09/05/2017
Sur vos écrans en 1997
EDITORIAL :
Par Vincent J.
Festivals
L'expérience Zoom Arrière fait remonter certaines choses un peu perdues de vues mais qu'il est agréable de retrouver. 1997 a été marqué pour moi par deux événements liés au cinéma aussi éloignés l'un de l'autre que possible.
Le 25 avril, J'organisais avec la Coopérative du Cinéma et du Spectacle la première journée du cinéma indépendant à Nice. La Coopérative (qui deviendra Regard Indépendant en 2004) est une association que j'avais crée avec quelques amis deux ans plus tôt. L'idée était de se mettre dans le mouvement du soutien régional au court métrage, une dynamique alors très sensible portée par des associations et des festivals qui contribuaient à révéler ce qui semblait devoir être une nouvelle génération du cinéma français. Y aurait-il des auteurs des Alpes-Maritimes dans ce mouvement ? C'était à cette question que nous voulions répondre lors de cette journée. Nous souhaitions éviter un simple festival de plus pour faire en quelque sorte un premier état des lieux. Nous avons ainsi réuni une dizaine de films dans une des salles du cinéma Mercury, place Garibaldi à Nice. En écrivant ces lignes je me souviens de l'ambiance à la fois naïve et enthousiaste, de la chaleur dans tous les sens du terme, et des espoirs alors caressés. Avec le recul, ce ne fut pas le détonateur d'un mouvement épique, mais la simple première pierre d'une histoire qui s'est construite sur la durée.
Avec le recul... Le film phare était Going back to... Nissa la Bèla de Christian Passuello, un moyen métrage découvert en janvier, un film entre fiction et documentaire, journal intime et réflexion poétique sur Nice, les niçois, leur histoire et leur culture. Je ressentais de manière paradoxale le choix de cet étendard, moi le parisien exilé au sud. Écrit par Jànluc Sauvaigo, le film de Christian montrait un retour au pays natal évoquant les romans de Louis Nucera et donnant la parole à des figures locales comme la fameuse poissonnière de la place St François, à l'artiste Ben ou aux animateurs du carnaval indépendant. Christian Passuello était déjà un réalisateur professionnel qui a continué à travailler pour la télévision, notamment pour ARTE, avec de belles choses autour de l'école de Nice ou Arc(o) Alpin(o) sur le violon traditionnel des Alpes. Suivait Le syndrome de Peter Pan, un court métrage réalisé par Kaloust Andalian quelques années auparavant. Le film mettait en scène Charlotte Véry et Bruno Abraham-Kremer. Bien que tourné à Paris, il représentait pour nous un idéal, du moins un modèle en termes de production. Kaloust est devenu depuis enseignant en cinéma à Nice, à l'ESRA Côte d'Azur puis à la Villa Arson. Besoin d'amour pour être heureux était un court métrage signé Joël Bayen-Sauneres, avec entre-autres le sosie de Peter Falk qui avait bâtit sa carrière sur des spectacles de théâtre autour du comédien de l'inspecteur Colombo. Ce film auto-produit, ambitieux dans l'écriture, représentait le type de films et d'auteurs que nous voulions soutenir. Joël a depuis fait d'autres courts-métrages, des documentaires de création, et pris d'autres voies, toujours dans le cinéma. Certains films présentés ce soir là m'ont moins marqué. Mais l'un d'eux, toujours avec le recul, ne manque pas de sel. Un peu sur le fil, nous avions retenu le court métrage d'un tout jeune garçon, Ciné-fiction, parodie du film de Quentin Tarantino qui avait marqué les esprits. Le film était l'œuvre de Xavier Gens qui a depuis fait son chemin et, un pied de chaque côté de l'Atlantique, a signé Frontière(s) en 2008 ou The divide en 2012. Comme quoi les choses ne prennent pas toujours la forme que l'on imagine. Mais cette première journée a posé les fondations de ce qui allait devenir les Rencontres Cinéma et Vidéo à Nice deux ans plus tard, leur esprit et leur ligne éclectique. Vingt ans plus tard, nous nous préparons une nouvelle fois à investir le cinéma Mercury. Ce sera en novembre.
Restons en 1997. Moins d'un mois plus tard, je retournais au Festival de Cannes, accrédité pour la première fois via l'association. Ce fut une tout autre expérience, avec une grande part consacrée aux contacts, aux rencontres avec d’autres structures et des auteurs. Plusieurs films français, cette année là, faisaient écho à nos propres préoccupations. Il y avait Western de Manuel Poirier, tourné en Bretagne avec la révélation de Sergi Lopez et la belle Marie Matheron que l'on reverra chez Chabrol, La femme défendue de Philippe Harel qui imposait en caméra subjective le visage d'Isabelle Carré, et surtout Marius et Jeanette vu à Un Certain Regard, qui va consacrer le succès de Robert Guédiguian et son cinéma de proximité tourné à L'Estaque, Marseille, Bouches du Rhône. Je me souviens encore de l'ambiance très chaleureuse de la projection, les rires et le sentiment de découvrir un univers simple et proche. Guédiguian et Poirier allaient devenir nos références pour expliquer le projet de l'association. Dans un autre registre, ce festival 1997 reste pour moi la révélation de trois auteurs. Je suis arrivé un peu par hasard à la projection de Ta'm-e gilās (Le goût de la cerise) de l’iranien Abbas Kiariostami et je dois confesser que, la fin de festival faisant son effet, j'ai piqué du nez lors de l'un des passages de ce film en voiture qui voit un homme suicidaire prendre en stop trois personnages sur une route de campagne typique du cinéaste. Mais la fin est tellement poignante que j'en suis resté sous le charme. Unagi (L'anguille) est ma première rencontre avec le cinéaste japonais Shōhei Imamura, rencontre qui démarre de façon assez raide par l’assassinat très graphique perpétré par le héros, Yamashita, sur sa femme adultère. Le film déroule une magnifique histoire de rédemption parfois rude, parfois drôle, toujours surprenante où là aussi la fin m'avait emmené sur des sommets. Au final, le jury qui n'avait pas vécu, selon la légende cannoise, des jours paisibles, se mis d'accord pour célébrer d'une double palme le japonais et l'iranien. Restait, hors compétition, Al-Massir (Le destin) de Youssef Chahine, une comédie musicale politique et historique qui me fit (re)découvrir le réalisateur Égyptien qui ne m’avait pas convaincu en 1985 avec Adieu Bonaparte. Al-Massir est porté par un souffle épique et la sainte colère de son auteur envers les intégrismes qu'il oppose à la danse, au chant, à l’intelligence et à la beauté des femmes. Une préoccupation qui, aujourd’hui, prend un tour plutôt amer. Chahine est mort et les cons qu'il attaquait dans l'Andalousie du XIIeme siècle à travers son personnage du philosophe Averroès sont plus virulents que jamais.
LES CONSEILS DE NOTRE EQUIPE :
Une liste de 227 longs métrages (sur les 443 sortis en salles), avec, pour les étoiles en couleur, des liens vers des textes écrits par les contributeurs.
