricaner, n'oublions pas que des cinéastes aussi divers que Raoul Walsh, Ida Lupino, Jacques Tourneur, Joseph Losey ou Vittorio Cottafavi doivent aux mac-mahoniens l'essentiel de leur fortune critique.
Si l'éclat de Sur un art ignoré reste vif aujourd'hui, il le doit également à la qualité de la prose de son auteur, une prose où le lyrisme superbe des formules ne le cède jamais à la rigueur de l'expression. Esprit touche-à-tout, Michel Mourlet est d'abord un grand écrivain français et sa langue est celle de la clarté et de la précision**. On ne saurait certes en dire autant de tous ses émules (Jean-Claude Biette en premier lieu). Brillant polémiste, il manie aussi la dérision avec une joie dionysiaque. Un tel style était le vecteur parfait de ce qui demeure, au fond, une apologie du classicisme traduisant une conception aristotélicienne du monde. Cette conception du monde allait bien sûr être sérieusement remise en question au début des années 60.
Face à Godard (qui cita fallacieusement Sur un art ignoré en exergue du Mépris), face à Resnais, face à Antonioni, quelle position adopter ? Cultiver un idéal esthétique ou vivre avec son temps ? Pendant quelques années, les deux tendances allaient cohabiter aux Cahiers du cinéma. En 1963, Rivette trancha et évinça brutalement Rohmer le classique. Désormais, les Cahiers épouseraient - avec une ardeur qui leur fait honneur - chaque chimère de l'époque : structuralisme, gauchisme, maoïsme, feuilletons américains...
Dans les années 60, les Mac-Mahoniens se retrouvaient donc dans la position des vieux critiques par eux moqués pour leur nostalgie du muet. Le malheur est que personne n'ait jamais défendu la "modernité" cinématographique d'une façon aussi brillante que Michel Mourlet pour leur donner tort, l'ère de l'entre-soi et du consensus mou ayant succédé aux stimulantes querelles de chapelle des années 50***. Chassés de la revue jaune, ils étaient accueillis par Jean Curtelin qui leur ouvrait en grand les colonnes de Présence du cinéma. Ils y prêcheraient la bonne parole jusqu'en 1967, date d'un superbe et définitif "adieu au mac-mahonisme" signé Jacques Lourcelles, camarade de Mourlet devenu pour ainsi dire seul auteur de la revue. La minorité cinéphile restée convaincue des vérités révélées dans Sur un art ignoré n'avait plus qu'à entretenir sa mélancolie face à un monde qui ne s'accordait plus à ses désirs.
* "Le maelstrom de la caméra autour du visage d’Henry Fonda pour exprimer son angoisse, ou les colorations successives de James Stewart en proie au cauchemar du vertige, procèdent de la même impuissance devant l'acteur, en suppléant une incapacité à révéler ses virtualités passionnelles — du dedans — par une crispation de tout ce qui n'est pas l’acteur, de tout ce qui est en dehors, de même que les écrivains médiocres forcent le style et brutalisent les mots pour tenter de donner à sentir ce qu'ils ne sentent pas."
** Mourlet, revenu de la cinéphilie depuis belle lurette, consacre aujourd'hui une part importante de son temps à la défense de la langue française
*** voir l'ostracisme pur et simple dont fut victime au cours des années 70 feu Jean-François Tarnowski pour avoir fustigé les théories de Christian Metz dans les colonnes de Positif. On était loin de l'esprit de la polémique "courtoise mais inébranlable" entre Michel Mourlet et Alain Robbe-Grillet quinze ans plus tôt. Entre-temps, le cinéma avait pénétré l'université..
LES CONSEILS DE NOTRE EQUIPE :
Une liste de 130 longs métrages (sur les 426 sortis en salles) et 1 court, avec, pour les étoiles en couleur, des liens vers des textes écrits par les contributeurs.
Buster | Christophe | Dr.Orlof | Edouard | FredMJG | Jean-Luc | Ludovic | Rémi | Timothée | Vincent | |
Les Contes de la lune vague après la pluie (Mizoguchi) | **** | **** | **** | **** | **** | **** | **** | **** | *** | **** |
Sueurs froides (Hitchcock) | **** | * | **** | **** | **** | **** | **** | **** | **** | **** |
La Mort aux trousses (Hitchcock) | **** | ** | **** | **** | **** | *** | **** | **** | *** | **** |
Rio Bravo (Hawks) | **** | *** | **** | **** | **** | *** | **** | **** | **** | **** |
Le Tigre du Bengale (Lang) | **** | **** | *** | **** | ** | **** | **** | **** | ||
Le Tombeau hindou (Lang) | **** | **** | *** | **** | ** | **** | **** | **** | ||
Les Quatre Cents Coups (Truffaut) | *** | *** | **** | **** | **** | **** | *** | **** | **** | **** |
Mirage de la vie (Sirk) | **** | **** | **** | *** | **** | **** | * | **** | **** | |
