31/01/2018
Sur vos écrans en 2001
EDITORIAL :
Par Jean-Luc
L'année 2001 est l'année de Mulholland Drive avec les fascinantes et magnétiques Naomi Watts et Laura Harring ; avec l'envoutante musique d'Angelo Badalamenti. Après une courte et mystérieuse introduction, il n'était pas évident de saisir que Mulholland Drive est divisé en deux parties, le rêve et la réalité. Les mêmes motifs visuels se retrouvent dans les deux parties, procurant l'étrange sensation de déjà vu. Deux parties où, contrairement aux usages, le rêve est présenté avant la réalité. Qui plus est, comme celle-ci est bien moins séduisante que le rêve, le spectateur peine à se détacher de l'émerveillement où l'avait plongé la première partie. Il résiste ainsi à comprendre le fin mot de toute cette histoire : le miroir aux alouettes que représente Hollywood.
Certes des films coupés en deux existaient déjà : Le hasard (Krzysztof Kieslowski, 1986), ou les trois premiers films de Hong Sang-soo avec les quatre parties du Jour où le cochon est tombé dans le puits (1996), les deux de Le pouvoir de la province de Kangwon (1998) et de La vierge mise à nu par ses prétendants (2000), mais leur impact fut moindre. Mulholland Drive influencera ensuite tous les films majeurs traitant d'Hollywood et du cinéma : Femme fatale (Brian de Palma, 2002), Inland Empire (David Lynch, 2006), Le dahlia noir (Brian de Palma, 2006), Maps to the stars (David Cronenberg, 2014),
The barber, deuxième film américain de notre palmarès, dont l'écriture blanche rappelle parfois celle du nouveau roman est le total opposé du film de Lynch. Dans la scène de la baignoire, on se demande parfois si Joel Coen ne se prend pas pour Jean-Philippe Toussaint avec son anti-héros épilant d'un air absent la jambe de sa mégère d'épouse. Même attrait pour le presque rien dans ce plan sur les mains de Ed Crane après le crime, où son alliance brille d'un air dérisoire. Même symbolisme dépouillé lorsque Ed et sa femme se retrouvent à la prison séparés au parloir par une ligne blanche. Retour enfin à l'eau et au rasoir dans la scène de la chaise électrique sur un fond blanc éblouissant. Le sujet The Barber, l'homme moderne, l'homme de la rue, est cet être fantomatique, cet homme qui n'est pas là, pour reprendre le second titre du film au moment où l'Amérique de 1949 s'effraie de la bombe russe et des extraterrestres et entre dans l'ère des grands magasins tout en se réfugiant dans les valeurs familiales. Cet homme moderne serait alors l'inverse du héros de film noir en prise directe avec les pulsions souterraines du monde ou de l'homme pulsionnel en proie au charme des adolescentes. Même si Nabokov a publié Lolita en 1958, il est probable que le monde décrit soit très proche de celui de 1949 et le plan sur le pied de la jeune Ann lorsque Ed pénètre dans sa chambre renvoie directement au film de Kubrick. Alors que Humbert Humbert ne savait résister à l'attrait de Lolita, Ed voit, contre toute évidence, en Ann une jeune fille parfaite. Ayant refusé de passer à l'acte, il est immédiatement châtié par un accident et la révélation d'un crime qu'il n'a pas commis le conduit à la mort.
Troisième au palmarès de nos films américains A. I. Intelligence artificielle de Steven Spielberg est moins radical, plus classique. La quête de David pour trouver la fée bleue et sa rencontre avec Joe, le Meca d'amour, dure près d'une heure. Il reflète le goût de Spielberg pour les séquences d'action. Cet épisode de course-poursuites placé au cœur d'un drame familial est néanmoins le moins original et paraît quelque peu superflu. La foire de la chair lorgne ainsi du côté des jeux du cirque urbains de Los Angeles 2013 (Carpenter, 1996). Bien plus émouvantes sont les deux premières parties ainsi que la dernière, centrées sur l'amour réciproque de Monica et David. L'intelligence artificielle semble, non seulement capable d'amour, un amour obstinée et fidèle jusqu'à la mort, mais accède même au rêve, et à l'inconscient.
Cette année là, le cinéma américain se montre décidément très inventif avec Le Sortilège du scorpion de jade (Woody Allen), Moulin-Rouge, Requiem for a Dream, Traffic, Le tailleur de Panama, The Pledge, La Planète des singes, A la rencontre de Forrester, Les Autres, Docteur T et les femmes (Robert Altman), Seul au monde (Robert Zemeckis)
La France fait presque jeu égal avec Va savoir, L'Anglaise et le duc, Trouble Every Day, La Ville est tranquille, A ma sœur ! , Intimité, Roberto Succo, Carrément à l'ouest, Sauvage Innocence, Éloge de l'amour, Le Pornographe, Sous le sable, Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, La Chambre des officiers, Loin, Le Pacte des loups, Félix et Lola, Profils paysans : l'Approche, Sur mes lèvres, Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures.
On trouve dans Va savoir, le plus lumineux de tous les films de Jacques Rivette, nombre d'échos du beaucoup plus sombre Paris nous appartient dont il est comme un double bonifié par la maturité... ou la transformation du "destin" en "festin". Une simple bague suffit à inverser, par impression, l'univers qui change de sens. La bague, possède en effet une inscription cachée qu'Arthur (Bruno Todeschini), oubliera significativement de reporter sur la contre-façon : tempus fugit, amor manet, "le temps s'enfuit, l'amour demeure". Ce qui a mené la ronde des désirs jusqu'alors, était-ce bien l'amour ou son seul fantôme ? La question se pose explicitement dans le cas de Camille (Jeanne Balibar) et Pierre (Jacques Bonnaffé) mais vaut également pour Sonia (Marianne Basler) qui poursuit une image de sa jeunesse rebelle et pour Dominique (Hélène de Fougerolles) qui manque d'une figure paternelle. En volant la bague, Arthur rompt le "mauvais" enchaînement des passions - celui qui refuse le passage du temps. A partir de cette rupture, le film entame un mouvement de repli sur lui-même qui inclut et entraîne avec lui tout ce qu'il avait déployé. Chacun des personnages venus séparément au théâtre voir la représentation, s'y retrouve pour un ultime chassé-croisé. Sur les planches, Sonia vient rechercher sa bague (que Camille a récupéré dans un pot de farine) et Dominique vient apporter le manuscrit de Goldoni (trouvé parmi les livres de cuisine) tandis que Ugo (Sergio Castellitto) et Pierre s'affrontent dans un surréel duel à la vodka. Ce grand final, d'une légèreté éblouissante, ne représente pas seulement la victoire de l'amour sur l'infidélité ou même celle de l'artifice sur la réalité. S'il y a bien magie du spectacle c'est parce que le théâtre de cette dernière scène est à la fois cantine, point de rencontre, aire de jeu et piste de danse. Espace en perpétuel mutation, il n'est pas figé dans le passé mais espace de création, échanges des désirs que chacun y a emmené depuis l'extérieur. En permettant ces échanges, il inclut la découverte, la révélation, la nouveauté pour des personnages obsédés jusque là par leur amour défunt. Cet espace de vie s'oppose au cagibi dans lequel Pierre avait voulu enfermé Camille. En s'enfuyant par les toits Camille était déjà revenue à la vie dont elle trouvera le plein accomplissement sur les planches : pour que l'amour demeure, il convient que le temps soit création.
Le reste de l'Europe est en retrait. Moretti sauve l'Italie de l'indigence avec le magnifique et douloureux La Chambre du fils alors que les portugais offrent Je rentre à la maison (Manoel de Oliveira) et Dans la chambre de Vanda (Pedro Costa). Le cinéma asiatique reste un peu en retrait de ce qu'il fournira bientôt dans les salles françaises même si comptent bien entendu Platform, De l'eau tiède sous un pont rouge, Mes voisins les Yamada, Kaïro, The Hole, Et là-bas, quelle heure est-il ? ABC Africa, Millenium Mambo, Le Cercle. L'Afrique et l'Amérique latine restent quasiment muets à part la voix de Pablo Trapero pour Mundo gruà.
LES CONSEILS DE NOTRE EQUIPE :
Une liste de 241 longs métrages (sur les 518 sortis en salles), avec, pour les étoiles en couleur, des liens vers des textes écrits par les contributeurs.