LES CHOIX DE NOS AMIS ET LECTEURS :
Frédéric :
1- Lost Highway (Lynch) 2- Goodbye South, Goodbye (Hsiao-Hsien) 3- Hana-Bi (Kitano) 4- L'Anguille (Imamura) 5- Le Goût de la cerise (Kiarostami) 6- Reprise (Le Roux) 7- On connait la chanson (Resnais) 8- La Rivière (Ming-Liang) 9- Les Anges déchus (Kar-Wai) 10- Du jour au lendemain (Straub-Huillet)
Un simple amateur :
1- Lost Highway (Lynch) 2- Goodbye South, Goodbye (Hsiao-Hsien) 3- Hana-Bi (Kitano) 4- L'Anguille (Imamura) 5- Le Goût de la cerise (Kiarostami) 6- Généalogies d'un crime (R.Ruiz) 7- La Rivière (Ming-Liang) 8- On connait la chanson (Resnais) 9- The Pillow Book (Greenaway) 10- De beaux lendemains (Egoyan)
Mister Arkadin :
**** La Rivière (9)
*** Level Five (8) ; Pour rire (7) ; Marion (7) ; Looking for Richard (7) ; Le Goût de la cerise (7) ; Scream (7)
** Mars Attacks (6) ; Marius et Jeannette (6) ; Les Virtuoses (6) ; Tout le monde dit I Love You (6) ; Post coitum animal triste (6) ; Volte-Face (5) ; Didier (5) ; Lost Highway (5) ; De beaux lendemains (5) ; Fred (5) ; Généalogies d’un crime (5) ; Le Bossu (5) ; L’Anguille (5) ; Men in Black I (5) ; Nettoyage à sec (5) ; Ghost in the Shell (5) ; Le Monde perdu : Jurassic Park (5)
* La Vérité si je mens ! (4) ; Kaïrat (4) ; Le Cousin (4) ; L’Univers de Jacques Demy (4) ; Western (4) ; Larry Flynt (4) ; La Vie de Jésus (4) ; Lucie Aubrac (4) ; On connaît la chanson (3) ; Goodbye South, Goodbye (3) ; Austin Powers (3)
o Le Jour et la nuit (2)
pas assez de souvenir pour pouvoir noter : Hana-Bi ; Happy Together ; Le Destin ; When We Where Kings ; Nénette et Boni ; Les Anges déchus ; J’ai horreur de l’amour ; Le Septième Ciel ; Je ne vois pas ce qu’on me trouve ; Alien la Résurrection ; Le Mariage de mon meilleur ami ; Bean ; Batman et Robin
LE SONDAGE TWITTER DU DR. ORLOF :
Quel est le meilleur film sorti en 1997 ? (81 votants)
1er : "Lost Highway" (Lynch) (15 voix)
2ème : "On connaît la chanson" (Resnais) (13 voix)
3ème : "Ghost in the shell" (Oshii) (5 voix)
4ème : "Happy together" (Wong Kar Wai) (4 voix)
5ème : "Hana Bi" (Kitano), "Reprise" (Le Roux), "De beaux lendemains" (Egoyan), "Volte-face" (Woo) (3 voix)
Viennent ensuite avec 2 voix : Marius et Jeannette (Guédiguian), Level five (Marker), Western (Poirier), Contact (Zemeckis), L'Anguille (Imamura), La Vie de Jésus (Dumont)
1 voix : Généalogies d'un crime (Ruiz), Crazy six (Pyun), La Rivière (Tsai Ming-Liang), The House (Bartas), Post-coïtum, animal triste (Rouan), Kids return (Kitano), La Moindre des choses (Philibert), Matilda (De Vito), Box of Moonlight (DiCillo), Tout le monde dit I love you (Allen), Les Virtuoses (Herman), Roméo et Juliette (Luhrmann), Mars attaks!(Burton), Le cinquième élément (Besson), Le jour de la bête (de iglesia), Le Goût de la cerise (Kiarostami), Chamanka (Zulawski), Les Ailes de l'enfer (West), LA Confidential (Hanson), When we're kings (Hackford)
LE BOX-OFFICE :
1. Le Cinquième Elément, Luc Besson, 7 727 697 entrées
2. Men in black, Barry Sonnenfeld, 5 799 742 entrées
3. La Vérité si je mens !, Thomas Gilou, 4 899 862 entrées
4. Le Monde perdu : Jurassic Park, Steven Spielberg, 4 862 258 entrées
5. Hercule, John Musker & Ron Clements, 4 406 679 entrées
LES PRIX ET RECOMPENSES :
- Prix Louis-Delluc : On connaît la chanson (Alain Resnais) & Marius et Jeannette (Robert Guédiguian)
- Prix Méliès : On connaît la chanson (Alain Resnais)
- Prix Jean Vigo : La Vie de Jésus (Bruno Dumont)
- César du meilleur film : On connaît la chanson (Alain Resnais)
- Oscar du meilleur film : Le Patient anglais (Anthony Minghella)
- Festival de Venise, Lion d'or : Hana-bi (Takeshi Kitano)
- Festival de Cannes, Palme d'or : Le Goût de la cerise (Abbas Kiarostami) & L'Anguille (Shohei Imamura)
- Festival de Berlin, Ours d'or : Larry Flint (Milos Forman)
- Festival de Locarno, Léopard d'or : Le Miroir (Jafar Panahi)
- Festival de Saint-Sébastien, Coquille d'or : Rien ne va plus (Claude Chabrol)
A VOUS LA PAROLE !
A notre suite, nous vous invitons à dresser votre propre palmarès de l'année et à nous le faire parvenir, par l'intermédiaire des commentaires ou du bouton de contact, afin que nous le mentionnions à son tour ci-dessus.
(vous pouvez consulter la liste de tous les films sortis en France en 1997 sur le site Encyclo-Ciné)
| Tags : 1997, lynch, ruiz, greenaway, resnais, kitano, egoyan, allen, pacino, kiarostami, leroux | Lien permanent | Commentaires (7) | Imprimer | Facebook | | |
17/06/2016
Sur vos écrans en 1989
EDITORIAL :
Par Edouard S.
Abécédaire pour 1989
A comme Anthropophagie : En 1989, le "tabou ultime" n'a pas été évoqué dans quelque série Z horrifique mais dans deux films d'auteurs également respectés bien que de générations différentes. Etrangement, dans les deux cas, à travers le mode opératique. Au sens premier du terme dans Les Cannibales de Manoel de Oliveira, puisqu'il s'agit d'un film intégralement chanté. De manière moins directe dans Le Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant de Peter Greenaway, l'opéra n'étant que l'un des arts convoqués par le cinéaste. Les deux œuvres sont parmi les plus déroutantes qui soient. Votre serviteur avoue ne pas avoir accepté le jeu narratif du Portugais mais avoir été envoûté une nouvelle fois par les exercices plastiques du Britannique au sommet de sa carrière (comme son acteur français Richard Bohringer). Il faudrait un banquet pour fêter dignement cette deuxième place au Top ZA.
B comme Bicentenaire : Les 200 ans de la Révolution Française, c'étaient les Grands Travaux mitterrandiens, un défilé parisien imaginé par Jean-Paul Goude et suivi par 800 millions de téléspectateurs dans le monde, une masse considérable de publications et de débats historiques… et un film de 6 heures présenté en deux parties signées Robert Enrico et Richard Heffron, que l'échec critique et commercial condamna aux oubliettes, au point de le rendre même difficile à trouver en vidéocluB.
C comme Canada : Non seulement le québécois Denys Arcand a réalisé cette année son meilleur film, le surprenant Jésus de Montréal (Prix du jury à Cannes), mais David Cronenberg a passé un impressionnant palier en s'écartant quelque peu du cinéma de genre qu'il affectionne pour livrer le perturbant et superbe Faux-semblants. Ce n'est pas tout : voici que nous est présenté un certain Atom Egoyan, né en Egypte mais naturalisé canadien. Son Family viewing se coltine avec une grande habileté aux thèmes du voyeurisme et des nouvelles images. Egoyan : retenez ce nom, il faudra désormais faire aveC.
D comme Décès : Cette année, nous avons dit adieu à John Cassavetes, Bernard Blier, André Cayatte, Jean Bouise, Franklin J. Schaffner, Laurence Olivier, Noël-Noël, Silvana Mangano... Et "le 30 avril 1989, la mort a coupé le plus long plan-séquence de l'histoire du cinéma", comme l'a écrit Michel Sineux dans Positif. Il rendait là hommage à Sergio Leone et terminait son texte en évoquant l'incroyable ouverture imaginée par le cinéaste, allant des mains de Chostakovitch au travail jusqu'aux blindés dans la steppe, pour son dernier projet : Les 900 journées de LeningraD.
E comme Emir : Le film le plus ébouriffant de 1989 est venu de Yougoslavie, porté par le souffle des cuivres de Goran Bregovic. Le Temps des Gitans, cette sublime épopée tzigane, confirme que la Palme d'or obtenue à Cannes il y a quatre ans par Emir Kusturica pour Papa est en voyage d'affaires n'avait rien d'une incongruité. Un coup double n'aurait rien eu de scandaleux, même si le Prix de la mise en scène obtenu cette fois était parfaitement justifié. Assurément, pour la Palme, ce n'est que partie remisE.
F comme Fight the power : On ne s'est pas ennuyé cette année à Cannes. La claque du Festival a été administrée par Spike Lee. Lancé par le virulent Fight the power de Public Enemy en guise de générique et débutant comme une comédie colorée sur Brooklyn, son Do the right thing dérape sans retour vers l'explosion sociale et communautaire. Wim Wenders, président du jury cannois, a préféré récompenser un autre jeune cinéaste américain, Steven Soderbergh. Spike Lee lui en a aussitôt tenu rigueur, le menaçant de lui péter la gueule s'il le croisait à New York, un brin impulsiF.
G comme Gena : Elle a perdu son mari John, le génial Cassevetes. Elle a aussi illuminé d'une façon inédite le cinéma de Woody dans Une autre femme, l'un des meilleurs Allen. Une pensée pour la Rowlands, star sans liftinG.
H comme Hippo : Dans les cours de lycée et les amphis de fac, secrètement, la plupart des mecs ont commencé à rêver cette année de se faire appeler Hippo, de glander avec classe dans les rues de Paris, d'éteindre la Tour Eiffel d'un claquement de doigts et de faire tomber toutes les Nathalie de France. Un Monde sans pitié, d'Eric Rochant avec Hippolyte Girardot et Mireille Perrier, c'est un peu nos 400 Coups à nous, le début, en tout cas, d'une Nouvelle-Nouvelle-Vague du cinéma français espérée pour la décennie qui vient. Prenez date dans votre almanacH.
I comme Imamura : Apparu chez nous il y a quelques années à peine et récompensé, on s'en souvient, d'une Palme d'or en 1983 pour La Ballade de Narayama, Shohei Imamura bouscule depuis longtemps les écrans japonais. Depuis les années 60 exactement, d'où a été tiré Désir meurtrier, l'un de ses films les plus forts sur la passion amoureuse et ses déraillements (à quand la reprise des deux qui l'entourent dans sa filmographie, tout aussi surprenants, La Femme-insecte et Le Pornographe ?). Cependant, cette découverte fulgurante a produit pour certains un effet pervers : sous-estimer l'Imamura de 1989. Pluie noire, consacré au bombardement d'Hiroshima et à ses conséquences, a pu passer pour un film académique. Il n'en est rien pourtant. Malgré le sujet, la vitalité, la surprise, l'humanité n'ont pas déserté l'œuvre imamuresque. Non, notre homme n'est pas finI.
J comme Jumeaux : David Cronenberg, dans Faux-semblants, a dédoublé de manière bluffante Jeremy Irons l'écran. Ivan Reitman lui, dans Jumeaux, a imaginé que deux frères pouvaient avoir les traits de Danny De Vito et Arnold Schwarzenegger. Le résultat est-il probant sur le plan comique ? Les collaborateurs de Zoom Arrière ayant tenté l'expérience répondent plutôt par la négative. Il semblerait que n'importe quelle boisson alcoolisée provoque plus facilement l'hilarité que cette comédie-là, au hasard ce vin hongrois du nom de TokaJ.