Certains l'aiment chaud (Wilder) | ** | * | *** | **** | **** | *** | *** | **** | *** | **** |
Les Fraises sauvages (Bergman) | *** | ** | **** | *** | **** | ** | **** | *** | **** | |
Le Temps d'aimer et le temps de mourir (Sirk) | **** | **** | **** | *** | *** | ** | **** | *** | *** | |
Ivan le Terrible, 2e partie (Eisenstein) | **** | * | *** | **** | **** | *** | **** | *** | ||
Comme un torrent (Minnelli) | *** | **** | *** | **** | **** | ** | **** | *** | ||
L'Impératrice Yang Kwei Fei (Mizoguchi) | **** | **** | *** | *** | **** | ** | ||||
La Chevauchée des bannis (DeToth) | *** | **** | *** | **** | *** | **** | *** | |||
Les Nus et les morts (Walsh) | *** | **** | *** | **** | *** | *** | *** | |||
Pickpocket (Bresson) | **** | ** | *** | *** | **** | ** | **** | **** | *** | |
La Forêt interdite (Ray) | **** | *** | *** | **** | ||||||
Autopsie d'un meurtre (Preminger) | *** | *** | *** | *** | *** | *** | *** | *** | ||
Hiroshima mon amour (Resnais) | *** | ** | **** | **** | *** | *** | ** | **** | *** | |
Le Pigeon (Monicelli) | *** | ** | *** | *** | ** | *** | **** | |||
Le Déjeuner sur l'herbe (Renoir) | *** | *** | ** | *** | ** | **** | *** | |||
La Tête contre les murs (Franju) | *** | *** | ** | *** | *** | *** | ||||
Les Cavaliers (Ford) | *** | *** | ** | *** | *** | *** | ||||
Au seuil de la vie (Bergman) | *** | ** | *** | **** | ||||||
Le Jugement des flèches (Fuller) | *** | *** | *** | ** | *** | |||||
Les Amants diaboliques (Visconti) | ** | *** | ** | *** | **** | *** | ** | ** | ** | ** |
Le Trésor du pendu (Sturges) | *** | *** | ** | *** | ||||||
Adorable Voisine (Quine) | *** | ** | *** | ** | *** | |||||
Le Cauchemar de Dracula (Fisher) | ** | *** | ** | *** | ||||||
Qu'est-ce que maman comprend à l'amour ? (Minnelli) | **** | *** | ** | ** | ** | |||||
Cendres et diamant (Wajda) | ** | ** | ** | *** | **** | ** | ||||
Gigi (Minnelli) | *** | ° | *** | *** | ** | *** | ** | *** | ||
Le Général Della Rovere (Rossellini) | ** | ** | ** | *** | *** | |||||
L'Homme aux colts d'or (Dmytryk) | ** | *** | ** | *** | ||||||
La Brune brûlante (McCarey) | *** | *** | ** | |||||||
Les SS frappent la nuit (Siodmak) | ** | *** | *** | |||||||
Un trou dans la tête (Capra) | ** | *** | *** | |||||||
La Fille de la rizière (Matarazzo) | *** | *** | ||||||||
La Révolte des gladiateurs (Cottafavi) | *** | *** | ||||||||
Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps (Debord, cm) | **** | |||||||||
Le Chien des Baskerville (Fisher) | ** | ** | ** | ** | ** | ** | ||||
La Belle au bois dormant (Disney) | * | * | * | *** | **** | |||||
La Prison (Bergman) | ** | ** | *** | * | *** | ** | ||||
L'Aventurier du Texas (Boetticher) | *** | ** | *** | |||||||
La Malédiction des pharaons (Fisher) | *** | * | *** | |||||||
La Mouche noire (Neumann) | *** | ** | ** | ** | ||||||
Le Monde, la chair et le diable (MacDougall) | ** | ° | **** | |||||||
Deux Hommes dans Manhattan (Melville) | *** | * | ** | ** | *** | * | ||||
La Colline des potences (Daves) | *** | ** | ** | |||||||
Le Dernier Train de Gun Hill (Sturges) | ** | ** | ** | ** | ** | |||||
Fort Massacre (Newman) | *** | ** | ||||||||
Le Kid en kimono (Tashlin) | *** | ** | ||||||||
Les Chemins de la haute ville (Clayton) | ** | *** | ||||||||
Tombouctou (Tourneur) | *** | ** | ||||||||
Les Cousins (Chabrol) | ** | *** | * | *** | * | * | ||||
Crimes au musée des horreurs (Crabtree) | *** | * | ||||||||
Hercule et la reine de Lydie (Francisci) | ** | * | *** | |||||||
Le Visage (Bergman) | * | *** | ** | |||||||
Les Dragueurs (Mocky) | ** | ** | ** | |||||||
Trahison à Athènes (Aldrich) | ** | ** | ** | |||||||
Aventures fantastiques (Zeman) | *** | |||||||||
Des femmes disparaissent (Molinaro) | ||||||||||
La Chaîne (Kramer) | *** | |||||||||
Le Procès de Nuremberg (Podmanitsky) | *** | |||||||||
Rue des Prairies (De La Patellière) | *** | |||||||||
Vacances à Paris (Edwards) | *** | |||||||||
A double tour (Chabrol) | ** | ** | * | ** | ||||||
Le Destin d'un homme (Bondartchouk) | ** | ** | ||||||||
Les Boucaniers (Quinn) | ** | ** | ||||||||
Moi un Noir (Rouch) | ** | ** | ||||||||
Passez muscade (Cline) | ** | ** | ||||||||
Un témoin dans la ville (Molinaro) | ** | ** | ||||||||
Une balle signée X (Arnold) | ** | ** | ||||||||
Une leçon d'amour (Bergman) | ** | ** | ||||||||
La Blonde et le shérif (Walsh) | ** | * | ||||||||
Marie-Octobre (Duvivier) | * | ** | * | * | ** | |||||
La Vache et le prisonnier (Verneuil) | * | * | * | * | * | * | ** | ** | ||
Les Grands Espaces (Wyler) | ** | * | * | |||||||