LES CHOIX DE NOS AMIS ET LECTEURS :
Frédéric :
1- Millennium Mambo (Hsiao-Hsien) Mulholland Drive (Lynch) 3- L'Anglaise et le Duc (Rohmer) 4- Dans la chambre de Vanda (Costa) Toutes les nuits (Green) 6- Time and Tide (Hark) 7- A.I. Intelligence artificielle (Spielberg) O Fantasma (Rodrigues) Sauvage innocence (Garrel) Trouble Every Day (Denis)
Un simple amateur :
1-The Barber (Coen) 2-Mulholland Drive (Lynch) 3- Les Démons à ma porte (Jiang Wen) 4- De l'eau tiède sous un pont rouge (Imamura) 5-Kaïro (Kurosawa) 6-La Chambre du fils (Moretti) 7-A.I. Intelligence artificielle (Spielberg) 8-Millennium Mambo (Hsiao-Hsien) 9-L'Anglaise et le Duc (Rohmer) 10-Dans la chambre de Vanda (Costa)
Pierre :
1-Mulholand drive (Lynch) 2-Kaïro (Kurosawa) 3-Time and tide (Tsui Hark) 4-The very black show (Lee) 5-Ali Zaoua prince de la rue (Ayouch) 6-Le cercle (Panahi) 7-Le souffle (Odoul) 8-A la rencontre de Forrester (Van Sant) 9-Tokyo fist (Tsukamoto) 10-Chuck and Buck (Areta) 11-ABC Africa (Kiarostami) 12-Pau et son frère (Recha) 13-Thomas est amoureux (Reinders) 14-Les autres (Amenabar) 15-I'm Josh Polonski's brother (Nadjari)
Les 51 hors liste restant Scratch (Pray)*** Highway (Dvortsevoy)*** Chevauchée avec le diable (Ang Lee)*** Suspicious river (Stopkevitch)*** Un jeu d'enfants (Tuel)*** Eh mec elle est où ma caisse ? (Lerner)*** Transit palace (Pawlikowski)*** Une nuit avec Sabrina Love (Agresti)*** Fist of legend (Chan)*** Little Senegal (Bouchareb)*** Chopper (Dominik)*** George Washington (Green)*** Fifi Martingale (Rozier)*** Bardine tous courts (Bardine)** 17 rue bleue (Chenouga)** Tigerland (Schumacher)** Réplicant (Lam)** Le mariage des moussons (Nair)** La Devinière (Dervaux)** Hakuchi (Tezuka)** La déesse de 1967 (Law)** Liam (Frears)** Together (Moodysson)** Gangster number one (Mc Guigan)** Italian for beginners (Sherfig)** Diablesse (Dugan)** Bad luck ! (Di Cillo)** Mon père (Giovanni)** trop c'est trop (Rogers)** Scarfies (Sarkies bro)** Psycho beach party (King)** Better than sex (Teplitzky)** The score (Oz)** Some voices (Cellar Jones)** Redemption (Winterbottom)** Krampack (Gay)** Desert moon (Aoyama)* Sleepwalker (Runeborg)* Crime + punishment (Schmidt)* Malena (Tornatore)* les larmes d'un homme (Potter)* Everybody famous (Deruddere)* La langue des papillons (Cuerda)* The one (Wong)* Le centre du monde (Wang)* American girls (Reed)0 New blood (Hurst)0 La fille de tes rêves (Trueba)0 Titus (Taymor)0 Evolution (Reitman)0 le rat (Ali et Bonilauri)00
42 Longs-métrages inédits 1-ichii the killer (Miike) ***** 2-Paper airplane (Zhao liang)**** 3-Le profit et rien d'autre (Peck)**** 4-A tree of palme (Nakamura)*** 5-Waking life (Linklater)*** 6-Juana la loca (Aranda)*** 7-Fluffer (Glatzer et Westmoreland)*** 8-Bad guy (Kim Ki-Duk)*** 9-One take only (Pang)*** 10-Domesticas (Meirelles et Olival)*** 11-St John's wort (Shimoyama)*** 12-Killing angel (Sarossy)*** 13-Guns & talk (Jin Jang)*** 14-Les prisonniers du paradis (Miike)*** 15-Like father (Amber)*** 16-The happiness of Katakuri's (Miike)*** 17-Friends (Kwak Kyung taek)*** 18-Au-delà de Gibraltar (Barman et Boucif)** 19-Asoka (Sivan)** 20-Chori Chori chupke Chupke (Abbas mastan)** 21-La légende de Zu (Tsui Hark)** 22-Killer Tatoo (Sripanak)** 23-Les trois couleurs d'un empire (Guidicelli)** 24-Lime (Overrein Rapp)** 25-Raptor (Wynorski)** 26-brève traversée (Breillat)** 27-The day the world ended (Gross)** 28-Millenium actress (Kon)** 29-Monkey king (Mc Donald)** 30-Balthus intime (Lefevre et Lenief)** 31-Bad girls (Mc Dougall)* 32-Son de mar (Luna)* 33-The bank (Connolly)* 34-She creature (Gutierrez)* 35-La fièvre de l'ormeau (Wood)* 36-Bad karma (Hough)* 37-Wendigo (Fessenden)* 38-Impostor (Fleder)0 39-La gardienne des secrets (Treu)0 40-The princess blade (Sato)0 41-Les croisés (Othenin-Girard)000 42-La prophétie des ténèbres (Trenchard-Smith)000
32 courts métrages 1-Staplerfalner Klaus (Wagner et proehn)**** 2-Bar code (Lokman)*** 3-Première expérience de mort (Begic)*** 4-La flamme (Dyens)*** 5-Bakh Ushki (Aydash)*** 6-De là à là (Bouedec)*** 7-Oh my god? (Van rompaey)*** 8-le goulag de la terreur (Rousseau)*** 9-Copy shop (Widrich)*** 10-La petite cérémonie (Pagnot)*** 11-Lettre à Johan Van der Keuken (Gheerbrant)*** 12-Intolérance 2 : l'invasion (Mulloy)*** 13-X (Quercy)*** 14-Hamilton matress (Purves)*** 15-A margem (Carilho)** 16-Muno (Lanners)** 17-Paradisiaque (Pegic)** 18-Impressions from Rustavelli(Tchitchova)** 19-Peau de vache (Hustache Matthieu)** 20-Bintou (Nacro)** 21-L'empreinte du corps (Coll)** 22-Rauw (Bekmans)** 23-Nom de code Sacha (Jousse)** 24-Les jours heureux (Nakache et Toledano)** 25-Jean farès (Salem)** 26-Pâques man (Leray)** 27-Together in the middle of nowhere (Krawitz)** 28-Maintenant (Rabadan)* 29-Le nain de jardin (Boekmans)* 30-A very very silent film (Jha)* 31-Les tombales (Baratier)* 32-Sans monde (Odoul)*
14 moyens-métrages 1-Le souvenir d'un avenir ( Bellon et Marker)**** 2-Dans le silence du monde (Kawase)**** 3-Ninos (Penafuerte)*** 4-La parade (Baier)*** 5-Ochre and Water (Matthew et Chasselet)** 6-Remember Marvin Gaye (Olivier)** 7-Il était une fois la Tchétchéniie (Kirtadze)** 8-Nos deux marseillaises (Comolli et Samson)** 9-Brésil, la révolution tropicaliste (Billon)** 10-Les colombes de l'ombre (Verlet)** 11-Mexique, les troubadours de la Révolution mexicaine (Billon et Lecomte)** 12-Bali (Gelas)** 13-Le sang de la terre (Vivas)* 14-Japon, les années rouges (Prazan)*
JoaoM :
1. Mulholland Drive - David Lynch 2. Les Démons à ma porte - Wen Jiang 3. Lovesong - Stan Brakhage 4. Le voyage de Chihiro - Hayao Miyazaki 5. Liberté-Oléron - Bruno Podalydès 6. La chambre du fils - Nanni Moretti 7. Millennium Mambo - Hou Hsiao-Hsien 8. Dizziness - Takashi Ito 9. La famille Tenenbaum - Wes Anderson 10. Élégie de la traversée - Alexandre Sokourov
LE SONDAGE TWITTER DU DR. ORLOF :
Quel est le meilleur film sorti en 2001 ? (64 votants)
1- Mulholland Drive (Lynch) (28 voix)
2- La Chambre du fils (Moretti) (7 voix)
3- A.I (Spielberg) (6 voix)
4- Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain (Jeunet) (4 voix)
5- Trouble Every Day (Denis) (3 voix)
6- Les Autres (Amenabar), Liberté Oléron (Podalydès), Requiem for a Dream (Aronofsky)
Cités une seule fois O Fantasma (Rodriguez), Eloge de l'amour (Godard), La Chambre des officiers (Dupeyron), Traffic (Soderbergh), Moulin Rouge (Luhrmann), Kaïro (Kurosawa), Millenium Mambo (HHH), Chaos (Serreau), Presque célèbre (Crowe), Miss Detective (Petrie)
LE BOX-OFFICE :
1. Harry Potter à l'école des sorciers, Chris Columbus, 9 470 090 entrées
2. Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, Jean-Pierre Jeunet, 8 636 041 entrées
3. La Vérité si je mens ! 2, Thomas Gilou, 7 469 664 entrées
4. Le Seigneur des Anneaux : La Communauté de l'Anneau, Peter Jackson, 6 876 402 entrées
5. Le Placard, Francis Veber, 5 317 828 entrées
LES PRIX ET RECOMPENSES :
- Prix Louis-Delluc : Intimité (Patrice Chéreau)
- Prix Méliès : Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain (Jean-Pierre Jeunet)
- Prix Jean Vigo : Candidature (Emmanuel Bourdieu) & Ce vieux rêve qui bouge (Alain Guiraudie)
- César du meilleur film : Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain (Jean-Pierre Jeunet)
- Oscar du meilleur film : Gladiator (Ridley Scott)
- Festival de Venise, Lion d'or : Le Mariage des moussons (Mira Nair)
- Festival de Cannes, Palme d'or : La Chambre du fils (Nanni Moretti)
- Festival de Berlin, Ours d'or : Initmité (Patrice Chéreau)
- Festival de Locarno, Léopard d'or : Vers la révolution en 2 cv (Maurizio Sciarra)
- Festival de Saint-Sébastien, Coquille d'or : Taxi para tres (Orlando Lübbert)
A VOUS LA PAROLE !
A notre suite, nous vous invitons à dresser votre propre palmarès de l'année et à nous le faire parvenir, par l'intermédiaire des commentaires ou du bouton de contact, afin que nous le mentionnions à son tour ci-dessus.
(vous pouvez consulter la liste de tous les films sortis en France en 2001 sur le site Encyclo-Ciné)
| Tags : 2001, lynch, moretti, coen, spielberg, rivette, amenabar, jiang, guédiguian, cantet, tsui | Lien permanent | Commentaires (6) | Imprimer | Facebook | | |
07/01/2018
TOP 10 ZA 2017
1. THE LOST CITY OF Z (James Gray)
2. CERTAINES FEMMES (Kelly Reichardt)
3. L'AUTRE CÔTÉ DE L'ESPOIR (Aki Kaurismäki)
4. DUNKERQUE (Christopher Nolan)
5. GOOD TIME (Ben et Joshua Safdie)
6. YOURSELF AND YOURS (Hong Sang-soo)
7. LE JOUR D'APRÈS (Hong Sang-soo)
8. FÉLICITÉ (Alain Gomis)
9. LOVING (Jeff Nichols)
10. SAYÔNARA (Kôji Fukada)
Buster :
1. Grandeur et décadence d'un petit commerce de cinéma (Jean-Luc Godard) & Split (M. Night Shyamalan), 3. Yourself and yours (Hong Sang-soo), 4. Certaines Femmes (Kelly Reichardt), 5. The Lost City of Z (James Gray), 6 Le Jour d'après (Hong Sang-soo), 7. Creepy (Kiyoshi Kurosawa), 8. Le Musée des merveilles (Todd Haynes), 9. Dunkerque (Christopher Nolan), 10. Le Parc (Damien Manivel).
(Détails)
Céline :
1. The Lost City of Z (James Gray), 2. Un jour dans la vie de Billy Lynn (Ang Lee), 3. Carré 35 (Éric Caravaca), 4. Certaines Femmes (Kelly Reichardt), 5. Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc (Bruno Dumont), 6. Loving (Jeff Nichols), 7. Le Jour d'après (Hong Sang-soo), 8. Braguino (Clément Cogitore), 9. Jackie (Pablo Larrain), 10. Tous les rêves du monde (Laurence Ferreira Barbosa).