K comme Kieslowski : Il fut peut-être LE grand bonhomme de 1988, grâce à la sortie conjointe de quatre joyaux de sa filmographie. Il a continué à procurer des frissons cette année avec Brève histoire d'amour. Il sera sans doute encore au plus haut l'an prochain puisque l'on annonce la sortie en France de son Décalogue, série de dix films d'une heure (dont le précédent cité et Tu ne tueras point en versions raccourcies), présentée à la Mostra de Venise en septembre dernier. On imagine cette collection profondément noire, peu portée sur le slapsticK.
L comme Laclos : Nous avions eu en 1983 une "guerre des Bond" (Jamais plus jamais vs Octopussy) et voilà que fut déclarée cette année une "guerre des Laclos". Deux adaptations des Liaisons dangereuses sont sorties sur les écrans français à neuf mois d'intervalle. Le film de Stephen Frears, portant le même titre que le fameux roman épistolaire, fut présenté avant celui de Milos Forman, Valmont. Le retard ne fut jamais comblé par celui-ci… La vigueur, la précision et l'acidité admirées dans le premier donnèrent au second une saveur bien fade. Au final, le résultat est sans appel (y compris au box office où Les Liaisons dangereuses obtiennent une belle 18ème place, juste derrière L'Arme fatale 2). Quoique… Dans notre tableau, deux personnes donnent, au contraire des autres, leur préférence au Forman. Et ce sont deux femmes… Aurait-on trouvé là un nouveau marqueur sexueL ?
M comme Monty Python : Il n'y aura plus de film ni d'émission ni de spectacle des Monty Python. Nous le pressentions, certes, depuis la gestation difficile du Sens de la vie, mais le 4 octobre dernier, l'un des six fantastiques, Graham Chapman, nous a quitté. Toutefois, comme ils nous l'ont appris à travers leurs sketches, la mort, il faut s'en moquer allègrement. Alors saluons plutôt la réussite de la greffe anglo-américaine (John Cleese et Michael Palin face à Kevin Kline et Jamie Lee Curtis) tentée par Un poisson nommé Wanda, la bonne tenue (d'après deux de mes collègues) d'Erik le Viking de Terry Jones et, bien sûr, la folle maestria dont fait preuve Terry Gilliam pour Les Aventures du Baron de Münchausen. De toute façon, un jour ou l'autre, nous finirons tous au funérariuM.
N comme Nicole : Calme blanc, de l'Australien Philip Noyce, est un bon petit thriller nautique qui restera pour une chose, la révélation d'une actrice d'avenir, Nicole Mary KidmaN.
O comme Orgasme : Quand Harry rencontre Sally est une bonne petite comédie romantique qui restera pour une chose, la simulation par le personnage de Meg Ryan d'un orgasme en plein restO.
P comme Performance : Le champion du box office est cette année un road movie détaillant le rapprochement de deux frères dont l'un est atteint d'une forme d'autisme. Rain Man, de Barry Levinson, a triomphé partout où il a été présenté, y compris au festival de Berlin d'où il est revenu lesté de l'Ours d'or. Face à Tom Cruise, c'est Dustin Hoffman qui endosse le rôle du dérangé Charlie Babbitt. Travaillant tics, attitudes et diction de façon très précise, il réalise une véritable performance qui semble ouvrir une voie dans laquelle ne manqueront certainement pas de s'engouffrer dans le futur d'autres stars de sa trempe, désireuses de décrocher elles aussi l'Oscar du meilleur acteur en se frottant au monde du handicaP.
Q comme Qualité : La décennie qui vient de se terminer aura été bonne pour le cinéma français "de qualité". Celui-ci ferait peut-être bien d'en profiter car il n'est pas évident que cela dure... En attendant, les réalisateurs capables de tenir leur rang entre les films très grand public et les réalisations indépendantes ou marginales ont encore solidement assuré en 1989. Nous pensons à Bertrand Blier (Trop belle pour toi), Patrice Leconte (Monsieur Hire), Bertrand Tavernier (La Vie et rien d'autre), Alain Corneau (Nocturne indien)... Et si l'on ajoute, dans des catégories différentes, un délicieux Rivette et la révélation Rochant, on admettra que cette année encore, il peut chanter le coQ.
R comme Rouleau-compresseur : L'Ecran Fantastique a titré "Le Cyclone de la rentrée", Première nous a prévenu sur sa une : "Vous n'y échapperez pas", et ni Télérama ni les Cahiers du Cinéma n'ont été en reste pour promouvoir le blockbuster. Un budget de 35 millions de dollars, un réalisateur qui monte, un Nicholson en Joker, un Prince sur la BO et finalement plus de 400 millions de recettes mondiales... C'est vrai que Batman, de Tim Burton, c'est pas mal. Mais disons qu'il n'y a pas de quoi se relever la nuit non plus, même pour Kim BasingeR.
S comme Suites : Retour vers le futur 2, Indiana Jones et la dernière croisade, Phantasm 2, SOS Fantômes 2, Hellraiser 2, L'Arme fatale 2, Big Top Pee Wee, La Mouche 2, Police Academy 6, Vampire… vous avez dit vampire ? 2… Voici, des plus honorables aux plus catastrophiques, les nombreuses suites présentes dans notre sélection. De là à dire qu'Hollywood manque d'idéeS…
T comme Tornatore : Un Oscar du meilleur film étranger, un Grand Prix du Jury à Cannes, un énorme succès dans les salles, etc. Cinéma Paradiso de Giuseppe Tornatore est très vite devenu le film-symbole brandi devant le grand public pour attiser la nostalgie du spectacle cinématographique à l'ancienne. Attendris, indulgents, nous éviterons de le juger trop sévèremenT.
U comme Union sacrée (L') : Dans notre tableau, 4 bulles pour le pire film de l'année. Avec Bruel, Berry, Arcady et Goldmann… c'était d'avance courU.
V comme Vingt-six : Comme il l'a savoureusement déclaré lui-même, dorénavant, sa carrière ne peut que décliner… Steven Soderbergh est devenu à 26 ans, le plus jeune lauréat de la Palme d'or (avec Louis Malle, coréalisateur du Monde du silence en 1955), pour son premier film Sexe, mensonges et vidéo, tourné avec très peu de moyens mais beaucoup d'intelligence. L'une des œuvres fondatrices du "nouveau cinéma indépendant américain", expression qui revient certes tous les dix ans comme un leitmotiV.
W comme Water-polo : Nous savions Nanni Moretti sportif, notamment grand amateur de football. Il le prouve plus que jamais dans Palombella Rossa, fantaisie ayant pour cadre une piscine dans laquelle se déroule un match de water-polo. Ce fut le film le plus apprécié par le staff de Zoom Arrière cette année. Nanni continue d'y débiter ses dialogues avec un excellent floW.
X comme X : L'essor de la vidéo et l'arrivée de Canal+ ont fini ces dernières années de faire basculer le genre pornographique de la salle de cinéma au salon. Seule une poignée de longs métrages a été distribuée en 1989 avec un classement X et aucun membre de notre équipe n'a pu en visionner. Parcourant leurs titres plus délicats les uns que les autres, est-ce vraiment dommage pour, par exemple, La Rousse elle fait vraiment tout, Réseau baise ou Elles sucent à genouX ?
Y comme Yankees : 1989, année noire pour l'économie du cinéma français. La fréquentation des salles tombe au plus bas et les productions américaines raflent la mise en s'octroyant 55% de parts de marché. Sur les 18 premiers films du box office, 14 sont américains et la bannière étoilée flotte au-dessus des 9 premières marches. Et comme si cela ne suffisait pas, en juillet, Laurent Fignon perd le Tour de France de cyclisme pour 8 secondes au profit de Greg Lemond ! Que nous reste-t-il ? Une victoire là où les Yankees ne risquent pas de nous enquiquiner : le Tournoi des Cinq Nations en RugbY.
Z comme Zidi : L'amuseur a dû en avoir assez, au moins pour un temps, de faire rire à si peu de frais depuis ses débuts. Par delà les affreux Rois du gag, les réussites relatives des comédies plus "sérieuses" que furent Les Ripoux puis Association de malfaiteurs étaient bien des signes annonciateurs d'une évolution chez Claude Zidi. Deux, avec Maruschka Detmers et Gérard Depardieu, est cette fois une vraie comédie dramatique. Dire qu'elle est satisfaisante serait un bien grand mot. Elle a toutefois valu à son auteur un entretien dans, mazette !, les Cahiers du Cinéma. Alors, pour l'avenir, sur Zidi, vous, vous miseZ ?
LES CONSEILS DE NOTRE EQUIPE :
Une liste de 187 longs métrages (sur les 384 sortis en salles), avec, pour les étoiles en couleur, des liens vers des textes écrits par les contributeurs.