L'Or du Hollandais (Daves) | * | ** | ||||||||
Le Fauve est lâché (Labro) | ** | * | ||||||||
Les Travaux d'Hercule (Francisci) | * | ** | ||||||||
Signé Arsène Lupin (Robert) | * | |||||||||
Caravane vers le soleil (Rouse) | ** | |||||||||
Cette terre qui est mienne (King) | ** | |||||||||
Duel dans la boue (Fleischer) | ** | |||||||||
L'Orchidée noire (Ritt) | ** | |||||||||
La Dernière Torpille (Pevney) | ** | |||||||||
La Terreur des barbares (Campogalliani) | ** | |||||||||
Le Dernier Rivage (Kramer) | ** | |||||||||
Trois Bébés sur les bras (Tashlin) | ** | |||||||||
Vieilles Légendes tchèques (Trnka) | ** | |||||||||
Le Bossu (Hunebelle) | * | * | ° | ** | * | ° | ** | |||
Orfeu negro (Camus) | * | ° | ** | ° | * | |||||
Babette s'en va-t-en guerre (Christian-Jaque) | ° | ° | ** | ** | ||||||
Salomon et la reine de Saba (Vidor) | * | * | * | |||||||
Toi le venin (Hossein) | ° | ** | * | |||||||
Maigret et l'affaire Saint-Fiacre (Delannoy) | * | ° | ° | * | ** | |||||
L'Idole vivante (Lewin) | * | * | ||||||||
Rodan (Honda) | ° | ** | ||||||||
Archimède le clochard (Grangier) | ° | ° | * | ** | ||||||
J'irai cracher sur vos tombes (Gast) | ° | * | * | |||||||
Cent vingt-cinq rue Montmartre (Grangier) | * | |||||||||
Ceux de Cordura (Rossen) | * | |||||||||
Du rififi chez les femmes (Joffé) | * | |||||||||
Fort Yuma (Selander) | * | |||||||||
Goha (Baratier) | * | |||||||||
L'Ile du bout du monde (Gréville) | * | |||||||||
La Bête à l'affût (Chenal) | * | |||||||||
Le Courrier de l'or (Boetticher) | * | |||||||||
Le Génie du mal (Fleischer) | * | |||||||||
Le Retour de la mouche (Bernds) | * | |||||||||
Le Roi dinosaure (Gordon) | * | |||||||||
Le Voyage (Litvak) | * | |||||||||
Les Rendez-Vous du diable (Tazieff) | * | |||||||||
Prisonnières des martiens (Honda) | * | |||||||||
Signé Zorro (Foster) | * | |||||||||
Tout près de Satan (Aldrich) | * | |||||||||
La Femme et le pantin (Duvivier) | ° | ° | ° | ** | ||||||
Les Liaisons dangereuses 1960 (Vadim) | ° | * | ° | * | ° | |||||
La Loi (Dassin) | ° | * | ||||||||
La Nuit des espions (Hossein) | ° | * | ||||||||
Le Chemin des écoliers (Boisrond) | * | ° | ||||||||
Le Grand Chef (Verneuil) | ° | * | ||||||||
Messieurs les ronds-de-cuir (Diamant-Berger) | ° | * | ||||||||
La Jument verte (Autant-Lara) | ° | ° | ° | ° | ** | |||||
Le Confident de ces dames (Boyer) | ° | ° | ° | |||||||
Vous n'avez rien à déclarer ? (Duhour) | ° | ° | ||||||||
La Valse du Gorille (Borderie) | ° | |||||||||
Le Combat mortel de Tarzan (Humberstone) | ° | |||||||||
Le Petit Prof (Rim) | ° | |||||||||
Buster | Christophe | Dr.Orlof | Edouard | FredMJG | Jean-Luc | Ludovic | Rémi | Timothée | Vincent |
Et ceux que l'on attendra encore longtemps sur nos écrans :
Buster | Christophe | Dr.Orlof | Edouard | FredMJG | Jean-Luc | Ludovic | Rémi | Timothée | Vincent | |
Bonjour (Ozu) | **** | ** | *** | *** | *** | **** | ||||
Herbes flottantes (Ozu) | *** | *** | ** | *** | ||||||
Profession : Magliari (Rosi) | ** | ** | *** | |||||||
Fleurs de papier (Dutt) | ** | **** | ** | |||||||
Le Veuf (Risi) | ** |
Jocelyn :
**** : Sueurs froides / La Mort aux trousses / Les Quatre Cents Coups / Certains l'aiment chaud
*** : Rio Bravo / Autopsie d'un meurtre / Le Pigeon / Le Cauchemar de Dracula / Le Chien des Baskerville / La Belle au bois dormant / Le Monde, la chair et le diable / Des femmes disparaissent
** : Pickpocket / La Malédiction des pharaons / Les Cousins / Crime au musée des horreurs / La Blonde et le shérif / Orfeu negro
* : Le Bossu
° : La Jument verte
Antoine :
**** : Sueurs froides / La Mort aux trousses / Le Tigre du Bengale / Le Tombeau hindou / Les Fraises sauvages / Ivan le Terrible / L'Impératrice Yang Kwei Fei / Pickpocket
*** : Rio Bravo / Certains l'aiment chaud / Autopsie d'un meurtre / Le Pigeon
** : Le Chien des Baskerville / Deux hommes dans Manhattan / Signé Arsène Lupin
* : Les Quatre Cents Coups / Hiroshima mon amour / L'Aventurier du Texas
Nolan :
**** : Sueurs froides / La Mort aux trousses / Certains l'aiment chaud
*** : Rio Bravo / Les Quatre Cents Coups / L'Impératrice Yang Kwei Fei
** : Le Chien des Baskerville / La Belle au bois dormant
* : Le Bossu
° : La Vache et le prisonnier
LES CHOIX DE NOS AMIS ET LECTEURS :
Anna :
**** : Mirage de la vie / La Mort aux trousses / Rio Bravo / Hiroshima mon amour / Vertigo / Certains l'aiment chaud / Les Fraises sauvages
*** : La belle au bois dormant / Moi un noir / Les Contes de la lune vague après la pluie / Les 400 coups
** : Gigi / Pickpocket / A double tour
Mister Arkadin :