Christophe :
Nicolas Boukhrief pour La Confession & Un ciel radieux.
Dr. Orlof :
1. Loving (Jeff Nichols), 2. L'Amant d'un jour (Philippe Garrel), 3. Good Time (Ben et Joshua Safdie), 4. L'Autre Côté de l'espoir (Aki Kaurismäki), 5. Carré 35 (Éric Caravaca), 6. Grave (Julia Ducournau), 7. Jackie (Pablo Larrain) + Cinématon n°2996 (Gérard Courant).
(Détails)
Edouard :
1. Félicité (Alain Gomis), 2. Mrs. Fang (Wang Bing), 3. L'Autre Côté de l'espoir (Aki Kaurismäki), 4. La Villa (Robert Guédiguian), 5. L'Amant d'un jour (Philippe Garrel), 6. Certaines Femmes (Kelly Reichardt), 7. Grave (Julia Ducournau), 8. Gabriel et la montagne (Fellipe Barbosa), 9. Loving (Jeff Nichols),10. Rodin (Jacques Doillon).
Fred MJG :
1. Félicité (Alain Gomis), 2. Sayônara (Kôji Fukada), 3. L’Autre Côté de l’espoir (Aki Kaurismäki), 4. Bangkok Nites (Katsuya Tomita), 5. Good Time (Ben et Joshua Safdie), 6. Creepy (Kiyoshi Kurosawa), 7. Un jour dans la vie de Billy Lynn (Ang Lee), 8. Laissez bronzer les cadavres (Hélène Cattet et Bruno Forzani), 9. La Femme qui est partie (Lav Diaz), 10. 120 battements par minute (Robin Campillo).
(Détails)
Jean-Luc :
1. Yourself and yours (Hong Sang-soo), 2. Dunkerque (Christopher Nolan), 3. The Square (Ruben Östlund), 4. Barbara (Mathieu Amalric), 5. Après la tempête (Hirokazu Kore-eda), 6. Certaines Femmes (Kelly Reichardt), 7. Jackie (Pablo Larrain), 8. Dans l'intense maintenant (João Moreira Salles), 9. L'Autre Côté de l'espoir (Aki Kaurismäki), 10. American Honey (Andrea Arnold).
(Détails)
Ludovic :
Dans le désordre : Split (M. Night Shyamalan), Rock'n roll (Guillaume Canet), The Lost City of Z (James Gray), Silence (Martin Scorsese), La Morsure des Dieux (Cheyenne-Marie Carron), Les Fantômes d'Ismaël (Arnaud Desplechin), Office (Johnnie To), Petit paysan (Hubert Charuel), Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc (Bruno Dumont), La Villa (Robert Guédiguian).
Nolan :
1. Good Time (Ben et Joshua Safdie), 2. Dunkerque (Christopher Nolan), 3. Baby Driver (Edgar Wright), 4. The Lost City of Z (James Gray), 5. Le Caire Confidentiel (Tarik Saleh), 6. Blade Runner 2049 (Denis Villeneuve), 7. Le Jour d'après (Hong Sang-soo), 8. Get Out (Jordan Peele), 9. Detroit (Kahtryn Bigelow), 10. La La Land (Damien Chazelle).
Oriane :
1. The Lost City of Z (James Gray) & 120 battements par minute (Robin Campillo), 3. Harmonium & Sayônara (Kôji Fukada), 4. Emily Dickinson : A Quiet Passion (Terrence Davies), 5. Silence (Martin Scorsese), 6. L'Autre Côté de l'espoir (Aki Kaurismäki), 7. I Am Not Madame Bovary (Feng Xiaogang), 8. A beautiful day (Lynne Ramsay), 9. Loving (Jeff Nichols), 10. Psiconautas (Pedro Rivero et Alberto Vázquez).
(Détails)
Rémi :
1 The Lost City of Z (James Gray), 2 Le Jour d'après (Hong Sang-soo), 3. Certaines Femmes (Kelly Reichardt), 4. Barbara (Mathieu Amalric), 5. Yourself and yours (Hong Sang-soo), 6. Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc (Bruno Dumont), 7. Good Time (Ben et Joshua Safdie), 8. The Keeping Room (Daniel Barber), 9. 7 Days in hell (Jake Szymanski), 10. Split (M. Night Shyamalan).
Vincent :
1. Faute d'amour (Andreï Zviaguintsev), 2. A beautiful day (Lynne Ramsay), 3. Armonìa, Franco et Mon grand-père (Xavier Ladjointe), 4. Deux cancres (Ludovic Vieuille), 5. Basja underground (Julien Doigny) + Game of thrones saison 7.
Timothée :
1. Dunkerque (Christopher Nolan), 2. The Edge of Seventeen (Kelly Fremon Craig), 3. The Lost City of Z (James Gray), 4. Certaines Femmes (Kelly Reichardt), 5. Coco (Lee Unkrich et Adrian Molin).
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24/12/2017
Sur vos écrans en 2000
EDITORIAL :
Par Nolan
L’an 2000, c’était le futur quand j’étais petit.
L’an 2000, c’est la chronique stylée en mondovision car le cinéma de tous horizons nous offre une flopée de films … qui parlent du passé, du présent mais alors pas trop du futur...
Et jetons plutôt un œil sur le top 10 en faisant quelques statistiques,
c'est édifiant :
Époque durant laquelle se déroule le film :
Y a hyper longtemps genre les mecs avaient des châteaux forts ou des histoires de familles plus ou moins nobles | Y a super longtemps genre on disait « chemin de fer » ou « prends garde ! » | Y a pas trop longtemps genre les téléphones avaient encore des fils | Le présent de l'an 2000, cette période où l'on portait des baggies. | Le futur | |
In The Mood For Love | √ | ||||
Princesse Monoke | √ | ||||
Man On The Moon | √ | ||||
The Yards | √ | ||||
Il Etait une Fois en Chine | √ | ||||
Magnolia | √ | ||||
Les Savates du Bon Dieu | √ | ||||
La Secte du Lotus Blanc | √ | ||||
Le Chant de la fidèle Chunhyang | √ | ||||
Chicken Run | √ | ||||
RESULTATS | 20,00% | 20,00% | 30,00% | 30,00% | 0,00% |
Grosse zouille de Tsui Hark avec des films tournés dans les années 90.
- Points d'attention de cette année 2000 :
Tout le monde s'en fout du futur alors que c'est l'an 2000 !
Wong Kar Wai et Hayao Miyazaki sont enfin reconnus par le grand public français
Quelques grands cinéastes américains sortent un opus réussi au sein d’une filmographie déjà bien riche, avec également un œil dans le rétro : Tim Burton et son Sleepy Hollow se déroulant à l’aube du XVIIIe siècle, O’brother des frères Coen dans les années 30, Summer of Sam de Spike Lee dans les années 70 et Martin Scorsese qui réactive l’imaginaire de Taxi Driver et son association avec Paul Schrader pour À Tombeau Ouvert
Jim Carrey a des problèmes d'identité et fait une grande année avec Man On The Moon de Milos Forman et Fous d'Irene des frères Farrelly.
- Récompenses Zoom Arrière attribué par un jury composé d'un juré (moi) :
• Catégorie « première (et dernière) incursion américaine » (mais réussie)
Takeshi Kitano pour Aniki mon frère
(Rentre aussi dans la catégorie « baguettes dans le pif »)
• Catégorie « Remake réussi » :
Le Talentueux Mr Ripley d'Anthony Minghella
(Rentre aussi dans la catégorie « pagaie dans la tronche »)
• Catégorie « Gêne absolue et roi du box office » :
Taxi 2 de Gérard Krawczyk
• Catégorie « Le titre fait penser à une bonne grosse comédie franchouillarde » :
Les Savates du Bon Dieu (grosses barres de rire en perspective, vous êtes prévenus)
• Nolan Christopher de Memento :
« L'envers à film » Catégorie
• Catégorie « Coup de théâtre réussi » :
Sixième Sens de M. Night Shyamalan
• Catégorie « Coup de théâtre raté » :
Incassable de M. Night Shyamalan
• Catégorie « Ce bon vieux temps où Kevin Spacey avait la cote » :
American Beauty de Sam Mendes
- Bilans et perspectives :
Ce n’est pas une grande année cinéma mais elle offre quelques bons voire grands crus de cinéastes reconnus et propose quelques nouveaux visages.
Pendant ce temps, il paraît que David Lynch a tourné le pilote d'une nouvelle série pour ABC mais qui a été abandonnée. Il va peut-être trouver les fonds et reprendre le tournage pour en faire un long-métrage... A suivre
LES CONSEILS DE NOTRE EQUIPE :
Une liste de 231 longs métrages (sur les 561 sortis en salles), avec, pour les étoiles en couleur, des liens vers des textes écrits par les contributeurs.