Antoine | Céline | Christophe | Dr.Orlof | Edouard | FredMJG | Jean-Luc | Ludovic | Nolan | Rémi | Vincent | Timothée | |
Palombella rossa (Moretti) | **** | *** | **** | **** | **** | **** | ** | |||||
Le Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant (Greenaway) | *** |
*** |
**** |
**** |
**** |
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Le Temps des gitans (Kusturica) | *** | *** | *** | **** | **** | ** | *** | |||||
Incidents de parcours (Romero) | *** | **** | **** | |||||||||
Faux-Semblants (Cronenberg) | **** | * | **** | **** | **** | *** | *** | ** | * | *** | ||
Les Liaisons dangereuses (Frears) | *** | ** | *** | *** | *** | ** | *** | *** | ** | *** | *** | |
Les Aventures du baron de Münchausen (Gilliam) | *** | ** | *** | *** | *** | *** | *** | ** | *** | |||
Invasion Los Angeles (Carpenter) | ° | *** | ** | **** | **** | **** | *** | |||||
La Bande des quatre (Rivette) | *** | **** | *** | ** | *** | |||||||
Trop belle pour toi (Blier) | * | *** | *** | **** | *** | ** | ** | *** | *** | *** | ||
Do the Right Thing (Lee) | *** | **** | ** | *** | **** | ** | *** | * | ||||
Un monde sans pitié (Rochant) | *** | *** | *** | ** | *** | *** | ||||||
Brève Histoire d'amour (Kieslowski) | *** | *** | *** | *** | ||||||||
Monsieur Hire (Leconte) | ** | *** | *** | *** | *** | ** | *** | |||||
Abyss (Cameron) | *** | *** | ** | ** | **** | ** | ** | *** | ** | *** | ||
Une autre femme (Allen) | **** | *** | ** | ** | *** | |||||||
Désir meurtrier (Imamura) | *** | **** | ||||||||||
Femmes au bord de la crise de nerf (Almodovar) | *** | ** | ** | **** | ** | ** | *** | |||||
Retour vers le futur 2 (Zemeckis) | *** | ** | ** | ** | ** | *** | *** | ** | *** | |||
Mystery Train (Jarmusch) | *** | ** | *** | *** | ||||||||
Nocturne indien (Corneau) | *** | ** | *** | ** | *** | |||||||
Un poisson nommé Wanda (Crichton) | ** | ** | *** | ** | **** | ** | ** | ** | ** | |||
Sexe, mensonges et vidéo (Soderbergh) | *** | **** | ** | ** | **** | ** | * | * | ** | * | *** | |
Indiana Jones et la dernière croisade (Spielberg) | ** | ** | * | ** | ** | ** | * | *** | **** | ** | *** | |
Alice (Svankmajer) | ** | ** | **** | ** | ** | ** | **** | |||||
Veuve mais pas trop (Demme) | ** | * | *** | *** | *** | |||||||
La Vie et rien d'autre (Tavernier) | *** | ** | ** | *** | ** | |||||||
Yaaba (Cissé) | ** | ** | **** | |||||||||
High Hopes (Leigh) | ** | *** | *** | |||||||||
Jésus de Montréal (Arcand) | ** | *** | *** | |||||||||
Family Viewing (Egoyan) | ** | *** | *** | |||||||||
Angoisse (Luna) | *** | *** | ||||||||||
Erik le Viking (Jones) | *** | *** | ||||||||||
Le Prince Nezha triomphe du roi Dragon (Wang, Yan & Xu) | **** | |||||||||||
Le Café des jules (Vecchiali) | **** | |||||||||||
Les Insoumis (Brocka) | **** | |||||||||||
Rouge (Kwan) | **** | |||||||||||
Noce blanche (Brisseau) | * | *** | ** | * | **** | *** | ** | * | ** | |||
Baxter (Boivin) | ** | ** | ** | *** | ** | ** | ||||||
Mes nuits sont plus belles que vos jours (Zulawski) | * | *** | *** | ** | ** | |||||||
Calme blanc (Noyce) | ** | ** | ** | ** | *** | |||||||
Pluie noire (Imamura) | *** | * | *** | ** | ||||||||
Batman (Burton) | ** | *** | ** | ° | ** | *** | ** | ** | ** | * | ** | |
Tucker (Coppola) | ° | *** | **** | |||||||||
Talk Radio (Stone) | * | *** | *** | |||||||||
Une histoire de vent (Loridan & Ivens) | ** | *** | ** | |||||||||
Quand Harry rencontre Sally (Reiner) | ° | *** | ** | ** | ** | ** | * | ** | *** | ** | * | |
Cinéma Paradiso (Tornatore) | * | ** | ** | ** | * | * | *** | *** | ||||
Force majeure (Jolivet) | ** | ** | ** | ** | ** | |||||||
Les Aventures d'Eddie Turley (Courant) | ** | *** | ||||||||||
Le Petit Diable (Benigni) | ** | *** | ||||||||||
Le Petit Dinosaure et la vallée des merveilles (Bluth) | *** | ** | ||||||||||
Great Balls of Fire (McBride) | ** | *** | ||||||||||
Le Voleur de savonnettes (Luchetti) | ** | *** | ||||||||||
Valmont (Forman) | *** | ** | * | **** | ** | * | ° | |||||
Y a-t-il un flic pour sauver la reine ? (Zucker) | * | * | ** | ** | * | * | *** | *** | ** | |||
Cop (Harris) | ** | ** | *** | * | ||||||||
Peaux de vaches (Mazuy) | ** | * | *** | ** | ||||||||
Ganashatru - Un ennemi du peuple (Ray) | ** | *** | * | ** | ||||||||
Après la guerre (Hubert) | * | ** | ** | * | * | **** | ||||||
Les Maris, les femmes, les amants (Thomas) | * | ** | *** | |||||||||
Mort d'un commis voyageur (Schlöndorff) | ** | * | *** | |||||||||
Splendor (Scola) | ** | * | *** | |||||||||
Les Baisers de secours (Garrel) | *** | ** | * | |||||||||
Sans espoir de retour (Fuller) | ** | ** | ** | |||||||||
Zanzibar (Pascal) | ** | ** | ** | |||||||||
Le Peuple singe (Vienne) | *** | |||||||||||
Le Grand Défi (Anspaugh) | *** | |||||||||||
Les Eaux printanières (Skolimowski) | *** | |||||||||||
Tolérance (Salfati) | *** | |||||||||||
Dernière Sortie pour Brooklyn (Edel) | *** | |||||||||||
La Loi criminelle (Campbell) | *** | |||||||||||
Comic Book Confidential (Mann) | *** | |||||||||||
Rain Man (Levinson) | ** | *** | ** | ** | * | * | ° | ** | ||||
Romuald et Juliette (Serreau) | ° | ** | *** | ** | ** | * | * | |||||
Mes meilleurs copains (Poiré) | * | * | ** | *** | ** | * | ** | ° | ||||
Calendrier meurtrier (O'Connor) | * | *** | ||||||||||
Le Blob (Russell) | ** | ** | ||||||||||
Phantasm II (Coscarelli) | ** | ** | ||||||||||
Le Sorgho rouge (Zhang) | ** | ** | ||||||||||
Je suis le seigneur du château (Wargnier) | ° | *** | ** | |||||||||
La Légende du saint buveur (Olmi) | ° | ** | *** | |||||||||
Le Maître de musique (Corbiau) | * | * | *** | |||||||||
L'Amour est une grande aventure (Edwards) | * | * | *** | |||||||||
La Fille de quinze ans (Doillon) | *** | * | * | |||||||||
L'Enfant de l'hiver (Assayas) | ** | ** | * | |||||||||
Chambre à part (Cukier) | ** | ** | * | |||||||||
Permis de tuer (Glen) | ° | * | * | ** | *** | * | ||||||
Mississippi Burning (Parker) | ** | * | ** | * | * | * | ||||||
S.O.S. fantômes II (Reitman) | * | ** | ° | * | * | *** | ° | |||||
New York Stories (Allen, Coppola & Scorsese) | * | * | ** | * | ° | ** | ||||||
Black Rain (Scott) | * | * | ** | * | * | * | ||||||
Roselyne et les lions (Beineix) | * | ** | * | ° | ** | |||||||
Bunker Palace Hotel (Bilal) | ** | ° | ** | * | * | |||||||
I Want to Go Home (Resnais) | ** | ° | * | ** | ||||||||
Astérix et le coup du menhir (Grimond) | * | * | * | ** | ||||||||
Le Cauchemar de Freddy (Harlin) | ° | ** | ** | |||||||||
Les Cannibales (Oliveira) | ** | ° | ** | |||||||||
Le Mystère d'Oberwald (Antonioni) | * | ** | * | |||||||||
Une saison blanche et sèche (Palcy) | * | * | ** | |||||||||
La Dernière Cible (Van Horn) | ** | * | ||||||||||
La boca del lopo (Lombardi) | ** | * | ||||||||||
Deux (Zidi) | ** | * | ||||||||||
Le Retour des mousquetaires (Lester) | ** | * | ||||||||||
L'Ami retrouvé (Schatzberg) | ** | * | ||||||||||
Hellraiser 2 : les écorchés (Randel) | ** | * | ||||||||||
Les Enfants du désordre (Bellon) | ** | * | ||||||||||
Boris Godounov (Zulawski) | * | ** | ||||||||||
Pink Cadillac (Van Horn) | ** | * | ||||||||||
Domani domani (Luchetti) | ** | |||||||||||
High Spirits (Jordan) | ** | |||||||||||
Futur immédiat - Los Angeles 1991 (Baker) | ** | |||||||||||
Withnail and I (Robinson) | ** | |||||||||||
Parrain d'un jour (Mamet) | ** | |||||||||||
Helsinki Napoli (M. Kaurismäki) | ** | |||||||||||
J'ai épousé une extraterrestre (Benjamin) | ** | |||||||||||
Le Philosophe (Thome) | ** | |||||||||||
Un cri dans la nuit (Schepisi) | ** | |||||||||||
Esclaves de New York (Ivory) | ** | |||||||||||
Scandal (Caton-Jones) | ** | |||||||||||
The Tall Guy (Smith) | ** | |||||||||||
Etat de choc (Becker) | ** | |||||||||||