**** : Sueurs froides (10) ; La Mort aux trousses (10) ; Pickpocket (9) ; Rio Bravo (9) ; Le Pigeon (9)
*** : Certains l’aiment chaud (8) ; Autopsie d’un meurtre (8) ; Cendres et diamant (7) ; Les Quatre Cents Coups (7)
** : Le Trésor du pendu (6) ; Maigret et l’affaire Saint-Fiacre ; Adorable voisine (6) ; Le Déjeuner sur l’herbe (6) ; Comme un torrent (6) ; Les Nus et les morts (6) ; Marie-Octobre (6) ; 125 rue Montmartre (6) ; Le Général Della Rovere (6) ; L’Homme aux colts d’or (6) ; La Colline des potences (6) ; Hiroshima (5) ; Les Cousins (5) ; Gigi (5)
* : La Jument verte (4) ; Archimède le clochard (4)
- (vus, mais plus assez de souvenirs pour noter ; sont par définition absents ceux que j’ai vus, mais qui m’ont laissé tellement peu de souvenirs que je ne m’en rappelle même plus !) : Mirage de la vie ; Les Cavaliers ; La Belle au bois dormant ; Le Bossu ; La Femme et le pantin
Frédéric :
1- Sueurs froides, 2- Rio Bravo, 3- La Mort aux trousses, 4- Le Tigre du Bengale / Le Tombeau hindou, 5- L'Impératrice Yang Kwei-Fei, 6- Pickpocket, 7- Hiroshima mon amour, 8- Le Jugement des flèches, 9- Les 400 coups, 10- Les Contes de la lune vague après la pluie
Oriane :
**** : Sueurs froides / Les 400 Coups / Certains l'aiment chaud / Hiroshima mon amour
*** : Rio Bravo / La Mort aux trousses / Un Trou dans la tête
** : Ivan le Terrible, 2e partie / Le Déjeuner sur l'herbe / La Belle au bois dormant / Moi un Noir
* : La Vache et le prisonnier
Un simple amateur :
1- Les contes de la lune vague après la pluie (Mizoguchi) 2- Rio Bravo (Hawks) 3- Mirage de la vie (Sirk) 4- Pickpocket (Bresson ) 5- L'Impératrice Yang Kwei Fei (Mizoguchi) 6- La Chevauchée des bannis (DeToth) 7- Les Quatre Cents Coups (Truffaut) 8- Le temps d'aimer et le temps de mourir (Sirk) 9- Vertigo (Hitchcock) 10- Autopsie d'un meurtre (Preminger)
LE BOX-OFFICE :
1. La Vache et le Prisonnier, Henri Verneuil, 8 844 199 entrées
2. La Belle au bois dormant, Clyde Geronimi, 6 585 083 entrées
3. La Jument Verte, Claude Autant-Lara, 5 272 066 entrées
4. Babette s'en va-t-en guerre, Christian Jaque, 4 657 610 entrées
5. Les Liaisons Dangereuses 1960, Roger Vadim, 4 322 955 entrées
LES PRIX ET RECOMPENSES :
- Prix Louis-Delluc : On n'enterre pas le dimanche (Michel Drach)
- Prix Méliès : Hiroshima mon amour (Alain Resnais) & Les Quatre Cents Coups (François Truffaut)
- Grand prix du cinéma français : Les Étoiles de midi (Marcel Ichac)
- Oscar du meilleur film : Gigi (Vincente Minnelli)
- Festival de Venise, Lion d'or : Le Général Della Rovere (Roberto Rossellini) & La Grande Guerre (Mario Monicelli)
- Festival de Cannes, Palme d'or : Orfeu Negro (Marcel Camus)
- Festival de Berlin, Ours d'or : Les Cousins (Claude Chabrol)
- Festival de Locarno, Léopard d'or : Le Baiser du tueur (Stanley Kubrick)
- Festival de Saint-Sébastien, Coquille d'or : Au risque de se perdre (Fred Zinnemann)
REFERENDUMS :
1) Classement des dix meilleurs films de 1959 pour les Cahiers du Cinéma :
1. Les Contes de la lune vague après la pluie (Kenji Mizoguchi), 2. Hiroshima mon amour (Alain Resnais), 3. Ivan le Terrible (Sergueï Eisenstein), 4. Pickpocket (Robert Bresson), 5. Les Quatre Cents Coups (Francois Truffaut), 6. Rio Bravo (Howard Hawks), 7. Les Fraises sauvages (Ingmar Bergman), 8. Sueurs froides (Alfred Hitchcock), 9. L'Impératrice Yang Kwei Fei (Kenji Mizoguchi), 10. Le Tigre du Bengale (Fritz Lang)
2) L'année 59 vue par Positif ("Dix ans de cinéma", n°50-51-52, mars 1963) :
" - C'est l'année d'Alain Resnais : Hiroshima mon amour
- Se distinguent particulièrement :
Serguei Bondartchouk, Le Destin d'un homme / Jack Clayton, Les Chemins de la haute ville / Terence Fisher, Le Cauchemar de Dracula / Georges Franju, La Tête contre les murs / Howard Hawks, Rio Bravo / Alfred Hitchcock, La Mort aux trousses / Vincente Minnelli, Comme un torrent / Kenji Mizoguchi, Les Contes de la lune vague après la pluie & L'Impératrice Yang Kwei Fei / Andrzej Wajda, Cendres et diamant / Raoul Walsh, Les Nus et les morts / Billy Wilder, Certains l'aiment chaud / Robert Wise, Je veux vivre / Karel Zeman, Aventures fantastiques"
A VOUS LA PAROLE !
A notre suite, nous vous invitons à dresser votre propre palmarès de l'année et à nous le faire parvenir, par l'intermédiaire des commentaires ou du bouton de contact, afin que nous le mentionnions à son tour ci-dessus.
(vous pouvez consulter la liste de tous les films sortis en France en 1959 sur le site Encyclo-Ciné)
10/08/2013
Sur vos écrans en 1957
EDITORIAL :
Par Vincent J.