LES CHOIX DE NOS AMIS ET LECTEURS :
Frédéric :
1- Eureka (Aoyama), The Yards (Gray), 3- La Captive (Akerman), La Vallée close (Rousseau), 5- Les Savates du bon Dieu (Brisseau), Merci pour le chocolat (Chabrol), Mission to Mars (De Palma), 8- In the Mood for Love (Kar-wai), Space Cowboys (Eastwood), Yi Yi (Yang)
Deux inédits : As I Was Moving Ahead Occasionally I Saw Brief Glimpses Of Beauty (Mekas), Sogobi (Benning)
Deux courts métrages : De l'origine du XXIe siècle (Godard), Outer Space (Tscherskassky)
Mister Arkadin :
**** : Princesse Mononoke (9) ; Chansons du deuxième étage (9)
*** : Chicken Run (8) ; In the Mood for Love (8) ; Fous d'Irène (7) ; Les Rois du désert (7)
** : Fast Food, fast Woman (6) ; Harry, un ami qui vous veut du bien (6) ; Le Chant de la fidèle Chunhyang (6) ; Yi Yi (6) ; Le Goût des autres (6) ; Ressources humaine (5) ; Mission impossible 2 (5) ; O Brother (5) ; Une vraie jeune fille (5) ; Tigre et Dragon (5) ; American Beauty (5) ; Merci pour le chocolat (5) ; Il était une fois en Chine (5) ; Incassable (5) ; Le Voyage de Felicia (5) ; Princes et princesses (5) ; Erin Brockovich, seule contre tous (5) ; Scènes de crime (5) ; Bread and Roses (5)
* : Sade (4) ; Beau Travail (4) ; Baise-moi (4) ; Gladiator (4) ; "Laissons Lucie faire" (4) ; Accords et désaccords (4) ; Sleepy Hollow (4) ; Tabou (4) ; Escrocs, mais pas trop (3) ; A la verticale de l'été (3) ; Virgin Suicides (3) ; Les Acteurs (3) ; Révélations (3) ; A tombeau ouvert (3)
o : La Veuve de Saint-Pierre (2) ; L'Enfer du dimanche (2) ; Dancer in the Dark (2)
- (vus, mais plus assez de souvenirs pour noter ; sont par définition absents ceux que j’ai vus, mais qui m’ont laissé tellement peu de souvenirs que je ne m’en rappelle même plus !) : La Vie moderne ; Le Petit Voleur ; La Fausse Suivante ; Scary Movie ; Scream 3
Un simple amateur :
1- Yi-Yi (Yang) 2- Princesse Mononoke (Miyazaki) 3- Eureka (Aoyama) 4- In the mood for love (Wong Kar-Wai) 5- The Yards (Gray) 6- Le Chant de la fidèle Chunhyang (Kwon-taek Im) 7- Révélations (Mann) 8- Man on the Moon (Forman) 9- Magnolia (PTA) 10- Les Savates du bon Dieu (Brisseau)
Pierre :
1-In the mood for love (Wong kar Wai) 2-Freedom (Bartas) 3-Suzhou river (Lou Ye) 4-License to live (Kurosawa) 5-Dancer in the dark (Von Trier) 6-Yi Yi (Yang) 7-Fantasmes (Jang Sun Woo) 8-Esther Kanh (Despléchin) 9-Bloody angels (Julsrud) 10-Bronx Barbès ( De Latour) 11-Les cendres d'Angela (Parker) 12-Mission to Mars (De Palma) 13-Expérience (Kiarostami) 14-La guerre des otages (Preminger) 15-Une vraie jeune fille (Breillat) 16-Incassable (Shyamalan) 17-Kippour (Gitaï) 18-Combat d'amour en songe (Ruiz) 19-Tabou (Oshima) 20-The yards (Gray)
les 51 hors liste restant : Le premier jour (Salles et Thomas)*** Zero Kelvin (Molland)*** Girlfight (Kusama)*** Julien Donkey boy (Korine)*** Charbons ardents (Carré)*** Topsy turvy (Leigh)*** Babylon USA (Mendelssohn)*** Nationale 7 (Sinapi)*** La saison des hommes (Tlatli)*** Civilisées (Chahal Sabbagh)*** Vengo (Gatlif)*** Human traffic (Kerrigan)*** Merci pour le geste (Faraldo)*** Luna papa (Khudojnazarov)*** Le harem de madame Osmane (Moknèche)*** Divine (Ripstein)*** Pour l'amour du jeu (Raimi)*** Acid house (Mc Guigan)*** Cuban feliz (Dridi)** Gemini (Tsukamaoto)** La nuit des chauves-souris (Morneau)** Docteur Wong contre les pirates (Tsui Hark)** Tragédie burlesque (Markovic)** He got game (Lee)** Stardom (Arcand)** Mademoiselle Julie (Figgis)** Les trois vies de Rita Vogt (Schloendorf)** Cours toujours (Desarthe)** Bullworth (Beatty)** Liste d'attente (Tabio)** Il était une fois en Chine : le tournoi du lion (Tsui Hark)** The crow 3 (Balluri)** Roméo doit mourir (Bartkowiak)** Citizen Welles (Ross)** Komodo (Lantieri)** Fortress 2 (Murphy)* Trixie (Rudolph)* Morceaux choisis (Arau)* Marie-Line (Charef)* Supernova (Hill, Scholder...)* Urban legend 2 (Ottman)* Le phare de l'angoisse (Hunter)/ Heavy metal 2000 (Lemire et Coldwey)* Splendeur (Araki)0 Blair witch 2 (Berlinger)0 Princesses (Verheyde)0 Guinevere (Wells)0 Résurrection (Mulcahy)000 Amazone (De Broca)000 Entropy (Joanou)000 L'échange (Hackford)0000
43 longs métrages inédits 1-Utsushimi (Sono)**** 2-Beaucoup passionnément à la folie (Carré)**** 3-Freeze me (Ishii)*** 4-Les combattants de l'ordre (Krausz et Demetriades)*** 5-Uzumaki (Higuchinsky)*** 6-Goulag (Pasternak et Chatelain)*** 7-Ju-on (Shimizu)*** 8-JSA (Park Chan Wook)*** 9-Groove (Harrison)*** 10-Flickering lights (Jensen)*** 11-Brava gente brasileira (Murat)*** 12-Gojoe (Ishii)*** 13-Durian Durian (Chan)*** 14-Juliet in love (Yip)*** 15-Robert Doisneau tout simplement (Jeudy)*** 16-Traveller (Davis et Mc Sweeney)*** 17-Porno film (Kozole)** 18-Bang Rajan (Jitnukul)** 19-Barking dogs (Bong Joon Ho)** 20-Km 0 (Iborra et Garcia Serrano)** 21-Ring 0 (Tsuruta)** 22-La cité des âmes perdues (Miike)** 23-Brat 2 (Balabanov)** 24-En vie (Poutte)** 25-Sanctimony (Boll)** 26-Prostitute killer (Shu Pui Hoo)** 27-Tricheurs ! (Stockwell)** 28-Les neuf reines (Bielinsky)** 29-Société secrète (Kummel)** 30-Celui au pasteur (Baier)** 31-Transgressing (Brass)** 32-Psycho beach party (King)** 33-Hoop baskets (Rogers)* 34-Bichunmoo (Kim Young Jun)* 35-Dark angel (Cameron)* 36-Cherry falls (Wright)* 37-Eclosion (Elkayem) * 38-Mission Kashmir (Chopra)0 39-The dish (Sitch)0 40-La géographie de la peur (Mantila)0 41-Daydream believers (Shamlan)00 42-La fin du monde (Mulcahy)00 43-Serial suspect (Angelo)0000
23 courts-métrages 1-Dust (Sen)**** 2-The heart of the world (Maddin)**** 3-La jeune fille et les nuages (Schwizgebel)**** 4-Pewma Jadkulu, el conflicto en el sueno (Henriquez)**** 5-Intolérance 1 : l'invasion (Mulloy)*** 6-Jerks say don't fuck (Zhao Liang)*** 7-La station (Loznitsa)*** 8-Bored youth (Zhao Liang)*** 9-The land of silence (Jayasundara)*** 10-Il est difficile de tuer quelqu'un même un lundi (Valette)*** 11-Une femme pour Souleymane (Gaye)*** 12-Lucie Aubrac en plein cœur (Laborie)*** 13-Der Schlangemann (Renberg et Hansson)*** 14-Confessions d'un chasseur de têtes (Riley)** 15-Fade (Mira)** 16-Epidermique (Canning)** 17-CDD (Loustau)** 18-El ojo en la nuca (Pla)** 19-Les filles de mon pays (Caumon)** 20-Lost (Kennedy)** 21-Le pain (Abbas)** 22-Le mur (Bensaïdi)* 23-Que faire quand tout est noir (Pin)*
9 moyens métrages (100% docs) 1-Mémoires de la terre de feu (Pacull)*** 2-La vie contaminée (Muestrali et Desramé)*** 3-Esprit de bière (Pazienza)*** 4-L'affaire Dominici par Orson Welles (Coignet)** 5-Envie de justice (Mercurio)** 6-La mission de Victor Martin (Ruven et Krack)** 7-Bleu de travail et bleu du ciel (Galvan)** 8-Que qui peut puisse (Le Grelle)* 9-Sao Paulo ( Billon)*
LE SONDAGE TWITTER DU DR. ORLOF :
Quel est le meilleur film sorti en 2000 ? (85 votants)
1- In the mood for love (Wong Kar-Wai) (12 voix)
2- Yi-Yi (E.Yang) Princesse Mononoke (Miyazaki) Magnolia (PTA) (7 voix)
5- Man on the Moon (Forman) (5 voix)
6- The Yards (Gray) Révélations (Mann) Incassable (Shyamalan) (4 voix)
9- Les Glaneurs et la glaneuse (Varda) American Beauty (Mendes) O Brother (Coen) (3 voix)
Viennent ensuite avec 2 voix : Fucking Amal (Moodysson), Sleepy Hollow (Burton), Fantasmes (Jang), Billy Elliot (Daldry), Virgin Suicides (Coppola), Spinal tap (Reiner)
Enfin cités une fois : Harry, un ami qui vous veut du bien (Moll), Saving Grace (Cole), Love me (Vernoux), Esther Kahn (Desplechin), Beau travail (Denis), Aniki mon frère (Kitano), La Ligne verte (Darabont), Space cowboys (Eastwood), Pitch Black (Twohy),Institut Benjamenta (Quay), Amours chiennes (Innaritu), La Bostella (Baer), Memento (Nolan), Il était une fois la Chine 2 (Tsui Hark)
LE BOX-OFFICE :
1. Taxi 2, Gérard Krawczyk, 10 349 454 entrées
2. Sixième Sens, M. Night Shyamalan, 7 799 130 entrées
3. Dinosaure, Eric Leighton & Ralph Zondag, 5 156 328 entrées
4. Gladiator, Ridley Scott, 4 806 654 entrées
5. Toy Story 2, Ash Brannon, John Lasseter & Lee Unkrich, 4 531 702 entrées
LES PRIX ET RECOMPENSES :
- Prix Louis-Delluc : Merci pour le chocolat (Claude Chabrol)
- Prix Méliès : Les Glaneurs et la glaneuse (Agnès Varda)
- Prix Jean Vigo : Saint-Cyr (Patricia Mazuy) & De l'histoire ancienne (Orso Miret)
- César du meilleur film : Le Goût des autres (Agnès Jaoui)
- Oscar du meilleur film : American Beauty (Sam Mendes)
- Festival de Venise, Lion d'or : Le Cercle (Jafar Panahi)
- Festival de Cannes, Palme d'or : Dancer in the dark (Lars von Trier)
- Festival de Berlin, Ours d'or : Magnolia (Paul Thomas Anderson)
- Festival de Locarno, Léopard d'or : Baba (Wang Shuo)
- Festival de Saint-Sébastien, Coquille d'or : La Perdicion de los hombres (Arturo Ripstein)
A VOUS LA PAROLE !
A notre suite, nous vous invitons à dresser votre propre palmarès de l'année et à nous le faire parvenir, par l'intermédiaire des commentaires ou du bouton de contact, afin que nous le mentionnions à son tour ci-dessus.