Confession criminelle (Walton) | ** | |||||||||||
Ariel (A. Kaurismäki) | ** | |||||||||||
Histoires d'Amérique (Akerman) | ** | |||||||||||
La Ville zéro (Chakhnazarov) | ** | |||||||||||
Comédie d'amour (Rawson) | ** | |||||||||||
La Femme de Rose Hill (Tanner) | ** | |||||||||||
Oliver et compagnie (Scribner) | ** | |||||||||||
Big Top Pee-Wee (Kleiser) | ||||||||||||
L'Arme fatale 2 (Donner) | ° | ** | ° | ** | * | * | ||||||
Tequila Sunrise (Towne)) | * | ° | ** | |||||||||
Les Accusés (Kaplan) | * | * | * | |||||||||
Jumeaux (Reitman) | ** | ° | * | ° | * | |||||||
Jeu d'enfant (Holland) | ° | ** | ||||||||||
Marquis (Xhonneux) | ° | ** | ||||||||||
Les Cinéphiles (Skorecki) | ° | ** | ||||||||||
La Vouivre (Wilson) | * | * | ||||||||||
Chimère (Devers) | * | * | ||||||||||
La Révolution française (Enrico & Heffron) | * | * | ||||||||||
Working Girl (Nichols) | ** | ° | * | * | ° | ° | * | |||||
Gorilles dans la brume (Apted) | * | * | * | ° | ||||||||
Family Business (Lumet) | * | * | * | ° | ||||||||
Cocktail (Donaldson) | ° | ** | ° | |||||||||
Radio Corbeau (Boisset) | * | ° | * | |||||||||
La Mouche 2 (Walas) | * | ° | * | |||||||||
Les Bois noirs (Deray) | * | ° | * | |||||||||
Vanille fraise (Oury) | * | * | ° | |||||||||
Le Piège de Vénus (Van Ackeren) | * | |||||||||||
La Soule (Sibra) | * | |||||||||||
Scoop (Kotcheff) | * | |||||||||||
Embrasse-moi (Rosier) | * | |||||||||||
Un tour de manège (Pradinas) | * | |||||||||||
Voyageur malgré lui (Kasdan) | * | |||||||||||
The Kiss (Densham) | * | |||||||||||
Police Academy 6 : S.O.S. ville en état de choc (Bonerz) | * | |||||||||||
Le Plus escroc des deux (Oz) | * | |||||||||||
Docteur Jekyll et Mister Hyde (Kikoïne) | * | |||||||||||
Baptême (Féret) | * | |||||||||||
Jusqu'au bout du rêve (Robinson) | * | |||||||||||
Old Gringo (Puenzo) | * | |||||||||||
L'Orchestre rouge (Rouffio) | * | |||||||||||
Pentimento (Marshall) | * | |||||||||||
La Chute des aigles (Franco) | * | |||||||||||
Les Cigognes n'en font qu'à leur tête (Kaminka) | * | ° | ||||||||||
Cookie (Seidelman) | ° | * | ||||||||||
Young Guns (Cain) | * | ° | ° | |||||||||
Vampire... vous avez dit vampire ? 2 (Wallace) | ° | |||||||||||
La Salle de bain (Lvoff) | ° | |||||||||||
Clash Commando (Ho) | ° | |||||||||||
Cocoon, le retour (Petrie) | ° | |||||||||||
Rosalie fait ses courses (Adlon) | ° | |||||||||||
M.A.L. Mutant aquatique en liberté (Cunningham) | ° | |||||||||||
La Barbare (Darc) | ° | |||||||||||
Cyborg (Pyun) | ° | |||||||||||
Chien de flic (Daniel) | ° | |||||||||||
L'Invité surprise (Lautner) | ° | |||||||||||
Sauf votre respect (Hamilton) | ° | |||||||||||
Comédie d'été (Vigne) | ° | |||||||||||
Punisher (Goldblatt) | ° | |||||||||||
Ninja, American Warrior (Ho) | ° | |||||||||||
Kickboxer (Worth) | ° | ° | ||||||||||
Haute Sécurité (Flynn) | ° | ° | ||||||||||
Cousins (Schumacher) | ° | ° | ||||||||||
Johnny Belle Gueule (Hill) | ° | ° | ||||||||||
Les Dieux sont tombés sur la tête, la suite (Uys) | ° | ° | ° | |||||||||
L'Union sacrée (Arcady) | ° | ° | ° | ° | ||||||||
Antoine |
Céline |
Christophe |
Dr.Orlof |
Edouard |
FredMJG |
Jean-Luc |
Ludovic |
Nolan |
Rémi |
Vincent |
Timothée |
Inédits, courts et moyens métrages :
Antoine | Céline | Christophe | Dr.Orlof | Edouard | FredMJG | Jean-Luc | Ludovic | Nolan | Rémi | Vincent | Timothée | |
Elephant (Clarke, mm) | ** | *** | *** | **** | ** | ** | ||||||
Les Sièges de l'Alcazar (Moullet, mm) | * | ** | ** | *** | *** | |||||||
Seuls (Smolders, cm) | *** | |||||||||||
Le dixième clandestin (Lina Wertmuller) | ** | |||||||||||
Caracas (Michael Schottenberg) | ** | |||||||||||
Le rendez vous de Travers (Michael Gwisdek) | ** | |||||||||||
El río que nos lleva (Antonio del Real) | ** | |||||||||||
Le prisonnier de St Petersbourg (Ian Pringle) | ** | |||||||||||
Sept femmes (Thome) | * | |||||||||||
Maya (Marcello Avallone) | * | |||||||||||
L.A. Bounty (Worth Keeter) | * |
LES CHOIX DE NOS AMIS ET LECTEURS :
Frédéric :
1- Désir meurtrier (Imamura) Faux-Semblants (Cronenberg) 3- La Bande des quatre (Rivette) 4- Palombella Rossa (Moretti) 5- Invasion Los Angeles (Carpenter) 6- L'Amour est une grande aventure (Edwards) 7- Les Cannibales (de Oliveira) 8- Les Baisers de secours (Garrel) 9- Voyageur malgré lui (Kasdan) 10- Batman (Burton)
Inédits : Elephant (Clarke) Les Sièges de l'Alcazar (Moullet)
Un simple amateur :
1- Palombella rossa (Moretti) 2- Le Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant (Greenaway) 3- Le Temps des gitans (Kusturica) 4- La Bande des quatre (Rivette) 5- Brève Histoire d'amour (Kieslowski) 6- Le Café des jules (Vecchiali) 7- Les Liaisons dangereuses (Frears) 8- Faux-semblants (Cronenberg) 9- Les Aventures du baron de Münchausen (Gilliam) 10- Trop belle pour toi (Blier)
Pierre :
Top 12 : 1-Faux-semblants (Cronemberg) 2-Le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant (Greenaway) 3-Monsieur Hire (Leconte) 4-Les aventures d'Eddy Turley (Courant) 5-Angoisse (Luna) 6-Les liaisons dangereuses (Frears) 7-Rouge (Kwan) 8-Noce blanche (Brisseau) 9-Yaaba (Ouedraogo) 10-Alice (Svankmajer) 11-Abyss (Cameron) 12-Carnets de notes sur vêtements et villes (Wenders)
39 hors liste suivants : The last of England (Jarman)*** Le passeur (Gaup)*** Manika, une vie plus tard (Villiers)*** La vie en plus (Hughes)*** Fair game (Orfini)*** Khandhar, les ruines (Sen)*** La chevauchée de feu (Vincer)*** La citadelle (Chouikh)*** Le garçon de courses (Chakhnazarov)** Tabataba (Rajaonarivelo)** La petite Vera (Pitchoul)** L'homme qui voulait savoir (Sluizer)** Rouge Venise (Périer)** Initiation d'une jeune marquise (Reinhardt)** L'adieu au roi (Milius)** Bandini (Deruddere)** Le messager de la mort (Thompson)** Les yeux du désir (Blumemberg)** Bal poussière (Duparc)** Heaven (Keaton)** Cher frangin (Mordillat)** Nyamanton (Sissoko)** Kinjite (Thompson)** Les deux Fragonard (le Guay)** Kenny (Gagnon)** Chute mortelle / Overdose (Pallardy)** Mr North (Huston)** Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer? (Benoit)* Cheeseburger film sandwich (Dante, Gottlieb, Weiss, Horton, Landis)* Lui et moi (Dorrie)* Karaté kid 3 (Avildsen)* Les passagers de l'angoisse (Fuller)* Son alibi (Beresford)* Burning secret (Birkin)0 Buster (Green)0 Suivez cet avion (Ambard)0 Love dream (Finch)00 Périgord noir (Ribowski)00 Le scorpion rouge (Zito)000
47 longs métrages inédits : 1-Dr Caligari (Sayadian)**** 2-Site 2 (Panh)**** 3-Split (Shaw)*** 4-The dark planet (Corben et Wheate)*** 5-Spirits of the air, gremlins of the cloud (Proyas)*** 6-Society (Yuzna)*** 7-Paganini (Kinski)*** 8-Sermoes, a historia de Antonio Vieira (Bressane)*** 9-Rodrigo D no futuro (Gaviria)*** 10-Les sorcières (Roeg)*** 11-Urutsokidoji (Takayama)*** 12-Backtrack (Hopper)*** 13-Fernand deligny, à propos d'un film à faire (Victor)*** 14-Far from home (Avis)*** 15-Amour défendu (Dziuba)*** 16-Banlieusards (Dante)*** 17- The nasty girl (M Verhoeven)*** 18-Standard (Acha)*** 19-Just heroes (Woo)** 20-Toxic avenger part 2 (Kaufman)** 21-La main du saigneur (Palm)** 22-Robot-war (Harada)** 23-Scènes intimes dans une salle de bains (Hermosillo)** 24-Visitors (Ersgard)** 25-Témoin à tuer (Mandel)** 26-Class 1999 (Lester)** 27-Contes d'outre tombe (Zemeckis, Donner, Hill)** 28-l'oncle Buck (Hughes)** 29-The borrower (mc Naughton)** 30-Le sapin a les boules (Chechik)** 31-The fourth war (Frankenheimer)** 32-Bykeuses contre morts-vivants (Hoskins)** 33-Jeu d'espion (Wu)** 34-Kasam vardi kee (Mitra)** 35-Journal intime d'une paysanne (Vilsmaier)* 36-Evil train (Kwitny)* 37-Terror, sexo y brujeria / Narco satanico (Portillo)* 38-Expérience interdite (Saville)* 39-les héritiers de la haine (Chetwynd)* 40-Les enfants de la nuit (Meisel)* 41-Blue angel café (D'Amato)* 42-Begotten (Mehrige)* 43-La princesse de Satan (Gordon)0 44-Preuves à l'appui (Crichton)0 45-Désorganisation de malfaiteurs (Kouf)0 46-Zombie academy (Acomba)0 47-Breakdown (Winters)000