Notre monde change vite, et pas seulement parce que les soviétiques viennent de satelliser leur Spoutnik. Pas seulement à cause de tous ces objets qui envahissent notre quotidien "Un frigidaire, un joli scooter, un atomixer et du Dunlopillo, une cuisinière, avec un four en verre, des tas de couverts et des pelles à gâteau !" comme le chante Boris Vian. Notre monde change par sa volonté irrésistible de s'éloigner à grands pas du monde d'hier. Notre monde change et l'on sent bien que le cinéma doit changer avec lui. Qu'il est en train de changer. Pas besoin de la machine à voyager dans le temps de H. G. Wells pour comprendre que les mouvements à l’œuvre vont changer son visage d'ici la fin de la décennie. Il suffit de prendre le pouls de cette année qui s'achève. Voyez Hollywood : inflation des salaires, loi anti-trust, disparitions emblématiques (Bogart et Louis B. Mayer), prise de pouvoir des indépendants et des acteurs côtés au box-office, montée en puissance de la télévision. Les grands studios ont tout essayé : le Cinérama, le CinémaScope, la VistaVision, le relief déjà passé de mode, rien n'y fait. Voyez le résultat des oscars : sept récompenses dont celui du meilleur film à une œuvre britannique, Le Pont de la rivière Kwaï réalisé par David Lean, qui fait siffler la planète entière (dire que certains font la fine bouche devant le cinéma anglais !). Voyez cette palme cannoise si décriée pour le film poussif de William Wyler La Loi du seigneur avec un Gary Cooper fatigué. Juste derrière, le prix spécial du Jury va au cinéma d'aujourd'hui et de demain : Ils aimaient la vie du polonais Andrzej Wajda et Le Septième Sceau du suédois Ingmar Bergman. Le mouvement est général. En Italie, Federico Fellini poursuit son chemin singulier avec l'aide du poète Pier Paolo Pasolini pour Les Nuits de Cabiria, le cinéma japonais s'installe sur nos écrans avec les films d'Akira Kurosawa et Kenji Mizoguchi, d'Angleterre encore, la Hammer Films donne de la couleur aux vieux mythes horrifiques avec Frankenstein s'est échappé de Terence Fisher qui a traumatisé les jeunes cinéphiles rôdant dans les salles des boulevards. Le succès du film laisse présager une nouvelle vague du genre. D’Amérique, puisqu’il faut y revenir, deux jeunes metteurs en scène apportent un ton neuf et des thèmes plus modernes : Sidney Lumet venu de la télévision avec Douze hommes en colère et Stanley Kubrick avec L'Ultime Razzia et un film qu'il faudra aller voir à Bruxelles pour cause de censure : Les Sentiers de la gloire.
Notre cinéma national n'est pas en reste, même s'il continue de séduire les foules avec les recettes éprouvées de Jean Boyer ou Henri Decoin. Le cœur y est de moins en moins et une aspiration à un renouveau est chaque jour palpable. Nos confrères des Cahiers du Cinéma ont théorisé ce changement. Ce n'est un secret pour personne que pour eux, l'écrit n'est qu'un tremplin et qu'ils brûlent de passer à l'acte. 1957 est pour eux l'an zéro. Cet été, à Nîmes, François Truffaut a embarqué deux jeunes acteurs épatants, Bernadette Lafont et Gérard Blain pour un court métrage : Les Mistons. Le film a été présenté en novembre au festival du court métrage de Tours en attendant une sortie pour l'an prochain. Des enfants, une actrice sublime, un érotisme délicat, le plein air, le soleil, une sourde mélancolie, c'est la naissance d'un univers. En juin, Jean-Luc Godard a tourné en trois jours un scénario d'Eric Rohmer, Tous les garçons s’appellent Patrick avec Anne Colette et le jeune débutant Jean Claude Brialy. Montage vif, Picasso au mur, effets de collage, bars et drague, c'est la naissance d'un style. Claude Chabrol plus en fonds, après avoir sorti un ouvrage sur son maître Alfred Hitchcock co-signé par Rohmer, donne en décembre les premiers tours de manivelle d'un premier long métrage, Le beau Serge, avec à nouveau Gérard Blain et Jean-Claude Brialy et un assistant réalisateur appelé Philippe de Broca. S'il ne fait pas partie du groupe, on rattachera volontiers à ce mouvement le premier essai du jeune Jacques Demy, un court métrage intitulé Le Bel Indifférent d'après une courte pièce de Jean Cocteau. Tout ceci mis bout à bout, il est à parier sans gros risque que leurs efforts vont bousculer avant 1960 le cinéma dominant qu'ils ne cessent d’attaquer.
Cette aspiration au changement se fait également sentir dans un cinéma plus populaire, et dans le genre roi de la comédie. Le succès surprise de cette année 1957, c'est la découverte de Darry Cowl dans Le Triporteur de Jack Pinoteau, comique bafouilleur qui apporte une alternative intéressante aux inamovibles Noël Noël et Fernandel. On retrouve à ses côtés Jean-Claude Brialy décidément sur tous les fronts. Dans le même registre, on relèvera la réussite d'un visage bien connu mais jusqu'ici cantonné aux seconds rôles, celui de Louis de Funès enfin tête d'affiche dans Comme un cheveu sur la soupe du transparent Maurice Regamey. Si ces deux films n'ont rien de cinématographiquement remarquable (Tati, que faites-vous ?!), ils ont le mérite de révéler deux tempéraments comiques plus dans l'air du temps et qui n'attendent sans doute que le bon metteur en scène pour se déployer. Ce ne sera pas Sacha Guitry. Le maître, lui qui avait employé Cowl comme De Funés dans de savoureux seconds rôles, vient de disparaître après un plaisant Assassins et voleurs. A Lea Marconi, sa cinquième et dernière épouse, il dira : "Les autres ont été mes femmes. Vous serez ma veuve. Vos belles mains me fermeront les yeux et fouilleront dans mes tiroirs."
LES CONSEILS DE NOTRE EQUIPE :
Une liste de 113 longs métrages (sur les 497 sortis en salles) et 5 courts, avec, pour les étoiles en couleur, des liens vers des textes écrits par les contributeurs.