(vous pouvez consulter la liste de tous les films sortis en France en 2000 sur le site Encyclo-Ciné)
01/11/2017
Sur vos écrans en 1999
EDITORIAL :
Par le Dr. Orlof
Si loin, si proche
Nous approchons irrémédiablement de la date fatidique de 2001 et pour la dernière année de ce millénaire (même si la question a fait beaucoup couler d’encre), Stanley Kubrick est revenu nous éblouir sans vaisseaux spatiaux et épopées cosmiques. Avec Eyes wide shut, c’est à la plus intime des odyssées qu’il nous convie : celle du couple. L’usure du mariage, la volonté de séduire, la jalousie, le fantasme : tout cela est traité de manière magistrale et stylisée dans cette œuvre controversée mais qui restera, à coup sûr, comme le jalon incontournable d’une immense filmographie.
La vision du couple de Tsai Ming-Liang est encore plus désespérée. Dans The Hole, il filme la solitude de deux êtres cloitrés dans leur bulle respective (leurs appartements) et seul un trou dans le plafond offre un semblant d’espoir de « communication » et offre des échappées musicales et oniriques dans cet univers très sombre.
Est-ce vers cette issue que se dirigent les relations humaines à l’orée du 21ème siècle ? Contrairement à ce que montrait Kubrick dans 2001 (justement), certains croient encore aux vertus de la technologie à tout crin. Le revenant George Lucas débute une nouvelle trilogie se situant en amont de la première saga Star Wars. Le résultat est affligeant de médiocrité mais l’utilisation des effets-spéciaux numériques laisse peut-être augurer d’une nouvelle ère pour le cinéma de grande consommation, à l’instar du film de 1977 qui signa en quelque sorte la fin du « Nouvel Hollywood » et les débuts de l’infantilisation du grand spectacle hollywoodien.
De la même manière, les frères Wachowski utilisent le « caméra-mapping » dans Matrix et nous proposent des effets-spéciaux en images de synthèse encore jamais vus sur grand écran. Cela n’empêche pas le film d’être plutôt raté et de naviguer dans des eaux « new-age » ronflantes et casse-pieds.
Est-ce à travers ces films que se dessine un avenir entièrement assujetti à la technologie ? On parle de plus en plus d’Internet et j’ai, à titre personnel, créé cette année une adresse pour recevoir des e-mails. De la même manière, nous rigolons avec mes amis aux terrasses des cafés de tous ces individus qui ne se parlent plus mais discutent ostensiblement (et beaucoup trop fort) avec leurs téléphones portables. Nous ne céderons, bien entendu, jamais à ces gadgets auxquels nous trouvons une forte capacité de nuisance, comme lorsque nous nous retrouvons dans les transports en commun à côté d’un type qui essaye toutes les sonneries possibles de sa machine.
Le cinéma de cette année semble avoir fait un pas de côté par rapport à ce développement des télécommunications : Kaurismäki revient au muet dans le très beau Juha et Jarmusch nous rappelle que le meilleur moyen de communiquer reste… le pigeon voyageur ! Après le sublime Dead Man, le cinéaste semble revenir à la fiction et à irriguer les mythologies du cinéma de genre d’autres références culturelles. Dans Dead Man, il nous proposait une relecture du western traditionnel à l’aune du génocide indien et de la poésie de William Blake. Dans Ghost Dog, il réinvestit le thriller en s’imprégnant du cinéma japonais (des citations des films de Suzuki) et de la culture des samouraïs. Ralentir le rythme, c’est également l’attitude de David Lynch qui après son mémorable Lost Highway bifurque totalement et nous embarque dans un étrange voyage en… tondeuse dans Une histoire vraie.
A l’inverse, Cronenberg nous montre un univers où le virtuel a envahi tous les aspects de l’eXistenZ. Dans ce très beau film, le cinéaste se fait un malin plaisir d’aller à l’encontre des visions classiques et nous propose un monde virtuel très « organique ». Quand tout devient faux, le corps est la dernière chose qui résiste. Résistance que l’on retrouve, à des degrés divers, et dans des univers totalement différents, chez les Straub (Sicilia !, un de leurs plus beaux films) et Monteiro et ses fantasmes délirants (Les Noces de Dieu).
Le corps a été malmené cette année au cinéma mais il reste la dernière trace de la singularité de l’individu. Corps haineux et irrémédiablement seul chez Gaspar Noé (Seul contre tous), perdu dans la forêt de ses fantasmes (Sombre de Grandrieux et, dans un autre style, Romance de Breillat).
Mais s’il fallait garder une image de cette année cinématographique, nous pencherions pour celle de ce couple taiseux qui se rapproche timidement en contemplant l’immensité des possibles offerts par l’océan dans A Scene at the sea de Kitano. Une goutte de délicatesse dans le vacarme infernal d’un nouveau monde en train d’advenir.
Et parce que même lorsque tout semble en ruine, il reste la puissance du sentiment amoureux comme le traduit d’ailleurs le « fuck » final d’Eyes wide shut.
1999 ou l’odyssée du couple…
LES CONSEILS DE NOTRE EQUIPE :
Une liste de 244 longs métrages (sur les 551 sortis en salles), avec, pour les étoiles en couleur, des liens vers des textes écrits par les contributeurs.
LES CHOIX DE NOS AMIS ET LECTEURS :
Frédéric :
1- Eyes Wide Shut (Kubrick) 2- Jugatsu (Kitano) 3- Trois ponts sur la rivière (Biette) 4- Le Vent de la nuit (Garrel) 5- New Rose Hotel (Ferrara) 6- Le Vent nous emportera (Kiarostami) 7- Sicilia ! (Straub/Huillet) 8- A Scene at the Sea (Kitano) L'Eté de Kikujiro (Kitano) 10- Adieu, plancher des vaches ! (Iosseliani) Cure (Kurosawa) Un temps pour vivre, un temps pour mourir (Hsiao Hsien)
Un simple amateur :
1-Le Vent nous emportera (Kiarostami) 2- L'Humanité (Dumont) 3- Sombre (Grandrieux) 4- Eyes Wide Shut (Kubrick) 5- La Ligne rouge (Malick) 6- Tout sur ma mère (Almodovar) 7- Ghost Dog (Jarmush) 8- The Hole (Tsai Ming-liang) 9- Un temps pour vivre, un temps pour mourir (Hsiao Hsien) 10- Mon voisin Totoro (Miyazaki)
Pierre :
Top 10 : 1-La ligne rouge (Malick) 2-La nourrice (Bellocchio) 3-Ghost dog (Jarmusch) 4-Center stage (Kwan) 5-Fight club (Fincher) 6-L'été de Kikujiro (Kitano) 7-Pi (Aronofsky) 8-La dernière chevalerie (Woo) 9-Beautiful people (Dizdar) 10-Cure (Kurosawa)
les 40 hors liste restant : Histoires de petites gens (Mambety)*** Under the skin (Adler)*** Je suis né d'une cigogne (Gatlif)*** Mobutu roi du Zaïre (Michel)*** Les passagers (Guiguet)*** Des monstres et des hommes (Balabanov)*** Aller vers le soleil (Ustaoglu)*** Marrakesh express (Salvatores)*** Phoenix Arizona (Eyre)*** Les rêveurs (Tykwer)*** Pourquoi pas moi? (Giusti)*** Prémonitions (Jordan)*** Les mutants (Villaverde)** Voyeur (Elliott)** Yom yom (Gitaï)** Children of the revolution (Duncan)** Le château des singes (Laguionie)** Public housing (Wiseman)** De la part de Stella (Gydroic)** Fait d'hiver (Enrico)** C'est pas mon jour (Woods)** Quatre jours en septembre (Baretto)** Himalaya (Valli)** De l'amour et des restes humains (Arcand)** Hypnose (Koepp)** Des chambres et des couloirs (Troche)** Urban legend (Marks)** 23 (Schmidt)** Lettres à un tueur (Carson) * A mort la mort (Goupil)* Inséparables (Couvelard)* Mystery men (Usher)* Orphans (Mullan)* Le plus beau pays du monde (Bluwal)* Mutation (Stevens)* Les grandes bouches (Bonvoisin)* Escape (Dornhelm)0 Casses en tous genres (Hamburg)0 The naked man (Anderson)0 C'est quoi la vie? (Dupeyron)00
côté inédits 24 longs métrages 1-Les enfants du Borinage : Lettre à Henri Storck (Jean)**** 2-Ley lines (Miike)**** 3-Victim (Lam)**** 4-La terre des âmes errantes (Panh)*** 5-Morts de rire (De la Iglesia)*** 6-Banlieue nord (Albert)*** 7-Taking Manhattan (Wong)*** 8-Shark skin man and peach ip girl (Ishii)*** 9-Hum dill de chucke sanam (Bhansali)** 10-Gen x cops (Chan)** 11-Speedway junky (Perry)** 12-Attack the gas station (Kim Sang-Jin)** 13-Running out of time (To)** 14-Sexe révélations (Anderson)** 15-L'Einstein du sexe (Von Praunheim)** 16-Blood dolls (Band)** 17-Une question de classes (Carré)** 18-Koji, la légende du guerrier démon (Maeda)** 19-Redball (Hewitt)** 20-35 heures c'est déjà trop (Judge)* 21-Nothing (Waplington)* 22-Les bouffons (Schipper)* 23-Splendor (Araki)0 24-Escape from Mars (Fearnley)00