13 Courts métrages : 1-Le club des abandonnés (Barta)***** 2-Lumière obscurité lumière (Svankmajer)***** 3-Seuls (Knauff et Smolders)**** 4-The mummy's dream (Ito)*** 5-Meat love (Svankmajer)*** 6-L'île aux fleurs (Furtado)*** 7-Knick Knack (Lasseter)*** 8-A grand day out (Park)*** 9-Next (Purves)** 10-Hubdub in the baobab (Kotting)** 11-Walk to East village (Sullivan)** 12-Madame pipi (Burgard)** 13-l'oeil du cyclone (Mulloy)*
11 moyens métrages : 1-Maria (Sokourov)**** 2-Histoire(s) du cinéma 2 : Une histoire seule (Godard)*** 3-100 days of Adolf Hitler (Schlingensief)*** 4-Elephant (Clarke)*** 5-Les morts de la Seine (Greenaway)*** 6-Le reflet de la vie (De Latour)*** 7-Perdues dans New-York (Rollin)*** 8-El reino de Victor (Ulloa)** 9-César Babarius contre les bassis-mosans (Hardy)** 10-Marseille de père en fils (Comolli)** 11-No such things as gravity (Wittenstein)**
Mister Arkadin :
*** : Trop belle pour toi (8) ; Brève histoire d’amour (7)
** : Un monde sans pitié (7) ; Pluie noire (7) ; Mes meilleurs copains (6) ; Sexe, mensonges et vidéo (6) ; Une autre femme (6) ; Indiana Jones et la dernière croisade (6) ; I Want to Go Home (6) ; Family Viewing (6) ; Femmes au bord de la crise de nerf (6) ; Batman (6) ; Romuald et Juliette (6) ; Le Temps des gitans (6) ; La Fille de quinze ans (6) ; Mort d’un commis voyageur (5) ; La Vie et rien d’autre (5) ; Nocturne indien (5) ; Les Liaisons dangereuses (5) ; Palombella rossa (5) ; Les Sièges de l’Alcazar (5) ; Retour vers le futur 2 (5) ; Great Balls of Fire (5)
* : Cinéma Paradiso (4) ; La Révolution française (4) ; New York Stories (4) ; Rain Man (4) ; Noce blanche (4) ; Monsieur Hire (4) ; Splendor (4) ; Yaaba (4) ; Bunker Palace Hotel (4) ; Les Cinéphiles (4) ; Valmont (3) ; Deux (3)
o :
- (vus, mais plus assez de souvenirs pour noter ; sont par définition absents ceux que j’ai vus, mais qui m’ont laissé tellement peu de souvenirs que je ne m’en rappelle même plus !) : Do the Right Thing ; Abyss ; Zanzibar ; Une saison blanche et sèche ; Désir meurtrier
LE SONDAGE TWITTER DU DR. ORLOF :
Quel est le meilleur film sorti en 1989 ? (80 votants)
1- Faux-semblants (David Cronenberg) (12 voix)
2- They live (John Carpenter) (8 voix)
3- Palombella Rossa (Nanni Moretti) (7 voix)
4- Sexe, mensonges et vidéo (Soderbergh) (6 voix)
5- Do the right thing (Lee), Les Liaisons dangereuses (Frears), Indiana Jones et la dernière croisade (Spielberg), La Vie et rien d'autre (Tavernier) (4 voix)
9- Le Temps des gitans (Kusturica), La bande des quatre (Rivette), Abyss (Cameron) (3 voix)
Viennent ensuite avec 2 voix : Mystery Train (Jarmusch), Pluie noire (Imamura), Cop (Harris), Cinema Paradiso (Tornatore)
Et 1 voix : Un monde sans pitié (Rochant), Tucker (Coppola), Les Baisers de secours (Garrel), Le Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant (Greenaway), Noce blanche (Brisseau), Quand Harry rencontre Sally (Reiner), Batman (Burton), Un poisson nommé Wanda (Crichton), Talk radio (Stone), La Fille de 15 ans (Doillon), Retour vers le futur 2 (Zemeckis), Les Aventures du baron de Munchausen (Gilliam), Erik le vicking (Jones), Jusqu'au bout du rêve (Robinson)
LE BOX-OFFICE :
1. Rain Man, Barry Levinson, 6 474 520 entrées
2. Indiana Jones et la Dernière Croisade, Steven Spielberg, 6 249 271 entrées
3. Retour vers le futur 2, Robert Zemeckis, 2 992 497 entrées
4. Oliver et Compagnie, George Sribner, 2 858 997 entrées
5. Un poisson nommé Wanda, Charles Crichton, 2 212 414 entrées
LES PRIX ET RECOMPENSES :
- Prix Louis-Delluc : Un monde sans pitié (Eric Rochant)
- Prix Méliès : Monsieur Hire (Patrice Leconte)
- Prix Jean Vigo : Chine ma douleur (Dai Sijie)
- César du meilleur film : Trop belle pour toi (Bertrand Blier)
- Oscar du meilleur film : Rain Man (Barry Levinson)
- Festival de Venise, Lion d'or : La Cité des douleurs (Hou Hsiao-hsien)
- Festival de Cannes, Palme d'or : Sexe, mensonges et vidéo (Steven Soderbergh)
- Festival de Berlin, Ours d'or : Rain Man (Barry Levinson)
- Festival de Locarno, Léopard d'or : Pourquoi Bodhi-Dharma est-il parti vers l'Orient ? (Yong Kyun-bae)
- Festival de Saint-Sébastien, Coquille d'or : Voyageurs sans permis (Andreï Kontchalovsky) & La Nacion Clandestina (Jorge Sanjines)
A VOUS LA PAROLE !
A notre suite, nous vous invitons à dresser votre propre palmarès de l'année et à nous le faire parvenir, par l'intermédiaire des commentaires ou du bouton de contact, afin que nous le mentionnions à son tour ci-dessus.
(vous pouvez consulter la liste de tous les films sortis en France en 1989 sur le site Encyclo-Ciné)
| Tags : 1989, greenaway, moretti, kusturica, romero, cronenberg, frears, gilliam, carpenter, rivette, blier | Lien permanent | Commentaires (18) | Imprimer | Facebook | | |
15/05/2016
Sur vos écrans en 1988
EDITORIAL :
Par notre invité spécial, Pierre Audebert
Journal d'un condamné : après électrotéléportation (simple, brancher Cahiers du cinéma sur Positif!) 507 films, 30 jours de voyage et quelques complicités...
Janvier
"Le changement minimum entre deux plans est le constituant élémentaire du langage cinématographique". Le cinéaste expérimental allemand Werner Nekes le démontre de façon didactique dans Cinémagica, documentaire fleuve sur les images animées. S'y reflète le régime d'images de mon voyage dans le passé (de l'enchaînement minimum entre deux films...). Entrevu la beauté lumineuse d'El sur, presque par hasard. Le second film de Victor Erice acclamé à Cannes en son temps sort à la sauvette après six ans de purgatoire. Première B au lycée L. Tous les mardis soirs, je me rends religieusement à des séances art et essai... Je retrouve parmi les habitués de la ville de P. mon prof d'espagnol. A bonne distance, nous apprécions à l'unisson une programmation rêvée. Son rire résonne encore des premières frasques d'Almodovar. Nous apprécierons successivement Salaam Bombay, Drowning by numbers ou le Sud en version traumatisée de Solanas. Point cardinal récurrent et ancrage de cette année marquée aussi par la découverte de la vraie vie, de la vodka et des nuits blanches. J'ai mal à la mémoire. Je titube sous les coups d'un prix cannois. Un polonais inconnu vient de jeter une ombre sur l'année avec quatre pépites noirissimmes et éblouissantes. Écho d'un chat qu'on étrangle dans une rue de Varsovie et gueule de bois de Remo Forlani qui ne voit sur RTL qu'"insolent navet et œuvre répugnante". Une fille, lunettes noires sur capuche blanche, me glisse un papier dans la poche. "Trois fois Jean-Claude Brisseau s'exerce... Trois fois il raconte la même histoire ou presque... C.".
Février
Quartier latin. Toujours embrumé par les visions et des relents pleins de bruit et de fureur qui me perturberont longtemps. La vietsploitation continue son enfumage, abreuvant les nostalgiques : clip intime et poignant de Dear America, correct mais un peu putassier Saigon, l'enfer pour deux flics et ce bien carré Hamburger hill, avec ses gi's en nems sur barbecue (moins subtil que le pudding flambé d'Angelica!). Devant la fontaine St Michel, le dernier des mac mahoniens rédige des missives pour la postérité. Ça sent le roussi pour les soixante-huitards américains... Mais les mots griffonnés en bout de course ont abandonné l'abrasif du dramaturge et saluent un auteur "délaissant un temps sa panoplie de cinéaste engagé". Brouhaha, flashes. Des hordes de pénitents se traînent vers moi sur leurs genoux à vif, agitant pancartes et chapelets. Explosion...