Buster | Christophe | Dr.Orlof | Edouard | FredMJG | Jean-Luc | Ludovic | Rémi | Timothée | Vincent | |
La Rue de la honte (Mizoguchi) | **** | **** | *** | **** | **** | *** | **** | **** | **** | |
Ecrit sur du vent (Sirk) | **** | *** | **** | **** | **** | *** | ** | **** | **** | **** |
L'Invraisemblable Vérité (F. Lang) | **** | **** | *** | *** | **** | *** | **** | *** | **** | *** |
Les Amants crucifiés (Mizoguchi) | **** | **** | *** | **** | **** | *** | **** | *** | ||
Elle et lui (McCarey) | **** | **** | *** | *** | *** | **** | *** | *** | ||
Le Mariage est pour demain (Dwan) | **** | **** | *** | *** | **** | |||||
La Vie criminelle d'Archibald de la Cruz (Buñuel) | **** | ** | *** | *** | **** | ** | **** | **** | ||
Le Grand Chantage (Mackendrick) | *** | **** | ** | **** | **** | *** | *** | *** | ||
Cote 465 (A. Mann) | *** | **** | *** | **** | ||||||
L'Homme qui rétrécit (Arnold) | *** | **** | *** | *** | *** | *** | *** | |||
La Nuit des forains (Bergman) | *** | *** | *** | **** | ** | *** | *** | *** | ||
L'Ultime Razzia (Kubrick) | *** | ** | *** | **** | ** | ** | *** | *** | ||
L'Aigle vole au soleil (Ford) | *** | *** | *** | **** | ||||||
L'Invaincu (S. Ray) | *** | ** | *** | *** | **** | *** | ||||
Trois Heures dix pour Yuma (Daves) | *** | **** | *** | *** | *** | *** | ** | ** | ||
Le Faux Coupable (Hitchcock) | **** | *** | *** | **** | *** | *** | ** | ** | ||
Drôle de frimousse (Donen) | *** | **** | *** | ** | ** | ** | *** | *** | *** | |
Les Mistons (Truffaut, cm) | *** | ** | *** | *** | *** | *** | *** | |||
Sept Hommes à abattre (Boetticher) | *** | **** | *** | ** | *** | |||||
La Dernière Caravane (Daves) | *** | **** | *** | |||||||
Les Nuits de Cabiria (Fellini) | *** | **** | ** | ** | ** | *** | *** | |||
Derrière le miroir (N. Ray) | *** | **** | *** | * | ** | ** | **** | ** | ||
Ariane (Wilder) | **** | *** | ** | ** | *** | |||||
Les Trois font la paire (Guitry) | **** | *** | ||||||||
Tous les garçons s'appellent Patrick (Godard, cm) | ** | *** | **** | *** | ** | |||||
Le Pont de la rivière Kwaï (Lean) | ** | *** | ** | ** | ** | *** | ** | **** | ||
Douze Hommes en colère (Lumet) | *** | **** | ** | ** | ** | * | **** | ** | ** | |
Sainte Jeanne (Preminger) | *** | ** | ** | *** | *** | |||||
La Femme modèle (Minnelli) | *** | *** | *** | ** | ** | ** | ||||
La Vie passionnée de Vincent Van Gogh (Minnelli) | *** | *** | ** | *** | ** | * | *** | |||
Règlements de comptes à O.K. Corral (Sturges) | *** | * | ** | *** | ** | ** | ||||
La Blonde et moi (Tashlin) | *** | *** | ** | ** | ** | ** | ||||
Un vrai cinglé de cinéma (Tashlin) | *** | *** | ** | * | *** | |||||
Dieu seul le sait (Huston) | ** | * | *** | **** | ||||||
Les Vampires (Freda) | *** | *** | ||||||||
Le Disque rouge (Germi) | **** | |||||||||
Les Ailes de l'espérance (Sirk) | **** | |||||||||
Amère Victoire (N. Ray) | *** | **** | * | * | ** | |||||
Le Château des amants maudits (Freda) | *** | ** | * | ** | *** | |||||
Frankenstein s'est échappé (Fisher) | ** | **** | * | ** | ||||||
Le Roi et quatre reines (Walsh) | ** | * | *** | *** | ||||||
Les Espions (Clouzot) | ** | ** | ** | *** | ||||||
Planète interdite (Wilcox) | ** | * | ** | * | *** | *** | ||||
Femmes entre elles (Antonioni) | *** | ** | ** | |||||||
La Blonde explosive (Tashlin) | *** | ** | ** | |||||||
La Première balle tue (Rouse) | ** | ** | *** | |||||||
Marqué par la haine (Wise) | ** | *** | ** | |||||||
Un homme dans la foule (Kazan) | ** | ° | *** | *** | ** | |||||
L'Extravagant Monsieur Cory (Edwards) | *** | ** | ||||||||
L'Or et l'amour (Tourneur) | ** | *** | ||||||||
Le Temps de la colère (Fleischer) | ** | *** | ||||||||
Godzilla (Honda) | *** | ° | *** | ** | ||||||
Pot-Bouille (Duvivier) | ** | * | ** | ** | ** | ** | ||||
Un roi à New York (Chaplin) | ** | * | ** | ** | ** | ** | * | * | ** | |
Blanches Colombes et vilains messieurs (Mankiewicz) | ** | ** | ** | |||||||
Courte Tête (Carbonnaux) | ** | ** | ** | |||||||
La Harpe de Birmanie (Ichikawa) | * | *** | ** | |||||||
Le Rouge est mis (Grangier) | ** | ** | ** | |||||||
Amour fleur sauvage (Selander) | *** | |||||||||
Face au crime (Siegel) | *** | |||||||||
La Seine a rencontré Paris (Ivens, cm) | *** | |||||||||
Le Bal des cinglés (Quine) | *** | |||||||||
Le Shérif (Webb) | *** | |||||||||
Une cadillac en or massif (Quine) | *** | |||||||||
Géant (Stevens) | * | ** | ** | ** | ||||||
Le Tour du monde en quatre-vingt jours (Anderson) | ** | ** | ** | * | ||||||
Le Brigand bien-aimé (N. Ray) | ** | * | ** | ** | * | |||||
Le Soleil se lève aussi (King) | * | ** | * | ** | ** | |||||