et puis 14 courts 1-Outerspace (Tcherkassky)**** 2-Le vent (Sen)*** 3-Samedi soir dimanche matin (Tamou)*** 4-Maas (Volckman)*** 5-Satisfaction real (Bowda)*** 6-Bonne résistance à la douleur (Guillaume)*** 7-Travellynckx (Lanners)*** 8-Salam (El Bouhati)*** 9-Samedi dimanche et aussi lundi (Valette)** 10-Seasons greetings (Mulloy)** 11-Harry's war (Franklan)** 12-Toilet mouth (Crisp)** 13-Welcome to Spain (Atanes)** 14-Un bon flic (Marchal)*
et last but... 12 moyens métrages 1-Diego (Goldbronn)**** 2-Lettre à mon frère Guy Gilles cinéaste trop tôt disparu (Gilles)*** 3-50 ans de maquis (Billon et Alejandro)*** 4-Norman Mailer, histoires d'Amérique (Copans et Neumann)*** 5-Citizen cam (Scemia)*** 6-Adolescents (Minetto)*** 7-Beau comme un camion (Cordier)*** 8-Greyhound aller simple (Borgers et Lévy Lunt)*** 9-Java central Jog Jakarta (Compain)** 10- Baby (Xim Phil Sung)** 11-Slaves in paradise (Benjamin)** 12-Un pas dans la nuit (Laborie)**
**** :
*** : Jin-Roh, la brigade des loups (8) ; Eyes Wide Shut (7) ;
** : The Big One (6) ; Un temps pour vivre, un temps pour mourir (6) ; L’Anglais (6) ; La Maladie de Sachs (6) ; Le vent nous emportera (6) ; Celibrity (6) ; Ma petite entreprise (6) ; Fiona (6) ; Ghost Dog (6) ; Tout sur ma mère (6) ; Rosetta (6) ; Fight Club (5) ; Sex Intentions (5) ; HHH (5) ; Juha (5) ; South Park, le film (5) ; Rien sur Robert (5) ; Perfect Blue (5) ; The Hi-lo Country (5) ; La Ligne rouge (5) ; Vénus Beauté Institut (5) ; Au cœur du mensonge (5) ; Fin août début septembre (5)
* : American Pie (4) ; Une liaison pornographique (4) ; La Dilettante (4) ; La Fille sur le pont (4) ; The Hole (4) ; L’Humanité (4) ; Loin du paradis (3) ; Dans la peau de John Malkovich (3) ; Mauvaise passe (3) ; Star Wars épisode 1 : la Menace fantôme
o : Astérix et Obélix contre César (2) ; Austin Powers – l’Espion qui m’a tirée (2)
- (vus, mais plus assez de souvenirs pour noter ; sont par définition absents ceux que j’ai vus, mais qui m’ont laissé tellement peu de souvenirs que je ne m’en rappelle même plus !) : La Nouvelle Eve ; Pas de scandale
LE SONDAGE TWITTER DU DR. ORLOF :
Quel est le meilleur film sorti en 1999 ? (86 votants)
1- Eyes Wide Shut (Kubrick) (25 voix)
2- La Ligne Rouge (Malick), Mon voisin Totoro (Miyazaki) (8 voix)
4- Ghost Dog (Jarmusch) (7 voix)
5- Tout sur ma mère (Almodovar) (4 voix)
6- ExistenZ (Cronenberg), Fight Club (Fincher) (3 voix)
puis avec 2 voix : Le Temps retrouvé (Ruiz), Un temps pour vivre, un temps pour mourir (HHH), Rosetta (Dardenne), Le 13ème guerrier (McTiernan), Le Vent de la nuit (Garrel), L'humanité (Dumont), Matrix (Wachowski)
Cités une fois : Perfect Blue (Kon), Khroustaliov ma voiture (Guerman), Juha (Kaurismaki), Le Vent nous emportera (Kiarostami), La Momie (Summers), Le Nuage (Solanas), Une liaison pornographique (Fonteyne), Le Barbier de Sibérie (Mikhalkov), L'été de Kikujiro (Kitano), Jin-Roh (Okiura), Pola X (Carax), Gummo (Korine), After life (Kore-Eda), Buffalo 66 (Gallo)
LE BOX-OFFICE :
1. Astérix et Obélix contre César, Claude Zidi, 8 948 624 entrées
2. Tarzan, Chris Buck et Kevin Lima, 7 914 863 entrées
3. Star Wars, épisode 1 : La Menace fantôme, George Lucas, 7 303 131 entrées
4. Matrix, Andy & Larry Wachowski, 4 771 685 entrées
5. Coup de foudre à Notting Hill, Roger Michell, 4 532 898 entrées
LES PRIX ET RECOMPENSES :
- Prix Louis-Delluc : Adieu, plancher des vaches ! (Otar Iosseliani)
- Prix Méliès : La Maladie de Sachs (Michel Deville)
- Prix Jean Vigo : La Vie ne me fait pas peur (Noémie Lvovsky)
- César du meilleur film : Vénus Beauté (Institut) (Tonie Marshall)
- Oscar du meilleur film : Shakespeare in love (John Madden)
- Festival de Venise, Lion d'or : Pas un de moins (Zhang Yimou)
- Festival de Cannes, Palme d'or : Rosetta (Luc & Jean-Pierre Dardenne)
- Festival de Berlin, Ours d'or : La Ligne rouge (Terrence Malick)
- Festival de Locarno, Léopard d'or : Peau d'homme cœur de bête (Hélène Angel)
- Festival de Saint-Sébastien, Coquille d'or : C'est quoi la vie ? (François Dupeyron)
A VOUS LA PAROLE !
A notre suite, nous vous invitons à dresser votre propre palmarès de l'année et à nous le faire parvenir, par l'intermédiaire des commentaires ou du bouton de contact, afin que nous le mentionnions à son tour ci-dessus.
(vous pouvez consulter la liste de tous les films sortis en France en 1999 sur le site Encyclo-Ciné)
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07/08/2017
Sur vos écrans en 1998
EDITORIAL :
Par Edouard S.
Rendus certainement nerveux par le rythme de publication des notes zoomarrièresques passé de mensuel à très aléatoire, vous attendez fébrilement le titre du meilleur film de 1998 ? Et bien vous ne le dénicherez pas dans l'habituelle liste étoilée dressée ci-dessous !
Non, ce n'est pas Jackie Brown de Quentin Tarantino, film de la maturité poussant même les Cahiers du Cinéma à reconnaître enfin le talent du cinéaste excité. Non, ce n'est pas le sublime Fleurs de Shanghai, fascinante plongée dans le passé et plus gros succès du jusque-là confidentiel maître taïwanais Hou Hsiao-hsien. Non, ce n'est ni Minuit dans le jardin du bien et du mal, ni Harry dans tous ses états, bonnes cuvées proposées les sexagénaires Clint et Woody.
Le film de 1998 est en fait un documentaire produit et diffusé par Canal+ dès la fin de la Coupe du Monde de football remportée par l'équipe de France et réalisé par Stéphane Meunier au plus près du staff et des joueurs. Les Yeux dans les Bleus est, comme le stupéfiant Kingdom de Lars Von Trier, un produit télévisuel, et, comme le puissant Festen de Thomas Vinterberg, un film tourné caméra à l'épaule. Il est également, aussitôt, un succès populaire, comme le Titanic de James Cameron (et ses 20 millions et quelques spectateurs), et un film culte, comme le Big Lebowski des frères Coen, à ceci près que Les Yeux dans les Bleus montrent l'équipe du Capitaine Deschamps éviter l'iceberg brésilien et remporter le trophée en jouant non pas au bowling mais bien au football.
On trouve dans le documentaire de Meunier des répliques aussi mémorables que le fameux "Il s'appelle Just Leblanc" du Dîner de cons (30 secondes brillantes perdues dans un océan de nullité), avec, en premier lieu, le mythique "Muscle ton jeu Robert !" envoyé par le grand Aimé Jacquet à Robert Pirès. Notons également qu'il y eut, comme pour Les Visiteurs, deux suites oubliées par tous bien que reposant sur le même principe immersif (réalisées à l'occasion de la Coupe du Monde suivante en 2002).
Comme la première moitié d'Il faut sauver le soldat Ryan, Les Yeux dans les Bleus donnait le sentiment du jamais vu, par la proximité que Meunier était parvenu à entretenir avec les footballeurs français, une proximité qui, en 1998, sentait encore le vrai puisque nous n'étions pas encore entrés totalement dans notre société de la (fausse) transparence et de la véritable manipulation par l'image. Malheureusement, c'est surtout pour le pire que ce film inestimable annonce tout ce qui viendra par la suite dans le domaine du document sportif. A compter de cette date, tous les services des sports n'auront de cesse de proposer à leurs spectateurs des "plongées inédites dans l'intimité des champions", lassantes ribambelles d'images de vestiaires, d'entraînements et de discours motivants. Irrémédiablement privé des droits de retransmission des grands événements sportifs par les chaînes payantes, le service public s'est fait un spécialiste de l'exercice, qui est devenu ainsi une sorte de cache-misère.
Alors effectivement, Les Yeux dans les Bleus n'est pas un film de cinéma. Mais ce n'est pas juste un document. Stéphane Meunier a eu certes la chance d'être au bon endroit au bon moment et de voir la France l'emporter grâce à deux coups de boule (non répréhensibles ceux-là) du Roi Zidane. Encore fallait-il mettre ces instants captés en forme, bâtir une narration prenante, utiliser habilement les musiques en rendant par exemple supportable le I Will survive de Gloria Gaynor et prolonger la joie ressentie en juin et juillet 1998, avant de voir tout cela s'évaporer quelque peu avec le temps. Car aujourd'hui, il est vrai que les enfants courant après le ballon s'en "footent" un peu des Yeux dans les Bleus. Tandis que Kirikou, ça marche toujours...
LES CONSEILS DE NOTRE EQUIPE :
Une liste de 218 longs métrages (sur les 464 sortis en salles), avec, pour les étoiles en couleur, des liens vers des textes écrits par les contributeurs.