Quelle époque... Tragédie finale à Ouvéa, première Intifada. Le Building à Bezançon. Le 11 octobre le Gaumont Opéra et le 14 octobre le Beaubourg. Et donc ce 22, attentat et bousculade à la sortie du St Michel. 13 blessés dont quatre graves. Pas de prison ferme pour les membres de l'Agrif. Judas n'a été qu'un mauvais lieutenant. Et pas question d'IVG pour Marie Madeleine. Silence (des anges) au Vatican. Le père Berthier dénonce dans Télérama une vision du monde où le péché est toujours une faute liée à la sexualité...
Mars
Le petit Jésus est donc revenu parmi les siens, plus œcuménique que jamais. La satire façon Free time Chatiliez flatte les brebis (galeuses) du seigneur comme le prolo qui l'œil humide, voit l'esprit Groseille déteindre sur Momo Le Quesnoy. Quatre millions d'ouailles au pays de Bernadette - ne pas oublier ce bide à la noix, grand succès en province. Rire plutôt avec Rob Reiner et Peter Falk, nous replongeant en enfance pour Princess bride, quand John Hughes choisit la vie adulte avec Un ticket pour deux. Un ticket, deux amis pour la vie et un finale à la Capra. Année triomphale pour la comédie populaire. Celle réjouissante du travail en mars – ou comment entrer dans le Moullet ? - ou d'un temps où le merle Mocky vient chatouiller la force tranquille et agiter la génération Mitterrand d'une onde de plaisir dispersive. Jacqueline Maillan enflamme encore le docteur comme un courant alternatif. Stéthoscope à même la vhs, il se lance dans l'autopsie de Tim Burton, nouveau trublion américain, qui trouve "en redonnant naissance à des corps « imparfaits » une incroyable profondeur". Beetlejuice ou le rire de profundis. Quittant la Bourgogne - sans monter à Solutré mais pas sans une offrande à Saint Bouyxou - je suis pris en chasse dans les faubourgs de Ciné city par une horde de Toons déglingués. Oh Zoom arrière, tu n'es pas un long fleuve tranquille...
Avril
"Le film fait ressentir tout de même, à travers ses yeux, quelque chose de la fascination puis de la peur que peuvent inspirer le monde animal (libre mais violent) à un enfant." 1988, un zoo la nuit. Le nageur au long cours qui m'a fait plonger dans ce grand merdier du cinéma populaire ne se doutait pas que 55 ans plus tard, le public coulerait à ces bestioles des yeux de bisounours. 9 millions d'entrées France pour quelques dauphin, la même chose pour un ours, auxquels s'ajoutent 2 millions pour Jean-Paul et les lions. Ce qui finalement fascine les enfants du Grand bleu, ce ne sont pas tant des mammifères marins rigolards mais peu sensuels que l'immersion réussie dans un liquide amniotique pour une longue séance d'antistress. Aussi je m'y adonnerai trois fois cet été là (j'ai perdu ma mère jeune). Par contre, aucune fascination pour les alpages préfabriqués de Jean-Jacques Annaud et la solitude de l'ourson coureur de fond. De quoi faire flipper l'oncle Ed et les dauphins : "Deux heures trente à partager les émotions d'un animal, pour qui n'est pas familier de ces bêtes là, c'est long". Mais vint Chatran et tout d'un coup "Les enfants du ciel sont les étoiles scintillantes, les enfants de la terre sont les champignons, les enfants de l'eau sont les gouttes de rosée, les enfants de la forêt sont les arbrisseaux...". Alors, adieu Crocodile dundee, Roger rabbit, Mowgli et les Aristochats, Rox, Rocky, Bigfoot, Benji sans malice et alouette déplumée.
Mai
Suis allé boire un café à Cannes, j'm'y suis pelé. Préféré repartir pour Bagdad... Une créature de la nuit - entre l'Irma vep de Feuillade et celle d'Assayas - me lance sous la lune ce chant tubulaire ("Calling youuu..."). Elle a gravé à la pointe de la flèche "Décidément à Cannes, on adore la campagne". "Le toujours soporifique Bille August" casse la baraque du cinéma d'auteur indépendant européen et ses fans et les invalides se sentent pousser des palmes. C'est l'épidemic de l'académisme scandinave ! Passé Le chemin du serpent, Gabriel Axel réchauffe les vieilles badernes. Il est vrai que le spectateur français réfléchit mieux le ventre plein. Préfère la brève rencontre du cinéma de Mouratova et autres dégelés du bloc de l'est ou plonger dans les ténèbres poudreux d'Almodovar pour y palper au plus près cette insoutenable légèreté de l'être. Insoutenable fut aussi la dernière collaboration entre Werner Herzog et Klaus Kinski. En reste le venin d'un Cobra verde. Aguirre lui s'est dilué dans l'onirisme d'El Dorado et en fait de trésor, mieux vaut grimper à L'arbre du désir géorgien. Bientôt l'heure du thé sur la méridienne de Genève.
Juin
Grand-messe blanche pour pauv' petits noirs. La lutte des sud africains s'affiche à Hollywood et à Cannes, annonçant une libération proche. Le noir qui lance la pierre n'est plus seulement un sauvage et le regard de Molly se double enfin d'un poing levé. Seules image acceptables - avec la conviction de Jodhi May - du fade récit de Menges, qui déjà succède à un tristounet Cry freedom. Mapantsula véritable cri. Les manifestants anti-apartheid désertent les écrans (sauf pour les clips de Paul Simon, en état de grâce à plusieurs zéro) pour les scènes et les exhibitions du zoulou blanc Johnny Clegg, le "Biko" de Peter Gabriel et terminer ce 11 du mois au concert pour Mandela à Wembley. Black is beautiful. Eastwood se prend le blues, lui qui saura plus tard "prendre plaisir à filmer d’immenses espaces extérieurs (par exemple celui du palais présidentiel) qu’il oppose aux espaces intérieurs et confinés qui, inévitablement, rappellent l’enfermement passé de Nelson Mandela" ainsi que l'a tracé dans le sang un certain vampire. En attendant, cartes postales des colonies et bon sauvage. Chocolat, joli et nostalgique, accouche au moins d'une promesse. Les anglais sont OK là-bas au Kenya, romantique et guindé dans Sur la route de Nairobi. The kitchen toto convainc plus efficacement en adoptant le regard d'un enfant kikuyu terrorisé, mais sans nous épargner le manichéisme de la représentation d'indépendantistes féroces. L'innocence y a un prix et le racisme un ratio : 1 blanc pour 200 africains. L'Afrique s'affranchit des nécrologies et des clichés avec les débuts d'Idrissa Ouedraogo ou avec Papa Wemba dans La vie est belle, et Ferreri y mord à belles dents. Amertume. Un des plus grands films de l'année, signé par l'immense Ousmane Sembene, reste au placard. Camp de Thiaroye égratigne sévère l'image d'une France paternaliste bien avant l'indigent Indigènes.
Juillet
Fin de l'enfance et grandes vacances de la Suède à Taïwan, en passant par la Grèce embrumée. Un typhon japonais souffle sur l'été. Les ados essaient d'affoler Twist and shout. Dans Génération perdue, les vampires new look de Schumacher suivent la piste des nomades Mc Tiernanesques quand la jeunesse dorée de Beverly hills part en bad. Seul Spielberg promène encore sur le champ de bataille son œil d'enfant plein de soleil. La cinématique capte jaillissements et rebuffades des jeunes pousses et laisse fleurir le verbe d'une vie de chien. "Le devoir de désobéissance de l’adolescence entraîne un certain nombre de déconvenues esthétiques". Chez Breillat, qui toujours "brode sur les rapports entre virilité et brutalité - avec ses obsessions personnelles, comme vous pouvez l'imaginer...", elle a les traits d'Etienne Chicot. Normal que Delphine Zentout boude. Et Charlotte chez Claude Miller et les autres, devant la fascination de sa mère Jane Birkin pour le rejeton d'Agnès Varda et Jacques Demy. Et maman s'amuse à filmer le baiser de son déjà grand, la boum l'après-midi, des grappes d'ados un peu saouls qui scandent "Je hais la guerre et je hais la haine !" sur les deux accords des Bérurier noir. Classe 88, nous étions des rebelles... Abracada- Boum !
Août
"C'est comme si tu faisais de la plomberie...". Isabelle Huppert, à Caen veut l'entendre, raconte les conseils de l'ancien de Pharmacie et la difficulté je jouer les faiseuses d'anges. 1988, bonne couvée pour la qualité française et déjà ce "portrait sans concession de la France sous l'occupation, où sont partagées les idées du maréchal Pétain". Ah la province, ses cures à Vichy et sa porcelaine de Limoges (et heureusement ses ciné-clubs). Je saute d'un avis à l'autre, sans pouvoir arrêter une opinion après Quelques jours avec moi. Bientôt le bicentenaire... De Broca fait refleurir les lys de l'ancien régime au pays du fou. Dans le bordelais, Jessua a emprunté Jean Rabier en toute innocence pour des joutes psychologiques et criminelles qui font grincer la critique. Elle préfère les causeries littéraires et la ligne coquine de Miou-Miou à la Deville comme à l'écran. N'oublions pas le couple Adjani-Nuytten. Un film fort bien éclairé, moins figé que dans mon souvenir, où Rodinpardieu s'effrite face au talent conjugué, et de la comédienne, et de l'artiste réincarnée.