Dix Hommes à abattre (Humberstone) | ** | ** | ||||||||
L'Enfer des tropiques (Parrish) | * | *** | ||||||||
La Fille sur la balançoire (Fleischer) | ** | ** | ||||||||
Le Bel Indifférent (Demy, cm) | ** | ** | ||||||||
La Haute Société (Walters) | ** | * | ** | |||||||
Le Prince et la danseuse (Olivier) | * | ** | ** | |||||||
Porte des Lilas (Clair) | ** | * | ** | |||||||
Les Aventures d'Arsène Lupin (Becker) | ** | * | * | * | ° | |||||
L'Odyssée de Charles Lindbergh (Wilder) | ** | * | ||||||||
La Loi de la prairie (Wise) | ** | * | ||||||||
Sait-on jamais ? (Vadim) | ** | * | ||||||||
A vingt-trois pas du mystère (Hathaway) | ** | |||||||||
Comme un cheveu sur la soupe (Régamey) | ** | |||||||||
Intelligence Service (Powell & Pressburger) | ** | |||||||||
La Bataille du Rio de la Plata (Powell & Pressburger) | ** | |||||||||
La Belle de Rome (Comencini) | ** | |||||||||
La Chronique des pauvres amants (Lizzani) | ** | |||||||||
La Maison de l'ange (Torre-Nilsson) | ** | |||||||||
La Neige en deuil (Dmytryk) | ** | |||||||||
La Rançon (Segal) | ** | |||||||||
Le Fort de la dernière chance (Marshall) | ** | |||||||||
Le Trouillard du Far West (Taurog) | ** | |||||||||
Viva Las Vegas (Rowland) | ** | |||||||||
Sissi impératrice (Marischka) | ° | * | * | * | * | |||||
Anastasia (Litvak) | * | ° | ||||||||
L'Homme à l'imperméable (Duvivier) | ** | ° | ||||||||
Le Retour de Godzilla (Oda) | ** | ° | ||||||||
Les Sorcières de Salem (Rouleau) | ° | ** | ||||||||
Sénéchal le magnifique (Boyer) | ° | ** | ||||||||
Sissi (Marischka) | * | * | ||||||||
Honoré de Marseille (Régamey) | ° | ° | ** | * | ||||||
La Loi du seigneur (Wyler) | * | ° | * | * | ||||||
Je reviendrai à Kandara (Vicas) | * | |||||||||
L'Amour à la ville (collectif) | * | |||||||||
La Petite Maison de thé (D. Mann) | * | |||||||||
La Polka des menottes (André) | * | |||||||||
Le Roi et moi (W. Lang) | * | |||||||||
Les Jeunes Années d'une reine (Marischka) | * | |||||||||
Les Loups dans la vallée (Douglas) | * | |||||||||
Ô saisons, Ô chateaux (Varda, cm) | * | |||||||||
Othello (Youtkevitch) | * | |||||||||
Reproduction interdite (Grangier) | * | |||||||||
Typhon sur Nagasaki (Ciampi) | * | |||||||||
Le Triporteur (Pinoteau) | ° | ° | ° | ** | ||||||
Les Week-Ends de Néron (Steno) | ° | * | ||||||||
Le Cas du docteur Laurent (Le Chanois) | ° | ° | ||||||||
Une Parisienne (Boisrond) | ° | ° | ||||||||
Collines brûlantes (Heisler) | ° | |||||||||
L'Attaque du fort Douglas (Neumann) | ° | |||||||||
Les Collégiennes (Hunebelle) | ° | |||||||||
Buster | Christophe | Dr.Orlof | Edouard | FredMJG | Jean-Luc | Ludovic | Rémi | Timothée | Vincent |
Et ceux que l'on attendra encore longtemps sur nos écrans :
Buster | Christophe | Dr.Orlof | Edouard | FredMJG | Jean-Luc | Ludovic | Rémi | Timothée | Vincent | |
Les Sentiers de la gloire (Kubrick) | *** | *** | **** | **** | *** | *** | *** | *** | *** | |
Rendez-vous avec la peur (Tourneur) | **** | *** | *** | *** | *** | **** | *** | |||
Assoiffé (Dutt) | *** | *** | **** | ** | ||||||
Crépuscule à Tokyo (Ozu) | *** | *** | *** | |||||||
Les Bas-fonds (Kurosawa) | ** | ** | **** | |||||||
China gate (Fuller) | *** | *** | ** | |||||||
L'Homme-auto (Ghatak) | *** | |||||||||
Mother India (Khan) | ** |
Antoine :
**** : L'Invraisemblable Vérité
*** : Les Sentiers de la gloire / Rendez-vous avec la peur / L'Ultime Razzia / Règlements de comptes à O.K. Corral
** : Le Faux Coupable / Tous les garçons s'appellent Patrick / Planète interdite / Les Aventures d'Arsène Lupin
Nolan :
**** : Les Sentiers de la gloire / L'Ultime Razzia
*** : L'Invraisemblable Vérité
** : L'Homme qui rétrécit / Le Faux Coupable / Douze Hommes en colère / Règlements de comptes à O.K. Corral
Jocelyn :
**** : Les Sentiers de la gloire / La Vie criminelle d'Archibald de la Cruz / Trois heures dix pour Yuma
*** : L'Homme qui rétrécit / L'Ultime Razzia / Rendez-vous avec la peur / Drôle de frimousse
** : Les Mistons / Le Pont de la rivière Kwaï / Douze Hommes en colère / La Blonde et moi / Planète interdite / La Blonde explosive / Blanches Colombes et vilains messieurs / Le Rouge est mis / Le Tour du monde en quatre-vingt jours / L'Homme à l'imperméable
LES CHOIX DE NOS AMIS ET LECTEURS :
Anna :
**** : Ecrit sur du vent / Elle et lui / Douze hommes en colère / Les Sentiers de la gloire
*** : La Blonde et moi / Drôle de frimousse / L'Ultime razzia
** : Le Brigand bien-aimé / Le Bel Indifférent
Benjamin (La Kinopithèque) :
*** : Drôle de frimousse / Ecrit sur du vent
** : Les Vampires / Planète interdite / Godzilla
Mister Arkadin :