LES CHOIX DE NOS AMIS ET LECTEURS :
Frédéric :
1- Histoire(s) du cinéma (Godard) 2- Titanic (Cameron) 3- Conte d'automne (Rohmer) 4- Jackie Brown (Tarantino) 5- Secret défense (Rivette) 6- Snake Eyes (De Palma) 7- Les Fleurs de Shanghai (Hsiao-Hsien) Kanzo sensei (Imamura) 9- Inquiétude (de Oliveira) Les Rebelles du Dieu Néon (Ming-Liang) + un court-métrage : Mort à Vignole (Smolders)
Mister Arkadin :
**** :
*** : The Big Lebowski (8) ; Snake Eyes (7) ; Sue perdue dans Manhattan (7) ; La Prisonnière espagnole (7) ; Pas vu, pas pris (7) ; Conte d’automne (7)
** : Mary à tout prix (6) ; L’Enjeu (6) ; Sexcrimes (6) ; Hors d’atteinte (6) ; Wild Man Blues (6) ; La Vie rêvée des anges (6) ; Titanic (6) ; Harry dans tous ses états (6) ; Aprile (6) ; Le Général (6) ; Les Rebelles du dieu néon (6) ; Insomnia (6) ; U-Turn (5) ; Small Soldies (5) ; Jackie Brown (5) ; Minuit dans le jardin du bien et du mal (5) ; Les Fleurs de Shanghai (5) ; L’Ennui (5) ; Chat noir, chat blanc (5) ; Bienvenue à Gattaca (5) ; My name is Jo (5)
* : Souviens-toi l’été dernier (4) ; La vie est belle (4) ; The Truman Show (4) ; Le Dîner de cons (4) ; Vidange (4) ; Will Hunting (3) ; Boogie Nights (3) ; Jeanne et le garçon formidable (3) ; A vendre (3) ; Place Vendôme (3)
o : Les Couloirs du temps (Les Visiteurs II) (2) ; Serial Lover (2) ; Une chance sur deux (2) ; Taxi (2) ; Lolita (2) ; Ceux qui m’aiment prendront le train (2) ; Le Masque de Zorro (2)
- (vus, mais plus assez de souvenirs pour noter ; sont par définition absents ceux que j’ai vus, mais qui m’ont laissé tellement peu de souvenirs que je ne m’en rappelle même plus !) : Kirikou et la sorcière ; Ouvre les yeux ; The Second Civil War ; Secret Défense ; Scream 2 ; Déjà mort ; A la place du cœur ; L’Ecole de la chair
Pierre :
Top 10 : 1-La pomme (Makhmalbaf) 2-Les idiots (Von Trier) 3-0ssos (Costa) 4-Titanic (Cameron) 5-Mary à tout prix (Farelly) 6-Le roi des masques (Wu Tian Ming) 7-Snake eyes (De Palma) 8-Violent cop (Kitano) 9-Les fleurs de Shangaï (hou Hsiao Hsien) 10-Kirikou et la sorcière (Ocelot)
les 20 hors liste suivants The bible and gun club (Harris)*** L'arche du désert (Chouikh)*** Massoud l'afghan (De Ponfilly)*** Le garçon boucher (Jordan)*** Animals (Di Giacomo)*** Si bleu si calme (De Latour)** Memory & desire (Brooks)** Heavy (Mangold)** Slam (Levin)** Devarim (Gitaï)** Central do Brasil (Salles)** En plein coeur (Jolivet)** A la recherche du paradis perdu (Salis)** La dette (Buenaventura et Alvarez)** Les taudis de Beverly hills (Jenkins)** C'est la tangente que je préfère (Silvera)* Les puissants (Chelsom)* Au-delà de nos rêves (Ward)* Kurt & Courtney (Broomfield)* Argent comptant (Rattner)00
et puis 19 longs-métrages inédits 1-Dil se (Ratnam)**** 2-Bird people of China (Miike)**** 3-Garçons d'Athènes (Gianadis)*** 4-The book of life (Hartley)*** 5-La dernière danse (Tsai Ming Liang)*** 6-Storm riders (Lau)*** 7-Le vol de l'abeille (Usmonov)*** 8-Lithium (Flmhole)** 9-Monella (Brass)** 10-Attractions fatales (Maxwell)** 11-Palmetto (Schlöndorff)** 12-Dead end (Bullock)** 13-Future sport (Dickerson)* 14-Frankfurt millenium (Karmakar)* 15-Le dentiste 2 (Yuzna)* 16-Le couloir de la mort (Baker et michaels)0 17-Post mortem (Pyun)0 18-Maleficia (Pelissier)0 19- Pur et dur / One tough cop (Barreto)0
Un moyen métrage Ici ou là-bas (Zegaoui)**
et puis pour finir 17 courts-métrages 1-Gilbert & Sullivans the very models (Purves)**** 2-Human remains (Rosenblatt)*** 3-Paradis artificiels (Manas)*** 4-Mort à Vignolle (Smolders)*** 5-Mon lit ton lit (Tamou)*** 6-Brushing (So Nyon-Ghi)*** 7-Crazy glue (Rosenthal)*** 8-Les larmes (Sen)** 9-Electrons statiques (Moutoud)** 10-Exercice of steel (Caro)** 11-Ma couleur et nous (Mc Lean)** 12-Grace (Enoch)** 13-Le cyclope de la mer (Jullien)** 14-De passage (Olive)** 15-L'étranger venu d'Afrique (Kembela)** 16-Alias (De Van)* 17-Flammes (Bokanowski)*
Un simple amateur :
1-Mère et fils (Sokourov) 2-Les fleurs de Shangaï (hou Hsiao Hsien) 3-Les idiots (Von Trier) 4-Kanzo sensei (Imamura) 5-Festen" (Vinterberg) 6-The Big Lebowski (Coen) 7-Conte d'automne" (Rohmer) 8-La pomme (Makhmalbaf) 9-Minuit dans le jardin du bien et du mal (Eastwood) 10-Insomnia (Nolan)
LE SONDAGE TWITTER DU DR. ORLOF :
Quel est le meilleur film sorti en 1998 ? (92 votants)
17 voix pour "The Big Lebowski"
2ème (9 voix) : "Jackie Brown" (Tarantino)
3ème (8 voix) : "Starship Troopers" (Verhoeven)
4ème (7 voix) : "Festen" (Vinterberg)
5ème (4 voix) : "Titanic" (Cameron)
6ème (3 voix) : "Harry dans tous ses états" (Allen), "Dieu seul me voit" (Podalydès), "Conte d'automne" (Rohmer), "Aprile" (Moretti), "Velvet Goldmine" (Haynes), "Will Hunting" (Gus Van Sant)
Viennent ensuite avec 2 voix : "Il faut sauver le soldat Ryan" (Spielberg), Bienvenue à Gattaca (Niccol), Claire Dolan (Kerrigan), Sue perdu à Manhattan (Kollek), The second civil war (Dante), Le Festin chinois (Tsui Hark), Boogie Nights (PTA)
Cités une fois : Snake eyes (De Palma), Le Général (Boorman), Les yeux dans les bleus (Meunier), "Sexcrimes" (McNaughton), Piège à Hong-Kong (Tsui Hark), Fleurs de Shanghai (HHH), The Boxer (Sheridan), Inquiétude (Oliveira), Comme elle respire (Salvadori), Insomnia (Skjoldbjaerg), Sitcom (Ozon), Kirikou (Ocelot), Chat Noir, chat blanc (Kusturica), The Truman show (Weir), Las Végas parano (Gilliam)
LE BOX-OFFICE :
1. Titanic, James Cameron, 20 634 793 entrées
2. Le Dîner de cons, Francis Veber, 9 247 001 entrées
3. Les Visiteurs 2 : Les Couloirs du temps, Jean-Marie Poiré, 8 043 129 entrées
4. Taxi, Gérard Pirès, 6 522 121 entrées
5. Mulan, Barry Cook & Tony Bancroft, 5 793 697 entrées
LES PRIX ET RECOMPENSES :
- Prix Louis-Delluc : L'Ennui (Cédric Kahn)
- Prix Méliès : La Vie rêvée des anges (Erick Zonca)
- Prix Jean Vigo : Dis-moi que je rêve (Claude Mouriéras)
- César du meilleur film : La Vie rêvée des anges (Erick Zonca)
- Oscar du meilleur film : Titanic (James Cameron)
- Festival de Venise, Lion d'or : Mon frère (Gianni Amelio)
- Festival de Cannes, Palme d'or : L'Éternité et un jour (Théo Angelopoulos)
- Festival de Berlin, Ours d'or : Central do Brasil (Walter Salles)
- Festival de Locarno, Léopard d'or : Zhao xiansheng (Lu Yue)
- Festival de Saint-Sébastien, Coquille d'or : Le Vent en emporte autant (Alejandro Agresti)
A VOUS LA PAROLE !
A notre suite, nous vous invitons à dresser votre propre palmarès de l'année et à nous le faire parvenir, par l'intermédiaire des commentaires ou du bouton de contact, afin que nous le mentionnions à son tour ci-dessus.
(vous pouvez consulter la liste de tous les films sortis en France en 1998 sur le site Encyclo-Ciné)
| Tags : 1998, tarantino, hou, coen, podalydès, rohmer, von trier, vinterberg, allen, eastwood, kusturica | Lien permanent | Commentaires (5) | Imprimer | Facebook | | |
09/05/2017
Sur vos écrans en 1997
EDITORIAL :
Par Vincent J.
Festivals
L'expérience Zoom Arrière fait remonter certaines choses un peu perdues de vues mais qu'il est agréable de retrouver. 1997 a été marqué pour moi par deux événements liés au cinéma aussi éloignés l'un de l'autre que possible.
Le 25 avril, J'organisais avec la Coopérative du Cinéma et du Spectacle la première journée du cinéma indépendant à Nice. La Coopérative (qui deviendra Regard Indépendant en 2004) est une association que j'avais crée avec quelques amis deux ans plus tôt. L'idée était de se mettre dans le mouvement du soutien régional au court métrage, une dynamique alors très sensible portée par des associations et des festivals qui contribuaient à révéler ce qui semblait devoir être une nouvelle génération du cinéma français. Y aurait-il des auteurs des Alpes-Maritimes dans ce mouvement ? C'était à cette question que nous voulions répondre lors de cette journée. Nous souhaitions éviter un simple festival de plus pour faire en quelque sorte un premier état des lieux. Nous avons ainsi réuni une dizaine de films dans une des salles du cinéma Mercury, place Garibaldi à Nice. En écrivant ces lignes je me souviens de l'ambiance à la fois naïve et enthousiaste, de la chaleur dans tous les sens du terme, et des espoirs alors caressés. Avec le recul, ce ne fut pas le détonateur d'un mouvement épique, mais la simple première pierre d'une histoire qui s'est construite sur la durée.