Septembre
Les stars américaines jouent les fakirs. Pour un Mc Guffin et deux belles ou Ford chez Polanski. Je fonds devant Emmanuelle-Kryptonite-Seigner, à qui l'on doit la belle renaissance de Roman. Un exalté me secoue à la rentrée : "Vous imaginez si Die Hard, aka Piège de Cristal, s'était appelé "Barefoot and stuck with terrorists in a building ?"". Pas vraiment, aurait fallu oser. Le nouveau high concept de Mc Tiernan est un genre de roman d'apprentissage pour mari en stand by qui déclare sa flamme avec un humour spectaculaire. De quoi prolonger le plaisir pur du cinéma d'action en rénovant la figure du héros nu. Abracada-boumako pour le début de la carrière américaine du hollandais sanglant Verhoeven. "Le début du film reste un traumatisme pour certains d'entre nous, à commencer par moi qui ai vu le film à sa sortie, en 1987, soit à l'âge de 14 mois". Excellent tour de chauffe... Nous on s'enferme dans La bête de guerre et son éprouvant périple afghan. Puis Steven Seagal est arrivé (quand, beaucoup plus dommageable, Nico, la grande prêtresse, nous a quittés.)... Andrew Davis graisse sa série B comme Mamet ses engrenages. Le thriller américain part en goguette à Amsterdam. Ce Dick Maas a du chien, au delà d'un petit côté "office du tourisme" de sa chasse à l'homme-grenouille.
Octobre
L'automne est tombé comme un solo sur le Bird de Clint Eastwood. Mise en scène sobre et colorimétrie soignée, écrasées par la performance du grand Forest Whitaker. Si on a pu dire parfois "Jusque là rien de très original dans l’œuvre du pessimiste joyeux qu'est Woody Allen", voilà qu'il revient par la fenêtre et, pour la première fois depuis Intérieurs, aborde par la gravité "cet instantané d'une nuit privée d'électricité où de maladroits et solitaires intellectuels se blessent les uns les autres de ne savoir vivre ou se parler vraiment". On quitte les années Reagan pour Bush 1er et Coppola en vire au marbre. "Quand et comment doivent faire les cinéphiles pour connaître le moment de partir vers le monde des grandes personnes ? Quand et comment doivent faire les cinéphiles pour calmer la tristesse de ce moment ?" me miaule Chatran, fielleux félin qui préfère la vie au cinéma.
Novembre
Les feuilles et les mortes-vivantes se ramassent à la pelle. Tu vois Vincent, je n'ai pas oublié, ce territoire des morts que tu as labouré... "Il n'est pas innocent, je suppose, que chacun des zombie se distingue par des vêtements qui traduisent son métier et trimbale jusque dans la mort ses outils de travail et les gestes qui vont avec (couperet du boucher, clef du mécanicien, pompe du garagiste, tondeuse du jardinier). Aliénation par le travail mon cher Marx !" Mais en 1988, une batterie de variations imposent d'autres visions décomposées à la nature complexe. Les écorchés de Barker en ont les atours et une certaine décrépitude morale. Chez Carpenter, les suppôts du diable en reprennent la démarche, le teint livide et l'appétit. Chez Lustig, le revenant est vigilante et psycho-killer. Qu'importe le mal tant que la panoplie rafraîchit le thriller urbain. Alors Flic ou zombie ? Après l'attaque d'animaux zombifiés surréalistes dans les cuisines d'un restau chinois, Hong Kong brouille carrément les gênes avec ses fantômes dans un grand bazar survolté, érotique et bleuté. Première salve dans nos salles de leur nouvelle vague. Plus important dans cet élan viral, tout se boucle en Haïti. Craven revisite scientifiquement le vaudou et réalise un mètre étalon du genre. Le politique y est en putréfaction au premier plan et ça n'a rien d'une formule.
Décembre
L'amour à mort inspire Yoshida pour son étrange version de Hurlevent. Eros et Thanatos encore chez Fulci pour de pervers plaisirs de mise en scène. Présence sans fin des défunts ou pressentiment de notre fin inéluctable ? Les lignes deviennent perméables. Tarkovski et Paradjanov sont mis en parallèle dans un court documentaire qui évoque pour l'arménien l'insupportable perte de l'ami russe. Il interroge aussi leur rapport à cet au-delà sans aucune "pornographie de la mort qui fait le prix ignoble de certains documentaires, de montrer sur le vif, si l’on peut dire, en direct, des hommes en train de réellement mourir ; et le scandale de cette mort violente monnayée en document sensationnel ; et le scandale de ce mort ainsi à jamais privé de paix, transformé en histrion de son propre calvaire par le cynisme des projections permanentes." Ces lignes baziniennes de homme qui ne rit jamais (mais marque souvent) ne se prêtent pas d'avantage au long crépuscule du bourreau de Lyon radiographié par Ophuls. Ailleurs dans la fiction, Huston égraine son testament irlandais sur la harpe fragile d'Alex North. Et parce qu'il est conscient de ses mutations, Godard achève le premier chapitre de ses Histoire(s) du cinéma - celui qui nous a tout appris et fait perdre l'esprit. Matilda (et moi) s'envole sur le dernier film de Jacques Demy - début de la fin d'Yves Montand...
Dernier message des étoiles :
Ciné-lecteurs, ciné blogueurs,
une rétro ça peut durer des heures,
Cinextrémiste, Cinéphagique,
Zoom arrière est mon analgésique...
LES CONSEILS DE NOTRE EQUIPE :
Une liste de 187 longs métrages (sur les 507 sortis en salles), avec, pour les étoiles en couleur, des liens vers des textes écrits par les contributeurs.
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Antoine | Céline | Christophe | Dr.Orlof | Edouard | FredMJG | Jean-Luc | Ludovic | Nolan | Rémi | Vincent |
De bruit et de fureur (Brisseau) | *** | *** | *** | **** | *** | **** | *** | *** | |||
A bout de course (Lumet) | **** | **** | *** | *** | |||||||
Les Gens de Dublin (Huston) | **** | **** | * | **** | **** | * | *** | **** | |||
Tu ne tueras point (Kieslowski) | **** | ** | **** | **** | * | **** | *** | ||||
Hôtel Terminus (Ophuls) | *** | **** | **** | ||||||||
Drowning by Numbers (Greenaway) | *** | **** | **** | * | **** | ** | |||||
Matador (Almodovar) | **** | *** | *** | **** | * | *** | |||||
Beetlejuice (Burton) | ** | *** | *** | *** | **** | ** | ** | *** | *** | ||
Bird (Eastwood) | *** | ** | ** | *** | **** | ** | *** | ** | ** | **** | |
Drôle d'endroit pour une rencontre (Dupeyron) | *** | ** | *** | *** | *** | ||||||
La Commissaire (Askoldov) | *** | **** | |||||||||
La Bête de guerre (Reynolds) | *** | **** | |||||||||
Le Sud (Solanas) | **** | *** | |||||||||
La Petite Voleuse (Miller) | *** | *** | *** | ** | ** | *** | |||||
Jardins de pierre (Coppola) | *** | ** | **** | ||||||||
L'Emprise des ténèbres (Craven) | *** | **** | ** | ||||||||
Quelques jours avec moi (Sautet) | **** | * | *** | *** | ** | ** | *** | ** | |||
Aux frontières de l'aube (Bigelow) | ** | **** | * | **** | |||||||
Histoires de fantômes chinois (Ching) | *** | **** | * | *** | |||||||
Le Festin de Babette (Axel) | *** | ** |
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Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (Zemeckis) | *** | *** | ** | ° | ** | *** | ** | * | *** | **** | *** |
Engrenages (Mamet) | ** | *** | *** | ** | *** | ||||||
La Loi du désir (Almodovar) | *** | ** | *** | *** | ** | ||||||
L'Empire du soleil (Spielberg) | ** | ** | ** | *** | * | *** | **** | ||||
Frantic (Polanski) | **** | *** | *** | ** | * | ** | ** | *** | * | ||
Robocop (Verhoeven) | ** | *** | * | ** | *** | * | ** | ** | **** | ||
Prince des ténèbres (Carpenter) | ° | *** | * | **** | ** | * | *** | **** | |||
L'Insoutenable Légèreté de l'être (Kaufman) | *** | * | ** | *** | *** | * | *** | ** | |||
Une affaire de femmes (Chabrol) | ** | **** | ** | *** | ** | * | |||||
La Dernière Tentation du Christ (Scorsese) | ** | * | ** | *** | *** | *** | |||||
Hidden (Sholder) | *** | ** | *** | ** | ** | ** | |||||
Sammy et Rosie s'envoient en l'air (Frears) | ** | ** | **** | ** | |||||||
China Girl (Ferrara) | ** | *** | ** | *** | |||||||
Hellraiser - Le Pacte (Barker) | ** | *** | *** | ||||||||
Paysage dans le brouillard (Angelopoulos) | *** | *** | ** | ||||||||
Le Hasard (Kieslowski) | ** | **** | |||||||||
La Table tournante (Grimault & Demy) | *** | *** | |||||||||
Shadows in Paradise (Kaurismäki) | **** | ||||||||||
Piège de cristal (McTiernan) | * | * | *** | ** | ° | **** | ** | ** | **** | ||
La Lectrice (Deville) | *** | ** | ** | *** | * | ** | *** | ||||
September (Allen) | ** | ** | *** | ** | * | *** | |||||
Mort à l'arrivée (Morton & Jankel) | ** | *** | * | *** | |||||||
Epidemic (Von Trier) | ** | ** | *** | ** | |||||||
Jane B. par Agnès V. (Varda) | *** | ** | ** | ||||||||
Maniac Cop (Lustig) | ** | ** | *** | ||||||||
Trois Places pour le vingt-six (Demy) | ** | *** | ** | ||||||||
Wall Street (Stone) | *** | ** | ** | ** | * | * | * | *** | |||
Alouette je te plumerai (Zucca) | *** | ** | |||||||||
Cobra Verde (Herzog) | *** | &n |