**** : L’Homme qui rétrécit (8)
*** : L’Or et l’amour (8) ; Le Grand Chantage (7) ; L’Ultime Razzia (7) ; Les Trois font la paire (7) ; Douze Hommes en colère (7)
** : Règlements de comptes à O.K. Corral (6) ; L’Invraisemblable Vérité (6) ; Dieu seul le sait (6) ; Les Sentiers de la gloire (6) ; Trois Heures dix pour Yuma (6) ; Le Faux coupable (6) ; Les Mistons (6) ; Le rouge est mis (6) ; Le Roi et quatre reines (6) ; Reproduction interdite (6) ; Tous les garçons s’appellent Patrick (5) ; La Vie passionnée de Vincent Van Gogh (5) ; Le Triporteur (5) ; Rendez-vous avec la peur (5)
* : Un Roi à New-York (4) ; Blanches Colombes et vilains messieurs (3) ; Amère victoire (3)
- (vus, mais plus assez de souvenirs pour noter ; sont par définition absents ceux que j’ai vus, mais qui m’ont laissé tellement peu de souvenirs que je ne m’en rappelle même plus !) : Les Amants crucifiés ; Ariane ; Le Pont de la rivière Kwaï ; La Porte des Lilas ; La Loi du Seigneur ; Les Bas-fonds
Frédéric :
1- Elle et lui, 2- La Rue de la honte, 3- L'invraisemblable vérité, 4- Drôle de frimousse, 5- L'Aigle vole au soleil, 6- Les Amants crucifiés, 7- Les trois font la paire, 8- La Blonde explosive, 9- Amère victoire, 10-Le mariage est pour demain
Oriane :
**** : Ecrit sur du vent
*** : La Vie criminelle d'Archibald de la Cruz / Le Faux Coupable / Le Pont de la rivière Kwaï
** : Les Mistons / Un Roi à New York
Un simple amateur :
1- La Rue de la honte (Mizoguchi ) 2- Les Amants crucifiés (Mizoguchi ) 3- La vie criminelle d’Archibald de la Cruz (Luis Buñuel) 4- L'Invaincu (S. Ray) 5- Crépuscule à Tokyo (Ozu) 6- Ecrit sur du vent (Sirk) 7- Elle et lui (Mc Carey ) 8- L'invraisemblable vérité (Lang ) 9- Le Grand Chantage (Mackendrick) 10-Le Mariage est pour demain (Dwan)
LE BOX-OFFICE :
1. Le Pont de la rivière Kwaï, David Lean, 13 481 750 entrées
2. Sissi, Ernst Marischka, 6 592 981 entrées
3. Sissi impératrice, Ernst Marischka, 6 392 762 entrées
4. Le Triporteur, Jack Pinoteau, 4 865 231 entrées
5. Le Chômeur de Clochemerle, Jean Boyer, 4 397 173 entrées
LES PRIX ET RECOMPENSES :
- Prix Louis-Delluc : Ascenseur pour l'échafaud (Louis Malle), sortie prévue en janvier 1958
- Prix Méliès : La Traversée de Paris (Claude Autant-Lara) et Un Condamné à mort s'est échappé (Robert Bresson), sortis en 1956
- Grand prix du cinéma français : Porte des Lilas (René Clair)
- Oscar du meilleur film : Le Tour du monde en 80 jours (Michael Anderson)
- Festival de Venise, Lion d'or : L'Invaincu (Satyajit Ray)
- Festival de Cannes, Palme d'or : La Loi du Seigneur (William Wyler)
- Festival de Berlin, Ours d'or : Douze Hommes en colère (Sidney Lumet)
- Festival de Locarno, Léopard d'or : Le Cri (Michelangelo Antonioni), sortie prévue en 1958
- Festival de Saint-Sébastien, Coquille d'or : L'Impossible Isabelle (Dino Risi)
REFERENDUMS :
1) Classement des dix meilleurs films de 1957 pour les Cahiers du Cinéma :
1. Un roi à New York (Charles Chaplin), 2. La Blonde explosive (Frank Tashlin), 3. Les Nuits de Cabiria (Federico Fellini), 4. Le Faux coupable (Alfred Hitchcock), 5. La Vie criminelle d'Archibald de la Cruz (Luis Buñuel), 6. La Nuit des forains (Ingmar Bergman), 7. Derrière le miroir (Nicholas Ray), 8. La Blonde et moi (Frank Tashlin), 9. L'Invraisemblable vérité (Fritz Lang), 10. Douze Hommes en colère (Sidney Lumet)
2) L'année 57 vue par Positif ("Dix ans de cinéma", n°50-51-52, mars 1963) :
" - C'est l'année de Frank Tashlin : La Blonde et moi, Un vrai cinglé de cinéma, La Blonde explosive
- Au tableau d'honneur :
Michelangelo Antonioni, Femmes entre elles & L'Amour à la ville (Tentato suicidio) / Ingmar Bergman, La Nuit des forains / Luis Buñuel, La Vie criminelle d'Archibald de la Cruz / Delmer Daves, La Dernière caravane & 3 heures 10 pour Yuma / Allan Dwan, Le Mariage est pour demain / Elia Kazan, Un Homme dans la foule / Alberto Lattuada, L'Amour à la ville (Gli italiani si voltano) / Carlo Lizzani, Chronique des pauvres amants / Anthony Mann, Cote 465 / Vincente Minnelli, La Femme modèle & La Vie passionnée de Vincent Van Gogh / Douglas Sirk, Ecrit sur du vent / Roger Vadim, Sait-on jamais... / Fred Wilcox, Planète interdite / Robert Wise, Marqué par la haine / Satoru Yamamura, Les Bateaux de l'enfer"
A VOUS LA PAROLE !
A notre suite, nous vous invitons à dresser votre propre palmarès de l'année et à nous le faire parvenir, par l'intermédiaire des commentaires ou du bouton de contact, afin que nous le mentionnions à son tour ci-dessus.
(vous pouvez consulter la liste de tous les films sortis en France en 1957 sur le site Encyclo-Ciné)
| Tags : 1957, mizoguchi, sirk, lang, mccarey, dwan, buñuel, mackendrick, mann, arnold, bergman | Lien permanent | Commentaires (25) | Imprimer | Facebook | | |