Avec le recul... Le film phare était Going back to... Nissa la Bèla de Christian Passuello, un moyen métrage découvert en janvier, un film entre fiction et documentaire, journal intime et réflexion poétique sur Nice, les niçois, leur histoire et leur culture. Je ressentais de manière paradoxale le choix de cet étendard, moi le parisien exilé au sud. Écrit par Jànluc Sauvaigo, le film de Christian montrait un retour au pays natal évoquant les romans de Louis Nucera et donnant la parole à des figures locales comme la fameuse poissonnière de la place St François, à l'artiste Ben ou aux animateurs du carnaval indépendant. Christian Passuello était déjà un réalisateur professionnel qui a continué à travailler pour la télévision, notamment pour ARTE, avec de belles choses autour de l'école de Nice ou Arc(o) Alpin(o) sur le violon traditionnel des Alpes. Suivait Le syndrome de Peter Pan, un court métrage réalisé par Kaloust Andalian quelques années auparavant. Le film mettait en scène Charlotte Véry et Bruno Abraham-Kremer. Bien que tourné à Paris, il représentait pour nous un idéal, du moins un modèle en termes de production. Kaloust est devenu depuis enseignant en cinéma à Nice, à l'ESRA Côte d'Azur puis à la Villa Arson. Besoin d'amour pour être heureux était un court métrage signé Joël Bayen-Sauneres, avec entre-autres le sosie de Peter Falk qui avait bâtit sa carrière sur des spectacles de théâtre autour du comédien de l'inspecteur Colombo. Ce film auto-produit, ambitieux dans l'écriture, représentait le type de films et d'auteurs que nous voulions soutenir. Joël a depuis fait d'autres courts-métrages, des documentaires de création, et pris d'autres voies, toujours dans le cinéma. Certains films présentés ce soir là m'ont moins marqué. Mais l'un d'eux, toujours avec le recul, ne manque pas de sel. Un peu sur le fil, nous avions retenu le court métrage d'un tout jeune garçon, Ciné-fiction, parodie du film de Quentin Tarantino qui avait marqué les esprits. Le film était l'œuvre de Xavier Gens qui a depuis fait son chemin et, un pied de chaque côté de l'Atlantique, a signé Frontière(s) en 2008 ou The divide en 2012. Comme quoi les choses ne prennent pas toujours la forme que l'on imagine. Mais cette première journée a posé les fondations de ce qui allait devenir les Rencontres Cinéma et Vidéo à Nice deux ans plus tard, leur esprit et leur ligne éclectique. Vingt ans plus tard, nous nous préparons une nouvelle fois à investir le cinéma Mercury. Ce sera en novembre.
Restons en 1997. Moins d'un mois plus tard, je retournais au Festival de Cannes, accrédité pour la première fois via l'association. Ce fut une tout autre expérience, avec une grande part consacrée aux contacts, aux rencontres avec d’autres structures et des auteurs. Plusieurs films français, cette année là, faisaient écho à nos propres préoccupations. Il y avait Western de Manuel Poirier, tourné en Bretagne avec la révélation de Sergi Lopez et la belle Marie Matheron que l'on reverra chez Chabrol, La femme défendue de Philippe Harel qui imposait en caméra subjective le visage d'Isabelle Carré, et surtout Marius et Jeanette vu à Un Certain Regard, qui va consacrer le succès de Robert Guédiguian et son cinéma de proximité tourné à L'Estaque, Marseille, Bouches du Rhône. Je me souviens encore de l'ambiance très chaleureuse de la projection, les rires et le sentiment de découvrir un univers simple et proche. Guédiguian et Poirier allaient devenir nos références pour expliquer le projet de l'association. Dans un autre registre, ce festival 1997 reste pour moi la révélation de trois auteurs. Je suis arrivé un peu par hasard à la projection de Ta'm-e gilās (Le goût de la cerise) de l’iranien Abbas Kiariostami et je dois confesser que, la fin de festival faisant son effet, j'ai piqué du nez lors de l'un des passages de ce film en voiture qui voit un homme suicidaire prendre en stop trois personnages sur une route de campagne typique du cinéaste. Mais la fin est tellement poignante que j'en suis resté sous le charme. Unagi (L'anguille) est ma première rencontre avec le cinéaste japonais Shōhei Imamura, rencontre qui démarre de façon assez raide par l’assassinat très graphique perpétré par le héros, Yamashita, sur sa femme adultère. Le film déroule une magnifique histoire de rédemption parfois rude, parfois drôle, toujours surprenante où là aussi la fin m'avait emmené sur des sommets. Au final, le jury qui n'avait pas vécu, selon la légende cannoise, des jours paisibles, se mis d'accord pour célébrer d'une double palme le japonais et l'iranien. Restait, hors compétition, Al-Massir (Le destin) de Youssef Chahine, une comédie musicale politique et historique qui me fit (re)découvrir le réalisateur Égyptien qui ne m’avait pas convaincu en 1985 avec Adieu Bonaparte. Al-Massir est porté par un souffle épique et la sainte colère de son auteur envers les intégrismes qu'il oppose à la danse, au chant, à l’intelligence et à la beauté des femmes. Une préoccupation qui, aujourd’hui, prend un tour plutôt amer. Chahine est mort et les cons qu'il attaquait dans l'Andalousie du XIIeme siècle à travers son personnage du philosophe Averroès sont plus virulents que jamais.
LES CONSEILS DE NOTRE EQUIPE :
Une liste de 227 longs métrages (sur les 443 sortis en salles), avec, pour les étoiles en couleur, des liens vers des textes écrits par les contributeurs.
LES CHOIX DE NOS AMIS ET LECTEURS :
Frédéric :
1- Lost Highway (Lynch) 2- Goodbye South, Goodbye (Hsiao-Hsien) 3- Hana-Bi (Kitano) 4- L'Anguille (Imamura) 5- Le Goût de la cerise (Kiarostami) 6- Reprise (Le Roux) 7- On connait la chanson (Resnais) 8- La Rivière (Ming-Liang) 9- Les Anges déchus (Kar-Wai) 10- Du jour au lendemain (Straub-Huillet)
Un simple amateur :
1- Lost Highway (Lynch) 2- Goodbye South, Goodbye (Hsiao-Hsien) 3- Hana-Bi (Kitano) 4- L'Anguille (Imamura) 5- Le Goût de la cerise (Kiarostami) 6- Généalogies d'un crime (R.Ruiz) 7- La Rivière (Ming-Liang) 8- On connait la chanson (Resnais) 9- The Pillow Book (Greenaway) 10- De beaux lendemains (Egoyan)
Mister Arkadin :
**** La Rivière (9)
*** Level Five (8) ; Pour rire (7) ; Marion (7) ; Looking for Richard (7) ; Le Goût de la cerise (7) ; Scream (7)
** Mars Attacks (6) ; Marius et Jeannette (6) ; Les Virtuoses (6) ; Tout le monde dit I Love You (6) ; Post coitum animal triste (6) ; Volte-Face (5) ; Didier (5) ; Lost Highway (5) ; De beaux lendemains (5) ; Fred (5) ; Généalogies d’un crime (5) ; Le Bossu (5) ; L’Anguille (5) ; Men in Black I (5) ; Nettoyage à sec (5) ; Ghost in the Shell (5) ; Le Monde perdu : Jurassic Park (5)
* La Vérité si je mens ! (4) ; Kaïrat (4) ; Le Cousin (4) ; L’Univers de Jacques Demy (4) ; Western (4) ; Larry Flynt (4) ; La Vie de Jésus (4) ; Lucie Aubrac (4) ; On connaît la chanson (3) ; Goodbye South, Goodbye (3) ; Austin Powers (3)
o Le Jour et la nuit (2)
pas assez de souvenir pour pouvoir noter : Hana-Bi ; Happy Together ; Le Destin ; When We Where Kings ; Nénette et Boni ; Les Anges déchus ; J’ai horreur de l’amour ; Le Septième Ciel ; Je ne vois pas ce qu’on me trouve ; Alien la Résurrection ; Le Mariage de mon meilleur ami ; Bean ; Batman et Robin
LE SONDAGE TWITTER DU DR. ORLOF :
Quel est le meilleur film sorti en 1997 ? (81 votants)
1er : "Lost Highway" (Lynch) (15 voix)
2ème : "On connaît la chanson" (Resnais) (13 voix)
3ème : "Ghost in the shell" (Oshii) (5 voix)
4ème : "Happy together" (Wong Kar Wai) (4 voix)
5ème : "Hana Bi" (Kitano), "Reprise" (Le Roux), "De beaux lendemains" (Egoyan), "Volte-face" (Woo) (3 voix)
Viennent ensuite avec 2 voix : Marius et Jeannette (Guédiguian), Level five (Marker), Western (Poirier), Contact (Zemeckis), L'Anguille (Imamura), La Vie de Jésus (Dumont)
1 voix : Généalogies d'un crime (Ruiz), Crazy six (Pyun), La Rivière (Tsai Ming-Liang), The House (Bartas), Post-coïtum, animal triste (Rouan), Kids return (Kitano), La Moindre des choses (Philibert), Matilda (De Vito), Box of Moonlight (DiCillo), Tout le monde dit I love you (Allen), Les Virtuoses (Herman), Roméo et Juliette (Luhrmann), Mars attaks!(Burton), Le cinquième élément (Besson), Le jour de la bête (de iglesia), Le Goût de la cerise (Kiarostami), Chamanka (Zulawski), Les Ailes de l'enfer (West), LA Confidential (Hanson), When we're kings (Hackford)
LE BOX-OFFICE :
1. Le Cinquième Elément, Luc Besson, 7 727 697 entrées
2. Men in black, Barry Sonnenfeld, 5 799 742 entrées
3. La Vérité si je mens !, Thomas Gilou, 4 899 862 entrées
4. Le Monde perdu : Jurassic Park, Steven Spielberg, 4 862 258 entrées
5. Hercule, John Musker & Ron Clements, 4 406 679 entrées
LES PRIX ET RECOMPENSES :
- Prix Louis-Delluc : On connaît la chanson (Alain Resnais) & Marius et Jeannette (Robert Guédiguian)
- Prix Méliès : On connaît la chanson (Alain Resnais)
- Prix Jean Vigo : La Vie de Jésus (Bruno Dumont)
- César du meilleur film : On connaît la chanson (Alain Resnais)
- Oscar du meilleur film : Le Patient anglais (Anthony Minghella)
- Festival de Venise, Lion d'or : Hana-bi (Takeshi Kitano)
- Festival de Cannes, Palme d'or : Le Goût de la cerise (Abbas Kiarostami) & L'Anguille (Shohei Imamura)
- Festival de Berlin, Ours d'or : Larry Flint (Milos Forman)
- Festival de Locarno, Léopard d'or : Le Miroir (Jafar Panahi)
- Festival de Saint-Sébastien, Coquille d'or : Rien ne va plus (Claude Chabrol)
A VOUS LA PAROLE !
A notre suite, nous vous invitons à dresser votre propre palmarès de l'année et à nous le faire parvenir, par l'intermédiaire des commentaires ou du bouton de contact, afin que nous le mentionnions à son tour ci-dessus.
(vous pouvez consulter la liste de tous les films sortis en France en 1997 sur le site Encyclo-Ciné)
| Tags : 1997, lynch, ruiz, greenaway, resnais, kitano, egoyan, allen, pacino, kiarostami, leroux | Lien permanent | Commentaires (7) | Imprimer | Facebook | | |